samedi 31 mars 2012

Signe intérieur de printemps.

Ce matin, je me suis levée ayant envie de laver l'intérieur du frigo. Normalement cette tâche ménagère ne suscite guère d'enthousiasme chez moi, même lorsque je suis dans en état hormonal propice au ménage, c'est bien dit non? Et de coeur gai,  la bonne humeur ne m'a pas quitté tout au long de ce pensum. Pensum que je peux faire grâce aussi au temps gagné car je fais semblant de plier le linge ( dixit Alice! OUINNNNNNN, tant d'ingratitude)



                                                     La preuve en photos

Mes turpitudes ne s'arrêtèrent pas là, après le frigo, j'ai attaqué le micro onde, l'ancêtre, que je n'utilise presque jamais mais qui se salit quand même. Je commençais à être très inquiète quand même de ma santé mentale quand après avoir mis tous mes chiffons dans la machine à laver, je suis allée m'affaler dans un fauteuil du salon avec mon ordi, ouf, mon temps libre est consacré à ce à quoi il est consacré normalement, j'avais juste une poussé de ménage printanier....

Mais c'est super cool d'avoir un frigo propre, je vais en ouvrir la porte deux ou trois jours, juste pour me récompenser de cet effort fabuleux!  Vive le printemps, même celui qui est intérieur.

vendredi 30 mars 2012

Un déjeuner de soleil plein de promesses.

                                                 
                                                  La campagne électorale vue par "The economist"









The Economist, l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, estime que l'élection de François Hollande à la présidence pourrait avoir des "conséquences dramatiques", sans épargner Nicolas Sarkozy dont la réélection présenterait aussi des "risques", selon lui.
Sous le titre "La France dans le déni", l'éditorial du numéro à paraître vendredi juge qu'il y a "plus inquiétant encore que la mauvaise foi" de l'un ou l'autre des candidats: "la possibilité qu'ils pensent vraiment ce qu'ils disent" dans leurs programmes.
A l'attentisme prêté aux deux candidats face à la situation économique de la France qu'il juge "particulièrement sombre", The Economist oppose "la rafale de réformes" conduites en Italie, en Espagne ou en Grèce. "Une France léthargique et non réformée pourrait bien se retrouver au centre de la prochainecrise de l'euro", met-il en garde.
"Il n'est pas inhabituel que des responsables politiques ignorent des vérités dérangeantes pendant les campagnes électorales mais il est inhabituel, ses derniers temps en Europe, qu'ils les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français", assène le journal.

Quant au "nombre de gens aisés et de jeunes Français qui rejoignent la Grande-Bretagne (et son impôt sur le revenu à 45% maximum), il pourrait grimper rapidement", met-il encore en garde."Et avec M. Hollande, qui, après tout, est encore le vainqueur le plus probable, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques", assure-t-il. Si le "protégé" de François Mitterrand (en français dans le texte) était élu, il "pourrait s'apercevoir après quelques semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché obligataire" français, prévient The Economist.
Pour autant, The Economist n'épargne par le chef de l'Etat sortant. "Même si c'est Nicolas Sarkozy qui est réélu, les risques ne disparaîtront pas", poursuit son éditorial.
"Il n'ira pas jusqu'à proposer quelque chose d'aussi stupide que de taxer à 75% (les revenus supérieurs à un million d'euros, comme François Hollande, NDLR) mais il n'envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses publiques dont la France aurait besoin", déplore le journal.
Conclusion amère de The Economist: "La France insouciante est sur le point d'être rattrapée par la dure réalité, quel que soit le président".
Ma grand mère déplorait toujours que certaines choses ne durent que le temps "d'un déjeuner au soleil" choses qui se flétrissent vite et s'oublient tout aussi rapidement. Les promesses de campagne n'engagent toujours que ceux qui les prononcent, promesses aussitôt oubliées, dès les élections finies.
Les français pour la plus part ignorent la situation économique de notre pays, et souhaitent encore l'ignorer longtemps, je suis persuadée qu'au fond d'eux mêmes ils savent cependant que notre pays ne boucle ses budgets de fonctionnement que grâce aux emprunts, que notre premier poste budgétaire devant l'éducation nationale devient le service à le dette (remboursement des intérêts seulement).

Nous allons nous scratcher à cette réalité, même si nous ne voulons de ce mur, il est là et nous ne pouvons ni le contourner ni le sauter.

Le beau temps va durer quelques jours, peut être, mais après nous retrouverons un temps de saison, j'aimerais tant que les candidats aient le courage de tenir ce langage de vérité aux électeurs. Le bal des bonimenteurs doit cesser, la surenchère des promesses aussi. Nous aurons des choix financiers à faire et accepter de baisser notre niveau de vie ainsi que notre protection sociale qui  ne pourra plus assurer des prestations aussi élevées.

J'espère que les médias vont donner un écho plus large à cette réalité toute déplaisante soit elle, et que l'on cesse de se concentrer sur les sujets périphériques; alors les différents candidats pourront peut être libérer leurs paroles et dires les choses aux électeurs.

Mais en attendant nous profiterons encore de quelques déjeuners au soleil, la solidarité et le retour à de vraies valeurs pourront peut être compenser la peine de la perte de l'âge d'or.


jeudi 29 mars 2012

Les oies de ma voisine.

Mes jeunes voisins produisent presque toute leur alimentation, légumes bien sûr mais aussi viande, ils ont poules et canards, pigeons et moutons et de gentils petits lapins également, Carole se charge des soins de toute la volaille, elle sait tuer, vider, plumer et même dépouiller sans aucun état d'âme, elle rit d'ailleurs de savoir que je ne peux exécuter une seule de ces tâches, pourtant si ordinaires autrefois dans les fermes.


Il possèdent aussi quelques animaux de compagnie, un très joli chat et deux oies. Des oies de compagnie qui ne seront jamais mangées, deux femelles pour lesquelles elle se procure un jars qui doit arriver très bientôt, je ne sais pas ce qu'elle fera des oisons, elle m'a affirmé que jamais elle n'en tuera. Ces affirmations me stupéfiaient, la gestion paysanne de leur ferme ne coïncidaient pas avec ce qui m’apparaît comme une fantaisie, une lubie originale.


                                      Oeufs d'oie, qui ont fait notre dîner hier soir avec une salade.


