lundi 9 mai 2016

La honte d'Emmanuelle Cosse.

La photo de trop, la toute petite chose qui fait basculer une vie, des vies, car l'hypocrisie monstrueuse  brûle les mémoires.

Denis Baupin, était en première ligne  le 8 mars des députés qui s'engageaient  contre les violences faites aux femmes, et ses victimes ont craqué.




Pourquoi  les plaintes arrivent elles si tard? Pour différentes raisons, pression du groupe politique et social, honte de s'être fait "coincée" comme une jeune fille effarouchée, banalisation des comportements "limites", peur  aussi de faire du mal à Emmanuelle Cosse, l'épouse de Baupin.

Etre un personnage public a beaucoup d'avantages mais aussi des inconvénients, leurs vies privées sont étalées dans les journaux dès que le scandale arrive, avec une certaine complaisance, les journalistes grattent le moindre détail, ceux qui doivent torturer en ce moment Emmanuelle Cosse, ses enfants s'ils en ont, et leur entourage, parents et amis.

On a toujours un peu de mal à imaginer les répercussions  que cela implique, la France entière sait qu'Emmanuelle Cosse vit avec un salopard, sa boulangère ne la regardera plus jamais de la même façon, sa grand-mère pleure et n'ose plus sortir, elle, qui était si fière de la réussite de sa petite fille...

Le dit Salopard, s'en sort pas si mal, il restera député, même s'il doit quitter son parti et il ne sera pas l'objet de mépris, les français sont toujours plus indulgents envers les hommes  ayant agressés sexuellement une femme, sans l'avoir tuée, même pas vraiment violée, et qui sait? Elles n'étaient pas consentantes dans le fond? le doute subsiste trop souvent.

DSK ne se cache pas, ce violeur continue à être reçu presque partout, et nombre de français aimeraient qu'il soit candidat à la présidence française. Le viol de Nafissatou Diallo est presque systematiquement minimisé, cette femme de ménage qui a osé porté plainte, s'est fait du fric avec cette histoire, ne lui aurait t-elle pas tendu un piège? Nafissatou Diallo est devenue riche, DSK s'en sort presque blanchi et on le plaint de s'être fait coincé comme cela.... Cette môche femme de ménage aurait dû être flattée d'avoir subi les outrages du puissant directeur du FMI, non?

Michel Sapin se comporte comme un sale type aux mains balladeuses sans que personne ne voit un réel inconvénient à ce qu'il reste à son poste de ministre, certes il a apporté un démenti formel et catégorique, mais n'a pas déposé plainte.

Dans leur ouvrage intitulé Élysée Off, les deux auteurs évoquent l'un des membres de l'actuel gouvernement : Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics. « Ne vous avisez pas de ramasser un stylo devant lui, sous peine qu'il ne puisse retenir sa main en murmurant : "Ah ! mais qu'est-ce que vous me montrez là ?" Ou qu'il ne vous fasse claquer l'élastique de la culotte », rapporte Closer. 
Un geste déplacé que le ministre aurait réalisé lors du Forum économique mondial de Davos, à la fin du mois de janvier 2015, soit quelques mois avant la publication de la fameuse tribune. Le cabinet du ministre aurait qualifié ce geste de « blague potache »


Et je suis certaine qu'il se trouvera  toujours de bonnes âmes pour trouver des excuses à Denis Baupin,  accusant aussi Emmanuelle Cosse d'avoir su et d'avoir caché... Comment  aurait elle pu étaler son déshonneur en public? Certains trouvent même des excuses à son mari.

Vous avez vu à quoi ressemble cette bonne femme? Normal qu'il va s'amuser ailleurs! Closer


Une République exemplaire devrait sévir dès qu'un homme politique se rend coupable d'agression sexuelle,  l'exemple vient d'en haut, et en haut, on prouve que l'on se fiche des droits des femmes en gardant un ministre qui fait claquer l'élastique des culottes des journalistes et un député qui coince toutes les femmes de son parti qui ont le malheur de lui taper dans l'oeil....





2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les agressions sexuelles ne sont jamais suffisamment condamnées, pas seulement par la Justice, mais, beaucoup plus douloureux, par le commun des mortels.
L'ayant vécu plusieurs fois, y compris professionnellement, après des dizaines d'années, j'ai la tristesse de devoir constater que j'ai davantage souffert des réactions de mes proches que des agressions.
"Tu as vu comme tu t'habille?"
"On n'a pas le droit de parler de son propre viol à sa fille de 15 ans"
L'avantage de l'âge: il arrive un moment où le risque disparaît pour soi-même mais perdure pour les plus jeunes.
J'ai voulu prévenir ma fille de 16 ans du risque. Elle était à un âge où l'on croit que tout le monde est beau et gentil.
Je me suis fait incendier, "c'est indécent".
J'ai mis 20 ans à oser en parler, ne l'ai fait que pour tenter de limiter les risques pour ma fille.
Il faut vraiment un courage exceptionnel pour parler. Je ne l'ai pas eu à l'époque. Les réactions sont tellement dures que je me suis longtemps demandé ce qui était le pire, entre la violence bestiale et l'attitude accusatrice des autres: "l'enfer, c'est les autres".
Ajouter de la douleur à une horreur, c'est ce que j'ai vécu.
Bravo à celles qui combattent, et bon courage. CCLM

Ladywaterloo a dit…

@CCLM, il faut changer les mentalités, absolument, il est certain qu'il nous faut aussi prévenir nos filles, les avertir et tenter de les mettre à l'abri, mais il faut aussi que l'exemple vienne d'en haut.

L'histoire de DSK a été abominable, il a bénéficié d'un soutien implicite de pas mal de français, jugeant que l'affaire n'aurait pas dû l'empêcher de devenir président de la France.

Aux US, ils ne sont pas mieux lotis, Que ce soit Clinton qui paie les maitresses de son mari pour qu'elles ne dénoncent pas leur agresseur ou Trump qui collectionnent les femmes comme on collectionne des voitures de sport....

Certains pays de l'Europe du Nord paraissent exemplaires, on verra aux développements de celles-ci si la France a changé enfin.