jeudi 15 octobre 2009

Canapé blanc tu signeras ma liberté


 Sur les conseils de petite chérie, l'actualité étant glauque, je vais encore parler aujourd'hui de tout et de rien surtout de pas grand chose, donc:  ni des déchets nucléaires, ni de la Guinée, ni des sifflements qui ont retentis en même temps que l'hymne arménien au match de foot Turquie-Arménie, ni des affaires franco-françaises cqfd.......


J’ai toujours adoré les canapés blancs, superbes signant le refus de la réalité tâchée de chocolat, pizzas et autres outrages que le temps ne cesse de vouloir leur infliger.

Il y a un peu plus de deux ans,  à l occasion d un déménagement, j’ai craqué, lhom était ok, il savait ce vieux rêve. Deux canapés immaculés éblouissent mon salon, en ville.



                                          canapés et table basse, IKEA,    beaucoup de trucs chinés, puces ou e bay

                                                               mise en scène: lhom et moi

                                 

Preuve indéniable que je n’ai plus de jeunes enfants  et que je peux encore manger un sandwich plein de mayo sans que cela ne dégouline partout.  Ou pas. J’évite généralement d’engloutir   mes sandwichs light  dans des endroits sensibles : lit, canapés  ni même en pliant le linge à ranger.

Coup de téléphone de  Grande Chérie, l’annonce de mon acquisition  fut suivie d’un long silence ; de réprobation, le silence, je ne m’y trompe pas.
« Cela ne te plait, pas, tu n’aimes pas les canapés blancs ?
« C’est pas ça, mais tu as des petits enfants, je te rappelle »

Ah, non, tiens ça, j’avais oublié ! C’est fou, ma capacité à oublier ce genre de trucs !

Le rappel que mon appart de ville n’est pas destiné à recevoir les invasions des Huns , ni même celles de ma descendance n’a pas paru la convaincre.

Ce minuscule incident de quinze secondes me revient en mémoire me murmurant, penelope tu vivras toujours en considérant ta mère, ton père, tes frères, tes sœurs, puis ton mari, tes enfants, et ensuite tes gendres, brus et petits enfants, puis ensuite……

Lorsque j’étais petite, je voulais vivre libre, enfin assez libre, et toujours j’ai cru, que plus tard, je serai libre, enfin. Plus tard c’est quand ?  En fait, plus tard, là, c’est quand on veut, il faut un jour décider.


Grande Chérie dit de moi, que je fais une crise d’ado, maintenant car avant je n’avais pas pris le temps, il y a peut être quelque chose comme cela. 
Évidemment  il n’est pas question de faire  n’importe  quoi n’importe quand, style fuguer la veille de Noël alors qu’il y a 20 personnes sous votre toit,  non, ça je peux pas. En revanche mon espace de liberté est depuis quelques temps sanctuarisé.

Je vais même veiller à le faire grandir, peu à peu,  afin de ne pas arriver  à la vieillesse   bardée de regrets.

Je suis probablement victime de l’épidémie de sale égoïsme de la vieillesse dorée du baby boom ! Quitte à laisser un peu la génération du baby crash se débrouiller sans grand-mère idéale. La sagesse doit nous apprendre que l’idéal n’est pas de ce monde et grandir passe aussi par le fait d’accepter que nul n’est parfait. Ça y est, je suis grande.

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