Je ne comprenais vraiment pas pourquoi  les oies avaient ce statut particulier dans sa basse cour. Elles cacardent dès qu'on s'approche de leurs enclos, très belles, elles règnent  sur toute la basse cour. Mon homme très surpris  également a réussi à faire parler Carole afin de comprendre les raisons de son attachement réel à ses oies. Toute petite fille, dans la ferme de ses parents, elle jouait avec des oies, et passait des heures  avec elles. Je fus soulagée d'apprendre qu'il n'avait pas tenté de lui faire miroiter les belles oies farcies, ou encore le foie gras magnifiques qu'elles pourraient dans un dernier sacrifice offrir, je crois que c'eut été maladroit voire franchement inconvenant.

Nous avons parfois des connivences avec certains animaux,  Carole a une vraie complicité avec les oies, elle les comprend et j'ai l'impression s'est un peu  identifiée avec ces si beaux oiseaux qui la reconnaissent naturellement, et lui obéissent.


Je ne sais pas si je verrai des petits oisons cette année, mais j'ai hâte de pouvoir admirer les oies et leurs petits... Je me demande si les oies entrent dans la catégorie des NAC, nouveaux animaux de compagnie, finalement  mes jeunes voisins  n'échappent pas à notre décadence générale, qu'aurait dit leurs parents de telles fantaisies?

mercredi 28 mars 2012

De mon enfance.

Ce midi,  mon mari m'a fait une réflexion qui me parut étrange, j'en fus d'abord révoltée avant qu'il ne s'explique. Il m'a dit ceci:

Finalement tu as de la chance, tu as eu une enfance exceptionnelle, très riche, c'est un énorme avantage.


Je lui répliquais vertement qu'une enfance comme la mienne je m'en serais volontiers passée!

Peut être mais tu as vécu en Afrique du Nord, en Afrique Noire, habité tout près des  gitans et aussi aux Antilles tout cela est une richesse fabuleuse, tu ne te rends pas compte! Tu devrais raconter que tu habitais enfant dans la rue de Manitas de Plata!


Jamais je n'ai vu vraiment d'avantage à mon enfance chaotique, j'aurais rêvé habiter un village toute ma vie, et ne pas être toujours la petite nouvelle, connaitre les codes en usages chez ces tribus aux quelles je devais m'adapter, alors qu'enfant je m'apprivoisais à peine, déjà nous refaisions nos cartons.

Enfant, ma plus longue pause fut dans l'ancien couvent des Ursulines à Montpellier (trop la classe, vu de loin), d'un côté les grands boulevards de l'autre la petite rue où habitait  des gitans, dont, disait on la famille de Manitas de Plata. Je me souviens des gitans assis dans la ruelle, des guitares, des rires, des gosses,  des odeurs aussi...


                                     J'habitais au premier étage, à gauche sur la photo les trois ou quatre fenêtres du milieu, l'appartement était à lui tout seul tout un poème, au premier étage à gauche, à droite un couloir et des anciennes cellules transformées en débarras.


Lorsque j'ai épousé mon mari je lui enviais son éducation bourgeoise tranquille de province où l'on entend couler la rivière au printemps, et où le brame du cerf est classé évènement exceptionnel méritant une dévotion extrême. Je n'avais pas de culture croyais-je, mon enfance est constituée de lambeaux de cultures différentes, de ma petite enfance en Algérie puis au Cameroun, quelques étapes en France, mes parents ne se rendaient absolument pas compte des effets de leur nomadisme  sur notre éducation.


Je me souviens avoir vécu trois mois, l'été, sous une tente, au bord de la mer, dans un camping en attendant que notre appartement ne se libère. De grandes vacances, nous étions chouchoutés par tout le monde et j'ai passé de longues heures des jours de pluie en septembre  sous une table de ping pong, le camping déserté. Tout compte fait, si je revisite mon enfance, il est assez logique que je ne pense pas  forcément comme "tout le monde"  voire que je sois parfois complètement décalée.


Plus petite j'ai vécu aussi, environ trois mois ou quatre mois, dans un hôtel entre deux affectations de mon père, hôtel de famille, les enfants se font à tout, entre valises  et les vacances que l'on attendait pour partir passer Noël dans une vraie maison, chez ma grand mère.

La réflexion de mon mari a réveillé plein de souvenirs chez moi, alors que lui, ne pensait qu'à mon étrange attitude face au  monde, au racisme, aux cultures, mélange chez moi de grandes compréhensions parfois entremêlée aussi à de grandes exigences.

L'immense avantage d'une enfance bousculée est que l'on ne regrette jamais qu'elle soit terminée, je suis heureuse depuis que je suis adulte, car si le monde me fait parfois peur, je sais comment me mettre à l'abri de ses errances et si je déteste toujours autant le brame du cerf et que pas un massacre me rappelant d'autres trophées immondes ne rentrera dans ma maison, j'ai la maison dont je rêvais, dans un pays à l'abri et je me battrai si je  le dois, pour sauvegarder cet havre de paix.



                                        La délinquance  arrive dans nos montagnes, de dangereux plaisantins ont mis ces panneaux, cet hiver, la gendarmerie les recherche activement.






mardi 27 mars 2012

Plier le linge.

 Le pliage du linge est une de ces menues tâches, pas trop longue, pas trop ennuyeuse, pas trop fatigante mais qui revient  très, très souvent. Au fil des années, j'ai simplifié au maximum le temps passé à l'entretien des vêtements, ai banni définitivement ceux qui ne passent pas au lave linge, étend au mieux et ne repasse pas, pas du tout. Je ne repasse rien sauf les nappes blanches de fêtes, je ne porte pratiquement que des tee shirt, tops, et ai éliminé  tous les chemisiers impitoyablement qui ne supporte que mal de se passer de cette corvée.

Afin de gagner du temps, je plie les tee shirts d'une manière très particulière, qui simplifie rudement les manipulations, je superpose simplement les épaules et emmanchures l'une sur l'autre et les replie en deux, les piles sont nickel, sauf lorsque l'homme décide de m'aider, il plie très bien, très lentement et impeccablement, les  piles de tee shirts  ont alors un équilibre périlleux et une apparence piteuse.


Cherchant je ne sais plus quoi sur You Tube , en fait je me souviens des tutos pour faire des glaces maisons,  je tombe sur " Comment plier un tee shirt en 5secondes".  Cinq secondes le temps me parait assez court pour que je perde un peu du mien en examinant cette vidéo.





