mardi 28 mai 2013

Se battre pour ses enfants.

Une vie un peu trop remplie, des morceaux de puzzle de vies différents qui se détachent ou se rattachent mère, fille, belle fille, grand mère et moi, épouse, amie, camarade, femme, et même blogueuse, parfois si perdue dans cette nébuleuse dont je suis la source, sans toujours avoir imaginé les conséquences.


Hubert est en seconde, à priori tout va bien, malgré sa grande dyslexie,  il est en seconde alors qu'il vient  d'avoir 16 ans, ses profs ont accepté il y a deux mois, notre demande pour une 1 ère, S SI, et ce soir à quelques jours du conseil de classe du troisième trimestre je retrouve Hubert angoissé.







Et si, il était recalé, jusqu'à ce soir je n'acceptais pas cette défaite, enfin  je ne le disais à personne, du CP à ce passage de vie, la première, jamais je n'aurais avoué avoir perdu avant que les dès aient affichés cet échec, échec et mat. Pari sur pari, son instit de grande section de maternelle avait écrit qu'il redoublerait son CP. Quel âne. D'institutrices nous aidant, d'orthophonistes s'impliquant, jamais je ne baissais la garde, sans nier l'handicap dont souffre notre fils, nous le savons capable comme tous  mes autres enfants,  de belles choses, mais l'écrit lui sera à jamais difficile, par chance, scientifique, doué, il a réussi à convaincre ses profs de sa capacité de surmonter ses difficultés (?) par ses talents.

Et ce soir Hubert a peur, comme chaque année me dit-il, et ce poids qui l’accable, l'écrase alors, et je lui redis que je l'aime, que je l'aiderai, que je ferai des miracles. Je lui ai parlé des passerelles qui existent heureusement aujourd'hui. Je lui ai rappelé à quel point je suis inventive et persuasive pour mes enfants, depuis que j'ai compris comment marche cette machine à broyer nos enfants, l'EN, machine qui échappe parfois à l'humanité, à l'insu des gens qui en font partie, et  qui eux sont souvent très humains.


Tout le monde rit et peu de gens comprennent que si j'adore Forrest Gump, Desperates Houses  Wives,  c'est que je m'identifie aux mères qui en sont les héroïnes, prête à donner ma tunique, voire à vendre mon âme pour aider un des mes enfants, sans compromettre l'avenir des autres . Pour Hubert il n'y  en a plus d'autres après, je peux vraiment  risquer ma chemise.

Et ce soir, j'ai redis à mon fils tout l'amour inconditionnel que je lui porte.

Je crois que c'est le seul argument, il sait que c'est vrai, et, il a raison.


Dans quelques jours je saurais à quelle sauce est mangé mon enfant et s'il le faut, je trouverai le passage merveilleux, passerelle qui l'aidera à poursuivre les études dont il rêve et pour lesquelles il est destiné.

4 commentaires:

francoise a dit…

tu me donnes du courage,
en plus, j'adore Forest Gump je pleure chaque fois en le revoyant,
et les Desperate
je t'admire de tout cet amour inconditionnel ...
avec tout ce qui s'ensuit...
pas vrai ?

Martine a dit…

Je sais pour le vivre au journalier que les parents qui se battent y arrivent. Il ne faut pas baisser les bras. Dis à ton fils que je croise les doigts pour lui et dis-lui aussi que j'en connais plein qui ont réussi malgré leur dyslexie.

bb84 a dit…

Je me suis aussi battue pour mes deux derniers enfants ( seule, mais pas contrariée par mon mari, trouvant que ce que je décidais était bien et mettant la main au portefeuille) mais que de larmes, de nuits passées à chercher l'école qui voudrait d'eux. Maintenant, l'aîné des deux est largement tiré d'affaire, et la dernière en 3 ème année d'études supérieures. Que seraient ils devenus, alors que le système les lâchait, si nous n'avions pas dépensé autant de temps, d'énergie, et il faut le dire, d'argent? Leur avenir est passé avant tout, au détriment de beaucoup de choses: pas de voyages, un petit appartement, mais nous pouvions encore faire des choix, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Ladywaterloo a dit…

Le conseil de classe est ce soir. Je n'ai pas trop peur car il n'y a pas eu d'alerte, mais me méfie tout de même, et si Hubert avait raison