lundi 6 février 2012

L'organisation est elle une prison?

 Au fil du temps la jeune fille hyper désordonnée que j'étais à cédé la place à une nana méthodique voire rigide par moment,  je ne retrouve ma spontanéité  que lorsque je m'y autorise, c'est à dire lorsque je suis certaine de ne pas me retrouver débordée.

Bizarrement, ou pas, maman est extrêmement désorganisée, maniaque, elle ne rangerait jamais un vêtement non repassé mais assez normale par ailleurs  elle n'aimait guère travailler sans relâche, avec cinq enfants, mission impossible de garder une maison agréable sans en être esclave. Je n'ai jamais vu maman détendue devant une visite surprise, l'état de la maison variait entre le chaos le plus total et  une apparence d'ordre qui se limitait aux pièces de réception, ne pas ouvrir les placards s'il vous plait! Je n'ai jamais connu sa maison rangée du sol au plafond.

 Ma belle mère, très ordonnée travaillait beaucoup, mais s'accordait finalement plus de libertés dans son planning, dix personnes pouvaient arriver à l'improviste, elle avait presque toujours un gâteau à partager et une jolie table dressée en un clin d'oeil.  Tous ses placards peuvent être ouverts par tous, ses gâteaux apéritifs sont rangés à portée de verres et bouteilles, un plateau pas loin permettait d'improviser un apéro cordial en toute simplicité et sans le moindre flottement.

Jeune femme je n'avais strictement aucune idée de la manière dont je mènerai ma vie, je dis souvent que j'ai sept enfants mais que la vie eut pu en décider autrement, que le hasard des faits, des chemins que l'on décide de prendre ou pas, mènent parfois à des situations que l'on imaginait même pas.


Je savais cependant que je voulais une jolie maison, le terme "joli" recouvre davantage la sensation d'harmonie et de paix qu'un style quelconque ou une idée pré-conçue de ce que je souhaitais. J'ai eu bien des maisons, sous les tropiques, dans le sud de la France, à Paris derrière une dune près d'une plage, un appartement parisien, une ferme auvergnate.... Mes maisons étaient à chaque fois les mêmes et toujours différentes cependant.  Nos deux maisons auvergnates en sont les exemples les plus amusants, ma première ferme,  jolie et si chaleureuse accueillait des meubles de bric et de broc,  sans qu'il y ait cependant aucune dissonance, lorsque nous avons investi, un jour glacial d'hiver, ma grande maison nous avions posé les deux canapés IKEA, bleu durs, devant les boiseries, et les avons ôté le plus rapidement possible,  ils s’épanouissent depuis  dans un grenier aménagé en salle télé.

L'harmonie des lieux est essentielle pour moi, de l’appartement HLM  à l'immeuble moderne sans charme, du petit pavillon aux maisons les plus jolies, la même nécessité  crie toujours en moi, besoin d'une maison refuge, lorsque je rentre chez moi, je dois aimer les lieux, non seulement les reconnaître comme miens, mais m'y trouver bien, trouver du réconfort et de la paix, sans que rien ne vienne briser une fois la porte franchie cette plénitude qu'un aucun désordre ne brise sauvagement.

Désordonnée, flemmarde  et ne sachant m'organiser j'ai élaboré alors  au fil du temps de multiples stratégies afin de vivre en harmonie avec mon Karma,  le Karma de mon homme, sans nous donner un travail de titans, sauf exception. Lorsqu'ami ou famille  visitent mon fourgon, ils sourient de voir que dans cet espace si restreint, même nos boites de mouchoirs en papier ont leurs places, et si vous voyez passer un camping car avec un rouleau de papier de toilette posé à l'avant, sachez que ce n'est sûrement pas le notre!


L'organisation devient prison si on ne peut s'en écarter le temps de quelques jours d'été... Sinon elle est garante de notre liberté, les objets ne nous envahissent pas, ni ne s'échappent alors qu'on les cherche.





12 commentaires:

francoise a dit…

intéressant, comme d'habitude
comme d'habitude,

Ladywaterloo a dit…

Merci, mais billet incomplet! Je suis fort mal à l'aise dans une maison désordonnée et range chez mes bonne copines (pas du genre maniaques).

De même je coupe les boutons de roses fanés même dans un jardin public et fuis les groupes. Cela ne veut pas dire que cela soit bien ou mieux, cela veut juste dire que je fonctionne ainsi.

Et que là, je me mets franchement en retard à une réunion, mon côté maniaque souffre.... ;)

Clo a dit…

oh oui, moi aussi, j'adore ces billet, qui me font reflechir, avancer même parfois, adopter un détail, rebondir... etc...
Le coup du placard apéro complet, ça me laisse rêveuse ! je pense que je vais m'en inspirer...
En échange (ou plutôt pour vos jeunes mamans) voici mon truc pour la gestion du linge des petits :
Ma "lingerie" étant mitoyenne de la cuisine (grande et "à vivre"), j'ai fini par installer un placard pour leurs habits jusqu'à ce qu'ils soient assez autonomes pour gérer le transport vers leur chambres.
ça fait un peu bizarre comme ça, mais vraiment, ça m'a simplifié la vie pendant ces quelques années!
Mais je me reconnais un peu (et m'en désole) dans le bazar de votre maman... ne pas ouvrir n'importe quelle porte !