Aussitôt vu, aussitôt appliqué, je plie à présent ainsi les tee shirts non pas tant pour le résultat, plutôt moins impeccable qu'avec ma méthode précédente, mais car je trouve un peu de prestidigitation dans ce simple geste, et espère épater mes enfants au passage!

Mon homme maniaque depuis toujours a rapidement renoncé à me changer, je ne repasse pas ses affaires, car je repasse trop mal et ne plie que rarement ses affaires car presque  immanquablement il les ressort de l'armoire afin de les replier.



lundi 26 mars 2012

Maison, énorme potentiel...

Nous avions acheté, pas grand chose, un énorme potentiel de rêves à concrétiser, notre maison. Peu à peu, nous réalisons certains rêves, dès le début savions devoir renoncer à quelques uns d'entre eux, mais savons encore pouvoir réaliser de belles choses.

Je rêvais d'un boudoir, petit salon où tout le monde devrait frapper avant d'entrer, mon homme n'a jamais souscrit à ce souhait, la maison a tranché, point de place pour cette fantaisie;  mon mari et moi aurions tant aimé avoir une vraie  bibliothèque, là encore cela restera impossible à concrétiser.

Mille autres trésors ont cependant  été réalisés de la salle télé, avec un billard américain à la salle de jeux d'enfants, d'une grande salle à manger à notre chambre si belle.


Au jardin, le vieux bassin retrouvé a été remis en eau et des poissons rouges, achetés minuscules à 1,5 euro pièce,  y prospèrent et j'aimerais qu'ils se multiplient.




 De mes violettes blanches aux rhodos énormes, du cèdre centenaire au jardin envahi de primevères multicolores, un jeune verger a été  implanté et tant de bonheurs encore.

Mon homme parfois me parlait encore de son rêve de toujours, une cabane dans les arbres. Samedi, Hubert prenant une échelle et une corde pour grimper au cèdre, mon homme me dit:

C'est bien, qu'il s'entraîne, j'aimerais construire uen cabane dans un des vieux hêtres du chemin. Il y en a un qui conviendrait bien.


Il rajouta encore que ce serait le chantier de l'année, et qu'il lui faudrait un maître d'oeuvre. J'ai senti que ce projet prenait vie dans sa tête. Pouvoir réaliser ses rêves les plus fous est un luxe inouïe, luxe que nous offrira peut être ce vieux chemin.


Ce matin, je suis allée voir quel arbre abritait ce projet,  j'imagine la douce folie, travailler en hauteur, faire un bâti, planches et clous.. Je crois que ce projet restera un rêve, ou pas.





dimanche 25 mars 2012

Dimanche de trésors.




Les jours  des trésors sont arrivés, ce matin, le soleil était à peine levé que j'avais envie d'aller dans le jardin, saluer le printemps dont les oiseaux témoignent à tue tête qu'il est arrivé.


Je continue à donner à manger aux oiseaux, simplement pour avoir le plaisir de voir ceux qui viennent se ravitailler sur mon muret, en ce moment bergeronnettes et toujours les petits pinsons des arbres et les mésanges.


Ce dimanche j'ai profité pour faire des provisions de joies simples, entre bruits de tracteurs et ceux de la foire dans la ville voisine, nous sommes au dessus de la vallée et les bruits remontent, le temps est si beau que les forains doivent faire de bonnes journées.


Les gars étaient heureux du premier repas de printemps: barbecue, tomate à la provençale et cornets de glaces! Un dimanche comme lorsqu'ils étaient petits.


Je fais rentrer un peu de printemps dans la maisons, fenêtres grandes ouvertes du matin au soir, et quelques fleurs qui inaugurent la saison des bouquets.


Si tous les jours pouvaient avoir la douceur de ces dimanches de printemps à la campagne je ne sais pas si nous en profiterions autant, les petites pâquerettes nous émerveillent maintenant mais dans à peine deux mois, on trouvera que tel rosier ne donne pas de si belles roses, la fin de hiver est le carême de la nature, bientôt nous serons à Pâques, puis entamerons après le temps pascal les "dimanches ordinaires" ceux qui me désespéraient lorsque j'étais enfant, je détestais ces temps qui semblaient sans fin, à présent, parfois j'aimerais qu’ils soient sans fin, tel ce dimanche de trésors ordinaires.







samedi 24 mars 2012

Trop de livres, pas assez de bibliothèques?

Depuis l'avant dernier Noël Waterloo, soit Noël 2009, je supportais sans dire mot d'avoir dérogé à mes principes de rangements. Ce Noël là, en fait 24 heures avant l'invasion des enfants, nous réceptionnons dans la neige deux meubles, l'un prévu et souhaité, un superbe buffet deux corps et un surprise, coup de coeur auquel nous avions cédé sans réfléchir, coup de coeur cher, folie en plus!

Une adorable armoire de mariage de 1799, XVIII siècle!  Nous l'avions acheté alors que nous allions juste voir le buffet, craquant un peu bassement, car nous espérions avoir encore un peu de place dans notre si grande maison, nous avons encore de la place mais pas pour une armoire! Cette armoire a trouvé sa place sur le palier du second, surveillée par deux chaises postées de part et d'autre. Deux bibliothèques Billy furent délogées, le palier du second faisant office de bibliothèque car il spacieux,  un lit bateau  accueille les lecteurs avec plein de livres à portée d'envies. Ces bibliothèques trouvèrent asile, rapidement, nous n'avions pas le temps de faire autre chose, au plus près, l'une dans le couloir menant vers des chambres, l'autre dans la minuscule chambre de Guillaume.

A l'été, parole de cigale, nous trouverons une autre solution. Deux ans plus tard rien n'avait, naturellement bougé, le second n'est habité que lorsque nous sommes nombreux et je n'y vais pas tous les jours. Hier, air de printemps ou je ne sais quoi, mon homme a décidé de faire le tri des livres. Madre de Dios! Un grand malheur se profilait, j'ai tout fait pour l'en dissuader, surtout qu'il parlait de jeter.

Il ne voulait surtout pas de mon aide, moi sachant fort bien qu'il jetterait les Jalna et Gens du Mogador, et autres précieux trésors ne voulais surtout pas qu'il fasse le tri seul. De fil en aiguille nous avons remanié huit grandes étagères et mon dos est fourbu, mais avons trouvé une solution pour supprimer les deux bibliothèques gênantes, par un tri naturellement et un jeu de chaises musicales, miraculeux.

