lundi 8 juin 2015

Le fléau de la justice.

Cinq juges de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) viennent de fustiger la décision de laisser mourir de faim et de soif  Vincent Lambert, grand handicapé, respirant de manière autonome. Leur rapport m'a réconforté, je ne me sens pas capable de juger de l'intérêt de la vie des uns ou des autres, fussent ils handicapés, malades, criminels ou simplement minables, mais je sais profondément qu'un être humain jeune qui respire de façon autonome est vivant et pas en fin de vie.

Qui mérite de vivre et qui doit mourir? le patient atteint d'Azeihmer est il plus digne de vivre que le poly-handicapé? Le jeune trisomique est il moins digne de vivre que le criminel qui a tué un enfant? Et ce criminel est-il moins digne de vivre que le fou du volant qui alcoolisé a tué une famille sur la route des vacances?

«Après mûre réflexion, nous pensons que, à présent que tout a été dit et écrit dans cet arrêt, à présent que les distinctions juridiques les plus subtiles ont été établies et que les cheveux les plus fins ont été coupés en quatre, ce qui est proposé revient ni plus ni moins à dire qu'une personne lourdement handicapée, qui est dans l'incapacité de communiquer ses souhaits quant à son état actuel, peut, sur la base de plusieurs affirmations contestables, être privée de deux composants essentiels au maintien de la vie, à savoir la nourriture et l'eau, et que, de plus, la Convention est inopérante face à cette réalité, attaquent-ils d'emblée. Nous estimons non seulement que cette conclusion est effrayante mais de plus - et nous regrettons d'avoir à le dire - qu'elle équivaut à un pas en arrière dans le degré de protection que la Convention et la Cour ont jusqu'ici offerte aux personnes vulnérables.»....Très concrets, les juges «dissidents» relèvent plusieurs incompréhensions et désaccords. Ils rappellent que si Vincent Lambert est «en état végétatif chronique» et «en état de conscience minimale», «en aucun cas on ne peut dire qu'[il] se trouve dans une situation de fin de vie». Il «n'est pas en état de mort cérébrale», «il peut respirer seul», «peut digérer la nourriture», «rien ne prouve de manière concluante ou autre qu'il ressent de la douleur». En outre, son alimentation et son hydratation par voie entérale pouvant «être administrées par la famille ou les proches», à domicile, elles «sont entièrement proportionnées à la situation dans laquelle il se trouve», indépendamment de savoir «si elles relèvent de traitement ou soins ou simplement alimentation». Ils ajoutent: «Les questions relatives à l'alimentation et à l'hydratation sont souvent qualifiées par le terme “artificiel”, ce qui entraîne une confusion inutile, comme cela a été le cas en l'espèce.»

Le Figaro


 Les sociétés se doivent de protéger les plus faibles, personne ne sait si Vincent Lambert souffre ou pas de son état, personne ne peut affirmer qu'aujourd'hui, il a envie de mourir, même s'il avait exprimé des volontés en ce sens avant son accident. Que pense t-il maintenant? Cela seul pourrait importer.  Laisser cet homme mourir de soif est une torture inhumaine, soit notre société estime que sa vie est nulle et elle l'euthanasie afin qu'il ne meurt pas en souffrant,  soit elle permet que cet homme vive comme le veut ses parents, ayant trouvé une institution le prenant en charge.

Je serai la maman de Vincent Lambert je me battrai pour que mon fils vive, je ne sais pas quelle parcelle de conscience  cet homme peut avoir, mais je ne sais pas non plus quelle parcelle de consience j'ai, moi, par rapport à des êtres supérieurement doués.

A jamais, Dieu seul soupèse et évalue qui connait l'homme au plus profond de son coeur, alors que nous ne saurions avoir qu'une connaissance partielle et superficielle, nous n'avons pas à juger. Wolfhart






7 commentaires:

estelle92 a dit…

Je partage pour l'essentiel vos pensées.
Mais je voudrais juste dire que la sédation lui permettra de ne pas souffrir.
Et s'il avait rédigé des directives anticipées ? En tenir compte ?

Pangloss a dit…

Faire mourir quelqu'un de soif, est-ce vraiment "humain"?

Ladywaterloo a dit…

Je ne pense pas qu'il faille tenir compte des "directives" antérieures

A 16 ans, il me paraissait qu' avoir 75ans, être sourd, diminué, me paraissait devoir mériter la mort, aujourd'hui, j'ai changé, la vie, même différente, diminuée aux yeux des enfants, me parait encore si interessante.

Il y a une très belle histoire indienne du prince qui voulait mourir, à la fin, son père l'ayant rendu handicapé, aveugle, amputé/// un seul rayon de soleil lui fait changer d'avis. Je ne me souviens plus du nom de ce conte.

estelle92 a dit…

Les directives anticipées ne sont valables que trois ans.
J'ai rédigé les miennes, et ça me paraîtrait intolérable qu'on n'en tienne pas compte ! Au nom de quoi ?

Ladywaterloo a dit…

Au nom de ce qu'on ne peut pas savoir ce qu'on pensera après avoir tant changé. Quand j'avais 16 ans je trouvais que la vie au delà de 40 ans ne valait pas la peine d'être vécue, la vieillesse, très peu pour moi. J'ai changé, en vieillissant, de même lorsqu'on voit quelqu'un de très handicaaé on estime généralement intolèrable d'être dans cet état là, pourtant ils adorent souvent la vie et n'aimerait la quitter pour rien au monde.

Anonyme a dit…

S'il faut les rédiger tous les trois ans, c'est justement pour qu'elles soient récentes quand la décision doit être prise.
Je les ai rédigées aussi et je ne comprendrais pas que l'on ne tienne pas compte de mes choix

od'ile a dit…

quelle horreur que celle de décider par la justice de la fin de vie d"une personne alors même que sa famille s'y oppose............comment une famille peut elle accepter la peine de mort chez un être cher.........