Anonyme a dit…

Attention, l'ouverture de certains placards chez moi, peut représenter un danger... d'avalanche!
jacqueline

Indiscrétion:
Quelle ville du Sud habitiez-vous ?

iris a dit…

dans certains pays du proche orient, il ya une pièce consacrée aux invités.C'est généralement la plus belle de la maison, elle est propre ,rangée, décorée avec gout. Au dela de cette pièce, la maison peut etre vraiment délabrée ou mal rangée. Les invités n' ont pas accés à la partie intime de la maison
. ce système peut représenter une bonne alternative.neanmoins il faut savoir que le beau salon des invités entraine fatalement une chambre en moins pour les enfants qui s 'entassent.
Cependant parfois, j'ai pu pousser au dela de cette pièce consacrée et me rendre dans la cuisine et là j'ai été époustouflé.La cuisine est propre rangée, on dirait qu'elle vient d'etre amenagée.Evier vide, vaisselle rangée ...et en plus les familles sont nombreuses .je ne sais pas comment font ces femmes ( il est vrai qu'elles restent à la maison, mais ça n'explique pas tout) .je pense qu'il doit s 'agir d'une discipline. Un peu comme s laver les dents et se coiffer le matin. J'ai remarqué qu'en restant un peu la bas, ou j'ai une maison de vacances, j'ai adopté un peu ce style de vie. Il y a l'effet du mimétisme. Ainsi, par rapport aux invités ou la bas ,bien recevoir est un art et un honneur, j'ai pris l'habitude de faire toujours des courses qui me permettent de ne jamais etre prise à l'improviste ( boissons, gateaux). Il m'est arrivé parfois d'etre reçue dans des maisons ,ici, ou la maitresse de maison n'avait que quelques boudoirs périmés à presenter sur le plateau? J'ai trouvé ça comme un comble du mauvais gout.
Depuis, meme en France( ou les conventions sociales sont moins rigides) ,je prends l'habitude d'acheter pour les invités mais je suis obligée de tout planquer car les enfants ont tendance à piocher dans la reserve et me laisser les paquets vides ( alors que je les crois pleins)!!!!

iris a dit…

sinon, je crois que nos maisons, les intérieurs, le style de déco , le rangement ou pas, sont une sorte de livre ouvert sur ce que nous sommes ,notre personnalité.

ileana a dit…

L'organisation, garante de la liberté... oui, ce doit être vrai, mais je n'en ai pas encore trouvé la clé. Cependant je ne reconce pas ! Déménageant prochainement, je fais actullement un tri monstre et me dit que, peut-être, le nouvel appartement vivra sous le signe du rangement !
Ce qui est sûr c'est que je voudrais m'encombrer moins...

Ladywaterloo a dit…

@ Iliena, ou pas rangement, cela peut aussi vous convenir. Cela dépend de votre tempérament et de votre style de vie.

Une maison surencombrée peut être très agréable surtout lorsqu'on est peu nombreux, cependant plus les utilisateurs sont nombreux, plus l'organisation est nécessaire.

Sinon, pour les tris, les faire peu à peu, uniquement quand on a le moral, ou à peu près, pour avoir le courage de jeter (ou donner). Je guidais à un moment une amie et lui disais, tu prends un gros sac poubelle et tu arrêtes quand il est plein!

Le pire de mes tris? Mes lettres d'amour, enfin celles que j'avais reçu de mon mari, je les ai jetées il y sept ans. Je ne voulais pas que mes enfants tombent sur elles. Au début j'ai jeté sans relire, puis je me suis mise à relire, car je voulais garder celle où mon mari m'a demandé en mariage, très belle. Je me suis effondrée naturellement mais j'ai fait ce que je voulais faire.

ileana a dit…

A 13 jours de mon déménagement, je n'ai plus vraiment le temps de faire dans la dentelle... c'est le temps des grandes décisions.
Tout de même, jeter tes lettres d'amour...

Anne** a dit…

J'ai aimé lire les lettres que mes parents se sont écrites, tout en sachant qu'ils n'auraient pas aimé que je le fasse.
Et aujourd'hui, l'idée que mes enfants se plongent un jour dans la correspondance de leurs parents, ne me dérange plus.
Je vais quand même jeter un coup d'oeil dans cette grande boîte bleue, au cas où il y aurait un peu de tri à faire ...

Ladywaterloo a dit…

Iliena, c'est un déménagement fait par des pros ou par vous?

deux techniques différentes, surtout si c'est une déménagement sur quelques km seulement.


Je voulais faire autre chose, mais je crois que je vais écrire mon billet sur les déménagements, j'avais déménagé 13 fois en 17 ans, puis 11 fois depuis avec déménageurs+ 3 déménagements faits par nous (sans compter les déménagements familiaux, presque toujours sans déménageurs).

Anonyme a dit…

Un petit coucou Lady... Ce billet et très sympa. Évocation de vérité!Belle belle journée