J'ai sauvé de l'autodafé des trésors tel cet atlas de 1912 et ce livre ayant appartenu à un des premiers enfants ayant habité la maison et dire que l'on disait que les gosses autrefois étaient respectueux des livres, ce livre d'histoire est plein de graffitis et cela seul me le rend  précieux!






Mon mari ne sait pas que j'ai caché une pile de livres d'enfants anciens, dans la chambre  des gars, chambre  où, théoriquement je réserve encore de la place pour tous nos autres livres, qui arriveront le jour où, nous viderons notre appartement.



vendredi 23 mars 2012

Dimanche, je serai en retard...

Dès dimanche nous passons à l'heure d'été, je n'ai pas encore annoncé cette si mauvaise nouvelle à mes gars, Valentin se lève six jours sur sept à spet heures et je ne veux pas lui gâcher ce début de week end, les matins sont difficiles, un peu moins à présent, mais dès lundi jusqu'aux vacances, ils auront l'impression de se lever aux aurores, bagnards du lycée.


 Hubert et lui sont allés voir hier au cinéma, Hunger Games, et de retour du ciné lorsque je leur ai demandé comment ils avaient trouvé ce film ils m'ont répondu en choeur:

"C'est juste génial!"






Ils sont souriants, plein de vie et je crois que de les voir, simplement, éloigne les nuages qui traînent encore dans ma tête. Leur monde plein de fêtes et de joies simples me ravit,  la bulle se referme, les garçons me demandent souvent quand sont les vacances, ils ont hâte de pouvoir traîner un peu, profiter du ping pong ou lire allongés dans l'herbe au soleil. J'espère que la semaine qui s'ouvrira sera  plus légère, plus facile, que nulle horreur ne vienne plus bousculer nos quotidiens.

jeudi 22 mars 2012

Ce monde que je ne peux pas accepter!



Comment puis je comprendre et accepter notre monde?

De la vidéo de cet horrible bourreau de Ilan Halimi, postée depuis la prison, et appelant au meurtre (je ne sais pas si c'est sur celle ci, ou sur une autre visionnée il y a quinze jours, et pour laquelle j'ai alerté You tube)

A cette multitude de  vidéos, prônant la lutte armée:



Comment protéger et éduquer nos petits enfants,  d'origine maghrébine, dont les parents sont en situation d'échec?

Je suis certes soulagée de savoir que ce jeune Mohamed ne tuera plus personne, mais suis si triste que ce jeune homme ait pris ce chemin d'horreur. Je ne crois pas qu'une gentille institutrice lui chantant "Colchique dans les prés" ou lui racontant  que Kiriku sauve le monde aurait changé son avenir. Nous recommençons avec nos enfants des banlieues les mêmes erreurs qu'avec les gamins des colonies, leurs ancêtres ne sont pas gaulois cela tout le monde l'a compris, mais leurs valeurs et leurs repères sont différents et cela on veut l'ignorer.

Ces gamins en déroute cherchent parfois l'armée comme une planche de salut, sauf que l'armée aujourd'hui ne recrute que des gars solides et performants,sa  mission et son  budget ne lui permettant de faire balayer des demi dalles en sifflant à l'heure de la corvée de pluche mais  lui demande de recruter plus de techniciens performants et très fiables, le coup de militaires qui perdent leur sang froid et mettent des balles dans la tête de civils récalcitrants  ( à l'étranger, rassurez vous!  :(  :(   ) n'est plus d'actualité, heureusement!

Il est évident que nous sommes à côté de la plaque et que des milliers de gosses le paient, pas de leurs vies, mais de leurs avenirs,  et si mes enfants n'ont plus besoin d'école à la Jules Ferry, je crois que certains enfants ont besoin d'une école forte,  obligatoire le plus tôt possible, ayant des exigences élevées  de discipline et la permission de donner des taloches si besoin est. Ces jeunes manquent de cadres, paumés dans leurs familles, paumés dans la société, paumés dans leurs vies.  Leur servir la soupe éducative du XXI siècle n'est pas adaptée, le différentiel de civilisation est insuffisamment pris en compte.







De notre faiblesse,  de notre lâcheté nous permettons que des enfants comme ce jeune Mohamed perdent pieds, jamais je n'accepterai le coeur léger qu'un gosse de 23 ans naisse en France avec ce destin là, faute d'avoir compensé les carences éducatives de sa famille, sa mère l'aimait, surement,  mais de son propre aveu était dépassée à l'adolescence. L'éducation se fait dès la petite enfance,  et si ce travail n'est pas fait nous verrons de plus en plus de dérives de jeunes que nous n'aurons pas voulu ou su  aider à élever par de  stupides raisons idéologiques.






mercredi 21 mars 2012

La maison qui attend.



La maison attend sagement ses occupants occasionnels, elle se réveille peu à peu, et bien de ses recoins me paraissent prêts à vivre un nouveau printemps rythmés de fêtes de familles, de week end impromptus et autres occasion  de s'animer.








J'aime me promener alors chez moi, l'hiver les températures glaciales me tiennent éloignées de bien des pièces, en ce moment, j'ouvre et aère, chassant ainsi les derniers souvenirs de cette glaciation et je redécouvre des amis qui m'attendent, ça et là.



Ce petit singe a presque trente ans, je l'ai toujours protégé et j'aime le retrouver encore dans ce grenier transformé en dortoir, je retrouve dans cette pièce les lits de mes aînés  lorsqu'ils étaient petits et deux ou trois éléments de décors de la chambre de Guillaume et Valentin lorsqu'ils avaient encore leurs dents de lait, je suppute le nombre de lits que nous pourrions rajouter, car même si cela ne sert qu'une poignée de nuits tous les ans, entre pouvoir se réunir et ne pas avoir la possibilité de le faire, la différence est énorme.


Parfois mon esprit s'égare et j'imagine ma maison après moi, lorsque mes enfants et petits enfants parcourront les pièces en se remémorant les moments vécus, parfois en adorant souvent en s'interrogeant


Mais comment maman et papa ont ils pu garder ces vieilleries?  


Le soleil qui illumine ma maison adoucit ces pensées et si les objets ont une âme ils raconteront eux aussi ceux qu'ils ont vécu, comme mon petit singe témoin de tant de choses.










