samedi 9 janvier 2016

Où est l'esprit de 68?

Où sont nos libertés? Où est passée notre joie de vivre,  et notre légèreté?

Est ce seulement la vieillesse qui voile de  noir les yeux de mon esprit?

Depuis tant de temps j'estime qu'il faut à nouveau renverser le jeu, refaire bouger les lignes, quitte à perdre quelques repères, si étapes nécessaires avant de pouvoir enfin reconstruire, un monde nouveau.

Le vieux monde craque, je ne sais si mon ressenti est exact ou s'il est dû à mon âge, je ne sais si les jeunes acceptent mieux ces soubresauts car ils n'ont pas connu d'âge d'or, pas d'ère paisible, pas de temps où l'on croyait vraiment pouvoir tout changer dans la paix.

Notre président ressemble de plus en plus à un vieux shnock pitoyable qui inaugure ou commémore faute de savoir diriger ce bateau France parti à la dérive.

Et moi, j'en ai assez de ces images de guerre, de ces images d'un gars qui surgit du passé, impuissant et obséquieux, qui trempe dans les commemos avec délice afin d'y trouver une grandeur, pauvre faquin, sans véritable légitimité, ternissant dans ses hommages compassés le sacrifice de cette policière, morte pour la France, Clarissa Jean Philippe.



Qui redonnera espoir à la France?

Qui saura la persuader que ce n'est pas fini, que l'on peut tout recommencer?

Pas lui, pas Juppé, pas Sarkozy.

Pas, pas, pas, pas, pas, pas pas, pas, pas.

Je comprends les mouvements de révolte aussi bien à Nantes ce soir qu'à Cologne.  379 plaintes pour vols, harcèlements sexuels, et viols dans la seule nuit du 31/12 ce soir à Cologne Le Parisien


Nos dirigeants doivent abandonner leurs vieilles chimères.

Les européens veulent garder leurs modes de vie, et semblent parfois prêts à se battre pour les défendre puisque le pouvoir des urnes parait insuffisant.




A Nantes, ce soir, menés en bateau des écolos et des paysans s'exaspèrent, comment savoir qui a raison, qui a tort, mais pourquoi avoir tant lambiné, laissé de l'espoir si la décision était résolue?

 Que vont faire ces gens expulsés? Je l'ignore, de même que je n'ai aucune idée de la nécessité d'un aéroport plus grand à Nantes, du bien fondé de ces  investissements en temps de crise, mais je sais que tout cela a été fort mal géré.





Où est l'esprit de mai 68? Où sont passés nos espoirs d'une vie plus calme, loin de toute guerre,  espoirs d'une vie plus équitable pour tous?

La droite accuse la gauche qui jette du fumier à la tête de la droite, et le peuple exaspéré pense de plus en plus qu'ils sont tous pareils, lâches et sans idées, sans espoirs, peut-être comme nous. Comme nous, juste en plus prétentieux, plus roublards et moins honnêtes.

Le 11 septembre 2001 me parait  définivement fermer une frontière, celle de la fin de nos espoirs, de nos légèretés.

 Qui  nous donnera l'envie de croire encore ?




8 commentaires:

Crisfi a dit…

Dans "Le monde d'hier" de Stefan Zweig, nous retrouvons une similitude dans l'analyse de cette période dangereuse et ce que nous vivons depuis quelques années. Nous savons, nous en redoutons l'issue; cet homme qui nous sert de président est dangereux car il avance tel un despote (gominé) jouant la comédie pour ce peuple prompt à pleurer et allumer des bougies, sans donner la moindre lueur d'espoir quant à la suite... Le réveil sera dur...

Anonyme a dit…

Pour qu'il y ait un sursaut, il faut que plus de gens se sentent concernés directement. Qu'ils sentent leur mode de vie menacé. Pour l'instant, les choses se passent comme si nous étions sur une sorte de Titanic ou de Costa Concordia en train de sombrer : Les officiers supérieurs savent que le bateau coule, mais le cachent tant qu'ils le peuvent aux passagers pour éviter que ces derniers ne paniquent, et surtout parque tant qu'il règne l'apparence de la normalité, ils sont payés et peuvent continuer de parader. Tant pis si la catastrophe est d'autant plus meurtrière qu'elle est annoncée tard, eux, en profitant de leurs prérogatives, saurons se débrouiller pour avoir une place sur une chaloupe et s'en sortir en se faisant passer pour des héros, encore!
Le bateau ne s'est pas encore enfoncé assez profondément pour que la majorité puisse croire les rabat joie qui disent qu'il coule. Le problème, c'est que quand cela paraitra enfin évident pour tous, il n'est pas sûr qu'il sera encore possible de le sauver.
En attendant, les oiseaux de mauvaise augure se verront encore quelques temps qualifiés de Cassandres, (dans le meilleur des cas) de déclinistes, de réacs, voir de fachos.
Un bateau si grand, si solide, si moderne, ne peut pas couler, enfin!!!
Pourtant, les fonds des océans sont parsemés d'épaves de navires "insubmersibles", et l'Histoire de souvenirs de civilisations éteintes.

Alfred

Bénédicte a dit…

Bonjour Lady. Je suis plus jeune que vous, sans être jeune pour autant (44 ans). Je n'ai pas connu l'âge d'or des années soixante. Je ne suis pas pessimiste comme vous. Oui, des problèmes et des faits graves ( attaques terroristes), il y en a. Mais il n'y pas que ça. Je trouve qu'on a de la chance de vivre en Europe. Beaucoup plus de chances que de nombreux pays dans le monde. J'habite en Belgique mais je ne pense pas que ça ne change pas grand chose. Je me demandais, vos enfants sont-ils aussi pessimistes que vous? Je parierais que non. Je vous souhaite un bon dimanche.