Le grille  pain, toujours le même sans être complètement identique sera surement l'objet de discussions acharnées, je suis amusée de voir parfois combien de ces objets sans valeurs sont chéris par ce qu'ils évoquent. A jamais ce type de grille pain évoque pour moi, les exercices "incendie" auxquels je soumettais mes enfants, autrefois, dans ma première ferme, Guillaume et Alice doivent s'en souviendront à vie!




                   C'était ou ça à 29euros  ou un Magimix à 190 euros, mon mari a tranché! Mais je savais que ce modèle se faisait chez Darty, c'est pour cela que j'y suis allée....

mardi 20 mars 2012

Et pourtant c'est le printemps.

A tant l'avoir attendu, à tant l'avoir espéré, à regarder la neige tomber hier, en écoutant ces nouvelles glaciales d'horreur, on a fini par l'oublier, mais il est quand même arrivé, c'est le printemps, aujourd'hui et pour longtemps.

Ce matin, je doutais de sa réalité, entre neige et brouillard, je m'étais  habituée à un supplément d'hiver, puis peu à peu la journée s'est ensoleillée et les garçons nous ont ramené à la réalité des jours qui annoncent l'été.

Hubert a ses horaires bousculés  par un brevet blanc, premier exercice inaugurant une longue série d'examens qu'il passera tout au long de ses études, à peine rentré, il s'est affalé sur son lit avec un ordi, demain me rappelle t-il il est en stage. La semaine est terminée pour lui, le stage de trois jours rompant avec la monotonie des semaines ordinaires. Il ira passer trois journées chez un commerçant qui a eu la gentillesse de le prendre en stage (à côté de Micromania qu'il visait d'abord!)

Valentin entre colles et devoirs surveillés prend le temps de voir ses amis, ce soir il va à l'anniversaire de son meilleur copain,  dont la famille vit à Metz, bières et bonbon  Haribo seront de la partie, pour ces jeunes, un pied encore dans l'enfance et devenant tout doucement des adultes.

Entre bonne et mauvaises minuscules nouvelles qui font notre quotidien, mon mari a enfin racheté un grille pain, le même depuis plus de trente ans, il adore ce modèle et fut ravi de le retrouver, bien qu'il se fasse en rouge à présent, et que ma cuisine n'est que bleue et blanche, j'ai avalisé son achat. Je ne peux me permettre d'être toujours pénible et  l'idée du pain qu'il fera de nouveau brûler tous les jours ce qui embaume la maison me ravit.


Chaque matin, mon homme se fait du thé, et met du pain à griller, chaque matin mon mari sort du beurre et choisit longuement de la confiture, hésitant parfois avec du miel et le pain brûle, chaque matin je m'amuse à le rejoindre dans la cuisine si je peux à cet instant précis pour l'entendre dire, à propos de ses tartines:

Je ne comprends pas, je venais juste de les mettre!  


Si on le lui demande il confessera être surpris par la rapidité du grille pain, choisi cependant par lui, avec affection, car justement avec celui là, on ne fait pas brûler son pain!

L'humeur badine, mon esprit sourit à ces instants savourés d'avance, c'est le printemps.



                                          Grille pain préféré de mon homme, je devrais en acheter d'avance.. :)

lundi 19 mars 2012

Le mal absolu

Je pleure depuis que j'ai appris que, de nos jours, des enfants peuvent être tués,  en France, uniquement, car ils sont d'une race, honnie.

Des enfants juifs sont morts aujourd'hui, en France car ils étaient juifs, le plus petit avait trois ans.

leur meurtrier les a poursuivi dans leur collège.

Depuis quelques années, je sais que le monde que j’espérais, n'existe pas. Le fait que ce soit la communauté juive qui soit touchée ravive les cicatrices. Mais si un jour, une communauté, quelle qu'elle soit: maghrébine, juive, indienne ou inuit, je mettrai toutes mes forces pour les défendre. J'ai déjà dit à de jeunes amis juifs, que depuis que je,suis ado, je suis prête à "récupérer" des gens et les protéger, même si ma vie et celle de ma famille est en jeu. Il y a des valeurs avec lesquelles personne ne peut se permettre d'être compréhensif ou simplement indulgent.

Je fus outrée d'entendre ces derniers temps des mots tels que "abjects" "nazi",  termes d'infamie utilisés à mauvais escient,  pour des politiques,  termes qui, vulgarisés, nous font oublier, en les diluant leurs significations, ici on a vraiment le visage de l'abomination.

Jamais je ne  fus pour la peine de mort, mais j'aimerais que ce gars qui tue les gens pour ce qu'ils sont, soit abattu, il n'a laissé aucune chance aux jeunes militaires, et pire a pourchassé des touts petits, je serais heureuse qu'il soit abattu, une société doit savoir éliminer un homme  si monstrueux qu'il n’appartient plus, à mon sens à la communauté des hommes.



                                 Enfants,  Lituanie, 1944, morts en déportation, cette année là, car juifs.

Clips (off) des candidats à la présidentielle

Hier,une chanson s'est imposée à mon esprit, bizarrement fait, je le concède, alors que j'entendais parler un candidat à la présidentielle, j'en ai fredonné le refrain  et mon homme a trouvé cela excellent. Pour être tout à fait franche, mon mari est un de mes auditoires favoris car en général,, il m'est tout acquis (en même temps il vit avec moi^^^)


La liste des candidats aux élections présidentielles est officielle, dix candidats, et je me suis amusée à trouver une chanson qui définit, non la personne, mais son début de campagne pour les cinq premiers d'entre eux dans les sondages soit par ordre alphabétique:  François Bayrou, François Hollande, Marine Le Pen, Jean Luc Mélenchon et Nicolas Sarkozy.


Je vais mettre les clips des chansons qui se sont imposées à moi, pour ces cinq candidats, généralement  les paroles sont signifiantes mais aussi le rythme et l'ambiance qui s'en dégage!

 A vous de voir si vous trouvez à  quelle  campagne de ces cinq  présidentiables vous  reliez chacune d'entre elles, si vous trouvez....

 On veut des Légendes (Eddy Mitchell)


Si j'avais un marteau (Claude François)



La drôle de fin (Sylvie Vartan)


A La pêche aux moules ( Jacques Martin)




Le France (Michel Sardou)


dimanche 18 mars 2012

Vous savez que je suis no good (Linda, The Voice)


You tube traduit de façon amusante certaines choses, je ne voulais pas regarder  The Voice, nul, débile , stupide forcement parce que populaire.... J'ai passé une excellente soirée et Linda 17ans a arraché mon coeur. Je ne sais combien de gens avoueront être fan de "The Voice" mais je crois que je fais partie du troupeau^^^^ et heureuse de cela en plus.












vendredi 16 mars 2012

Berlingot de lumière!








Ce matin j'ai calculé, en ouvrant les fenêtres de la maison afin de laisser entrer le soleil, que je montais et descendais dix étages, chaque jour, uniquement pour cette tâche, je pense qu’en fin de journée, j'ai doublé au moins cette dose, mes genoux râlent, ils ont un rhume et ne savent pas qu'ils vont devoir néanmoins continuer ainsi de longues années, je ne le leur dirai pas, ainsi ils se berceront d'illusions,  genre prothèses miracles, lotions magiques, incantations fabuleuses et autres trucs à gogos, en ce moment, sur quel que sujet que ce soit, on essaie de nous bercer doucement, alors pourquoi pas n'essaierais je pas de tromper ce qui me sert de corps?


Les gars vont arriver, d'ici deux heures, la maison va de nouveau se réveiller, mon mari et moi avons presque envie de nous effacer afin de les laisser seuls, afin qu'ils soient sans contrainte, et puissent  profiter de ce premier week end vraiment printanier, peut être allons nous fuguer tous es deux quelques heures, et ils seront ainsi maîtres des lieux.

La lumière entre partout, les odeurs de la maison changent, prenant leurs habits des beaux jours, mon mari est parti courir les bois, je n'arrive même pas à imaginer ce qu'il serait si j'avais refusé de vivre à la campagne, je l'imagine comme un loup en cage même dans un jardin "normal" d'une villa, il lui fallait la nature sauvage pour simplement respirer, sans internet, je ne sais pas si j'aurais osé vivre si loin de tout, mais ce lien  virtuel avec le reste du monde a drôlement changé la donne, heureusement pour lui, pour moi, pour nous.


La semaine qui vient de s'écouler avait des parfums d'âge d'or que seuls peuvent avoir ces prémices de printemps où, parcourant le jardin je découvre de nouvelles touffes de primevères en fleurs espionnant aussi chaque avancée du printemps, de nouvelles pousses des framboisiers aux hortensias qui redémarrent.

Hier, dans le salon, fenêtre ouverte, une bergeronnette est entrée et s'est posée sur mon épaule, la chassant instinctivement, j'ai eu le plus grand mal à la capturer ensuite afin de la relâcher à l'extérieur, nous devrons bientôt fermer les portes des granges afin que les oiseaux n'y nichent pas.

Nous emmagasinons des moments de détente et de confiance, il parait que lundi, chez nous il neigera, doit on toujours croire les oiseaux de mauvais augure?

Les berlingots sur la cheminée, douceurs scintillantes, aux couleurs du printemps  ne dureront peut être pas plus que le temps d'un week end de printemps, mais lundi, encore je vivrai de ces jours si doux, premiers jours de douceurs, aux couleurs d'arc en ciel.


The Professional (Léon) Una Furtiva Lacrima



 Une de mes vidéo préférées, pas drôlissime mais très belle, portée par la voix de Pavarotti et pleins de  talents dont ceux de Jean Reno, Nathalie Portmann et... le monteur de cette vidéo.

jeudi 15 mars 2012

Cessez le feu en Algérie! (version enfantine)

Le 19 mars, cela fera 50ans que le Cessez le feu a été proclamé en Algérie, les troubles ne cessèrent pas tout de suite, mais enfin ce pays retrouvait sa liberté, il y a cinquante ans, j'étais une toute petite fille, en Algérie.






Je n'avais pas compris, jusqu' il y a peu, pourquoi cette scène me faisait pleurer, même si on connait ma fragilité, cette scène s'apparente chez moi à une scène primale. Elle est certes d'une violence extrême, mais Tarentino  a utilisé le manga pour tenter de mette un écran entre les vérités qu'il voulait montrer et nos émotions.

Je fus toute petite en Algérie, à Oran, puis Sidi Bel Abes puis Tlemen et sûrement aussi un camp militaire, ma tête retient une scène d'évacuation en hélico que ma mère a toujours nié, je devrais demander à ma soeur aînée, un jour, si je peux.

Enfant, enfin , vraiment toute petite, trois ou quatre ans, maximum, j'avais à l'heure de la sieste trouvé un jeu, génial, que je nommais aussitôt "Algérie française". Jamais mes parents n'avaient prononcé ces mots à la maison, mais j'avais deux aînés (entre sept et dix ans) et je crois que j'apprenais beaucoup de choses en les écoutant.


 Un jour, de mon lit, j’entendais mon jeune frère, un an de moins que moi, se bercer  dans son berceau avec cette antienne:
 
Algérie française, Algérie, française!


Patrick m'a donné l'idée d'un jeu génial qui fera peut être bouger les choses, Algérie française, ok, allons faire la guerre!

J'étais en petite culotte, ma robe était posée sur une chaise à côté de mon lit, c'est ainsi que je sais que c'était l'heure de la sieste, j'entends encore le bruit de la machine à coudre de maman. Tranquillement, j’entraîne mon petit frère vers le balcon, remplis ses mains  de pinces à linge en lui expliquant que c'était des bombes et qu'il fallait tuer les gens du bas, dans la rue, essentiellement des arabes. Il  me faut préciser  , que les termes arabes concerneront les maghrébins, français ou pas et ceux de français les non-maghrébins, blancs, sauf qu'on est tous blancs, donc c'est compliqué!




Prêt au tir? (enfin je ne sais pas ce que j'ai dit, genre, on y va?)


Il devait être prêt moi oui, je lançais toutes les pinces à linge que je pouvais, en bas dans la rue, en hurlant à pleins poumons

ALGERIE FRANCAISE, ALGERIE FRANCAISE, ALGERIE FRANCAISE


Je riais beaucoup, mon frère ne criait pas trop, trop bébé, mais lançait beaucoup de munitions, c'était déjà ça de gagné. Je pensais faire avancer la cause, je voulais gagner pour que la guerre s'arrête.