Ladywaterloo a dit…

Certains de mes enfants sont aussi pessimistes que moi d'autres non. Certains sont partis dans d'autres pays ( 2 sur les 5 aînés) mais pas les plus pessimsites d'entre eux.

En résumant il ne vit en France métropolitaine parmi les moins pessimistes, qu'un de mes fils ayant conservé plus que de l'espoir, la volonté ferme de tout changer, quitte à mettre un grand coup de pied dans le système. Les autres sont partis, ou inquiets. Guillaume affiche un optimisme à toute épreuve, mais va à toutes les conférences de PierreRabhi, est ce un signe de "je m'en foutisme" je ne le crois pas, il cherche une solution, différente.

Ma grande réussite? Ils savent tous qu'une société n'est pas éternelle et en font le deuil facilement, prêts à changer. Sans être survivalistes, ils savent tous aussi que notre société est très fragile, et ne comptent pas obligatoirement sur l'état pour vivre (survivre?). Ils ont tous (?) réfléchi aux différentes attitudes à adopter selon les évènements.

Unknown a dit…

Merci pour votre réponse. Mon absence de pessimisme vient peut-être aussi du fait que mon mari et moi avons déjà réfléchi à d'autres possibilités pour survivre au cas où ça tournerait mal. Je sais que je serais réactive. je n'hésiterais pas à changer de pays même loin si, il le fallait. J'ai un grand jardin, et me mettrais à cultiver dedans si il le fallait. C'est peut-être cette foie en moi et pas dans le système qui fait que je ne m'inquiète pas. Nous essayons aussi au maximum de se détacher de cette société de consommation afin d'avoir d'avantage de liberté. Ceci dit, si un de mes enfants se faisait tuer dans un attentat terroriste en Belgique, là, c'est clair que j'aurais beaucoup de mal à rester positive.

olf a dit…

Un monde se termine, ce n'est pas en appliquant les recettes des années 60 qu'un autre sera possible. Le travail et la production ont changé de nature, nos politiques ne le comprennent pas.

http://jeanzin.fr/2015/12/23/travail-revenu/

D'un autre côté :

Après le constat ci-dessus, comment expliquer que nous ayons aujourd'hui le sentiment d'une violence sans pareille?

Sans doute sommes-nous d'autant plus sensibles à la violence que celle-ci est devenue plus rare (paradoxe mis en lumière par Tocqueville à propos des droits féodaux : ceux-ci n'ont plus été tolérés à partir du moment où ils sont devenus marginaux).

Peut-être aussi sommes-nous victimes d'une forme de saturation médiatique ? Jour après jour, les journaux et la télévision doivent remplir leurs pages et leurs tranches d'actualités, de sorte que l'arraisonnement d'un cargo humanitaire par les Israéliens en vient à occuper autant de pages dans les journaux du monde entier qu'en 1943 la bataille de Stalingrad (deux millions de morts).

http://www.herodote.net/2001_2011_la_decennie_la_moins_violente_depuis_1840-article-1193.php

Ladywaterloo a dit…

@Oliver Edgell, il me semble que le sentiment de violence ou de fin de société est dû à plusieurs raisons dont la multitudes d'informations voire la sur-information, bien entendu. Mais je crois que la perte des valeurs en France est grandement responsable de l'impression de fin de notre monde, par ex, hier deux églises de Fontainebleau ont été victimes d'incendies (ou de tentatives d'incendies), avec vols et casse d'objets précieux tel un retable du XV et une vierge du XIV, ce genre d'évenements n'existaient pas autrefois, pas comme ça, il y avait des vols mais rarement la volonté d'anéantir le symbole, à priori les coupableseraient des SDF.

Se battre ou combattre fait partie de notre histoire, mais l'impression d'être envahi, dépossédé de nos repères, nos valeurs est different, la crainte se voir imposer une autre culture anti-chrétienne déstabilise et terrorise. L'autre crainte moins partagée reste dans la dilution de ce qui fait notre identité, j'ai lu qu'à Berlin il y avait le projet d'une construction d'un culte inter-confessionnel, mosquée synagogue-église, idée pas idiote au départ, mais je ne fréquenterai pas ce genre de truc sans âme, je ne sais pas comment les autres l'accueilleront, mais je doute que les juifs et les musulmans en soient enchantés.

Notre impression d'être envahi dépossédé de notre culture est d'autant plus ancrée qu'on a le recul sur les trente ou quarante dernières années de la volonté des musulamns (sunnites) d'imposer leur lois. En Indonésie où l'Islam était très "doux" il y a 25 ans encore, les choses ont bougé, avec des violences inouïes dont on nous parle peu, en Inde, ces combats ont été médiatisés par le prix Nobel à cette petite jeune fille, Malala Yousafzai, je pourrais multiplier les exemples, ils vont tous dans le même sens, et ce sens signifie la perte de nos libertés.

Peut-être que certains s'en fichent, mais d'autres comme moi, sont révulsés par cette perpective et lutteront pour que cela n'arrive pas.

Ladywaterloo a dit…

@ Benedicte, vous avez raison de réfléchir à ce genre d'éventualité, les choses ne sont jamais perennes. J'ai commencé par planter des arbres fruitier, car si un potager pousse en moins d'une année, les arbres demandent des années pour pousser, mais si peu de travail et les fruits "maison" pas traités infiniment meilleur.
A ma grande déception les chataigniers ne viennent pas chez moi, les chataigniers ont sauvé de la famine l'Ardèche, mais j'ai une multitude de noyers, et ai planté une dizaine de pommiers, des cerisiers, pruniers...
Je sais que lors de la dernière guerre mondiale, la"dame" qui occupait la maison faisait pousser des choux aux pieds des rosiers qu'elle adorait, j'ai adoré le rapprochement choux et roses!