Maman, contrairement à son accoutumée, nous entendit très vite, nous prit par l'élastique de nos culottes, nous rentra, manu militari,  ferma les portes et j'ai eu," la" magistrale fessée de ma vie, mon frère ne fut guère inquiété, mais ce n'était que justice. J'eus du haut de mes trois-quatre ans, le culot de dire à maman, en hurlant:

Mais, Algérie française c'est  ce que tu veux, non?


Je ne sais pas ce que voulait ma mère, en réalité je ne sais pas si elle désirait quoi que ce soit, sinon que ces saletés de guerres se terminent, je ne sais pas ce que pensait mon père, il était très peu là, j'étais fort petite, et après il ne voulait pas en parler.

Je me souviens des nuits de tirs, de bombes, je me souviens de nuits que je passais dans la chambre de maman, qui tirait parfois des matelas afin que nous vivions ou pas, tous ensemble. Je me souviens surtout avoir passé des heures sous le lit de ma mère. Dès que des tirs se faisaient entendre, je me réfugiais sous son lit, j'étais toute petite, je pouvais un peu y gigoter, et les adultes avaient du mal à m'en retirer. J'entendais, la nuit surtout mais parfois le jour, des bruits de combats, j'avais peur.

Je craignais que notre immeuble ne s’écroule et sous le lit  de ma mère, substitut de ventre, je pensais être à l'abri. Maman m'y laissait, lasse d'essayer de m'en faire sortir, parfois Patrick m'y rejoignait et nous avions des séances de chatouillis propres à nous faire tout oublier.


Devenue adulte, lorsque je pense à notre vie, je me demande, pourquoi et comment je ne souhaitais pas sortir, je vivais enfermée mais je me souviens alors des bruits de déflagrations, les gens qui se mettent à l'abri, tout faisait tellement sauter mon coeur, que je détestais sortir de la maison. Lorsque les temps étaient calmes, j'allais à la maternelle du quartier, nous étions tous unis, arabes et français et tous les adultes faisaient un maximum pour nous faire oublier, nous protéger. La solidarité des mères étaient au delà de la politique, des coutumes, de tout, elle était humaine, simplement.


On ne raconte jamais la guerre vue, par les tous petits, pourtant nombre d'entre eux ont des souvenirs, je me souviens d'une sortie avec une amie de maman, je ne me souviens plus de son but, mais à un moment la rue se vida, cette jeune femme pressa ma main, me fit accélérer, et chanter:

Ams tram, gram pic et pic et collegram...


je n'arrivais jamais plus loin, d'habitude elle en riait, là elle recommençait et je suivais.

Ams tram gram, pic et pic et collegram
bourre et bourre et ratatam
Ams tram gram!


Nos pas s’accéléraient,  elle ne riait pas, et chantait mécaniquement,  j'ai enfin retenu ce refrain, soudain, elle se détendit, je ne sais pas pourquoi,  je n'avais rien remarqué,  puis j'ai vu de nouveau des rues avec des gens et nous sommes rentrées.  Je ne sais pas où nous étions, ni ce que nous faisions.  J'ai eu peur car elle avait peur, sans m'avoir rien dit, je suivais au plus vite, avec mes petites jambes, et ai appris, ce jour là, enfin cette si longue comptine, j'avais, trois ou quatre ans.

C'était la "guerre" et comme tous, j'avais peur de mourir. Je n'étais peut être pas en danger, je ne peux l'évaluer maintenant, mais les adultes avaient peur et cela je le savais.


Aujourd'hui, je ne peux encore entendre une déflagration sans avoir mon coeur qui bondit, un simple pétard  peut s'il me surprend me mettre dans un état proche de la panique, mes enfants en rient, mon mari ne comprend pas. Ils n'ont jamais vécu dans un pays où les gens se terrent et se défient les uns des autres, un pays en proie à une horreur: La guerre.

mercredi 14 mars 2012

Des claquettes au soleil, le bonheur?

Je me suis toujours méfiée du bonheur, surtout du bonheur simple, quel chausse trappe cache t-il?
Maman disait, "lorsque vous étiez  tous autour de moi, et que j'étais heureuse, je  pensais que nous étions tous heureux!" 


Depuis je me méfie des bonheurs simples, comme des piques niques au soleil, pire je me les interdisais, afin de ne pas sombrer dans la béatitude simpliste, et finalement égocentrique.




Le bonheur peut paraître simple comme des claquettes au soleil, cette année, je m'en suis rendue compte aujourd'hui, je n'avais pas sorti mes vieilles claquettes depuis au moins quatre mois, je ne sais pas si je vieillis, mais je sais que je suis de plus en plus attentive aux petits signes. Aujourd'hui, je suis allée chercher dans mon panier  de chaussures les claquettes que je savais n'avoir pas rangé, à leur place d'hiver,  faute de savoir renoncer au  soleil à temps dans cette région si froide, ordinairement.



J'ai remercié le soleil de me distraire de ce malheur que l'on nous raconte, tant de familles endeuillées, tant d'enfants aux destins brisés, les petites victimes, les blessés à vie et leur entourage dont d'autres enfants qui, amis ou frères ou soeurs, porteront à vie cette cicatrice béante d'un manque que nulle chaleur, nul soleil ne sauront jamais panser. Alors les pieds dans la terre, je me raconte la vie que j'ai réussi à construire malgré tout, cette vie est douce, mais je ne saurais m'isoler des autres.





Aujourd'hui, dès ce matin, j'ai tenté de me préserver, de m'accrocher, les pieds dans la terre, au présent de ma famille, refusant de me laisser noyer dans ce malheur qui ne me concerne pas directement et dont je dois m’isoler, et les pieds dans la terre, les yeux rivés au soleil, j'ai remercié le ciel, d'être avec mon homme, que le soleil soit au rendez vous, j'ai remercié les oiseaux qui  inondent la tête de leurs chants entêtants, et suis allée voir mes poissons. Les poissons nageaient tranquillement, ni dans un bonheur oiseux, ni dans un stress quelconque, je pourrais leur en vouloir de leur totale indifférence à la vie, au monde, je leur en suis grée, la vie continue, elle est ni pire, ni meilleure, mais elle nous offrira encore des moments simples de bonheur, à nous de les voir, à nous de les saisir, ce sont eux, qui nous permettent  de continuer, tout doucement.


                   Chanson qui fut ma compagne, à la naissance d'Alice, mon homme n'était pas là, si loin... , j'étais tout simplement si seule.

mardi 13 mars 2012

Liste d'anniversaire.

 Je me souviens avec émotion des listes de cadeaux de mes enfants petits, à présent tout cela est assez différent, mon dernier Hubert va avoir quinze ans, prévoyant il a mis sa liste sur le forum familial et cela donne ceci:





    Message [Page 1 sur 1]
1 anniversaire le Sam 10 Mar - 21:21
Hubert


Scribouilleur confirmé


Messages: 133
Date d'inscription: 13/02/2009
Age: 14
Localisation: devant la télé 
Il est jamais trop tôt.


jeux vidéo:
Mass Effect 3:
http://www.jeuxvideo.com/articles/0001/00016646-mass-effect-3-test.htm 
anno 2070:
http://www.jeuxvideo.com/articles/0001/00016099-anno-2070-test.htm 


décoration:
http://www.stickaz.com/en/community/1783-black-mage.html


vêtement:
http://www.jinx.com/p/portal_2_for_science_premium_tee.html?catid=&s=portal2 
http://lageekerie.com/tshirt-geek/560-peignoir-star-wars-peignoir-jedi.html 
http://lageekerie.com/tshirt-geek/310-t-shirt-atari-legend-geek-geekette.html


En vrac:
http://lageekerie.com/mug/653-mug-maths.html 
http://lageekerie.com/rideau-de-douche/564-trousse-de-toilette-pac-man.html 
http://lageekerie.com/gadget-geek/313-portefeuille-nintendo-nes-geek-geekette.html
 
 
2 Re: anniversaire le Dim 11 Mar - 15:05

Charlotte la flingueuse
euh,... tu te maries? j'etais pas au courant
sinon, Pierre et Sacha aussi ils veulent un peignoir Starwars, trop la classe integrale!!!

 
3 Re: anniversaire le Dim 11 Mar - 18:41
penelope

Oui, Hubert aussi, mais il y a plein de trucs géniaux, la lampe en bonbon nounours, j'adore!
plus trash, les mains sanglantes sur le rideau de douche!

 
4 Re: anniversaire Hier à 8:50
Just Alice herself !:enfin je vois mal une lampe en bonbon nounours dans la chambre de Hubert ... c'est un peu cucul quand même! Quand au rideau de douche, il vit encore chez vous il me semble... ou alors vous êtes priés de reprendre votre déco et de quitter l'appart' pour de bon?

 5 Re: anniversaire Hier à 10:03
Guillaume: Cette hypothèse n'est pas à exclure dans le plan que sont en train d’échafauder les deux derniers

6 Re: anniversaire Hier à 22:11
Pioupiou (Valentin): damned, we are repered!


                                          Peignoir Star Wars, La Geekerie



J'ai exploré alors ce site d'objets faisant les délices de mes fils, ai imaginé une salle de douche avec rideau  et tapis de bain sanglants, très amusant mais peut être un impressionnant pour des enfants, difficile après de les envoyer se doucher!


La liste de mon fils manque un peu de poésie dans sa forme, le côté pratique est indéniable cependant, je piocherai  dans ses propositions, je suis en effet bien plus tentée par les lampes "bonbons nounours" mais il faut me faire une raison, mon dernier va avoir quinze ans.




lundi 12 mars 2012

Enfin seuls!

Ce matin nous avons raccompagné Victoria chez ses parents, la route ne m'avait jamais paru si longue, de virages en lacets, j'essayais de surveiller du coin de l'oeil Victoria,  malade parfois en voiture, je n'avais pas oublié le rouleau de sopalin, ni l'essoreuse à salade tapissé de ses plastiques, néanmoins, cette voiture n'ayant encore aucune odeur nauséabonde, je préférais éviter cet incident.

Mon homme a roulé doucement, il paraissait lui aussi tenir à ce que le voyage se passe au mieux, vitre baissée malgré le froid de canard, je sus la partie gagnée lorsque 'elle me demanda ses jouets et commença à papoter tant et plus. Le voyage lui permit de changer ses deux bébés, leur donner de biberons et autres petits soins effectué de son siège auto.


Au retour nous nous sommes arrêtés chez Ikea et j'ai enfin acheté la petite cuisine d'enfant que je souhaitais,  nous avons aussi résolu des banals problèmes de stores dans la véranda, et autres menus aménagement pour la maison.


Et dans ma tête j'entendais encore l'antienne que me récite souvent Victoria et dont je ne connais pas l'origine:

Vers demi vers, verre de mystère, vert d'hiver, vers d'univers....


Ce soir au coin du feu, personne ne chantonne ou ne m’interrompt pour changer une poupée ou dénouer un ruban, je ne me soucie pas de l'émission écoutée, les propos ne choqueront pas de petites oreilles, le programme de la semaine est chargé entre bricolage qui attendait le début du printemps, le printemps est là, nous allons pouvoir enfin secouer notre flemme d'hiver et repeindre en vert nos couleurs du temps!


                                      Petite cuisine Ikea, il me reste à présent à  poser des couleurs!





vendredi 9 mars 2012

Un week end avec notre petite Victoria.

Victoria est arrivée hier, ses parents vont passer un week end, seuls sans leur petite fille avant la naissance de Gaston, Alice et Théo savent que les temps à deux sont précieux et certains luxes comme celui de pouvoir papoter tranquillement entre adultes est assez difficile avec de la miochaille sur la banquette arrière.

Nous nous sommes fait alors une grande violence, et la jeune demoiselle est arrivée parmi nous.




Affaires et fiches techniques ont pris leurs places





 D'autres petits désordres ont surgi

Deux petites tresses virevoltent dans la maison




Le réveil miracle est miraculeux, je me suis levée cette nuit voir si les baby phones étaient bien en fonction, et ce matin en allant chercher ma petite fille, à sept heures et demi, elle m'a dit:

Tu n'as pas entendu le baby phone, parce que je n'ai pas fait de bruit!




 Son Pacha et moi sommes attendris par cette enfant qui nous rappelle tant nos deux filles, je n'ai pas mis la radio ce matin, de peur qu'elle n'entende des horreurs et surtout sachant que je n'entendrai de toute façon rien des "nouvelles". Je sais que ma vie a beaucoup changé ces dernières années, mais j'oublie parfois certains détails.

Ce soir Valentin et Hubert nous rejoignent pour un week end qui s'annonce printanier.