Valentin, 16 ans, Tes, regarde les « infos » le soir à 20h, c’est un grand changement dans sa vie, habituellement à cette heure-là, il fait son travail scolaire. Mais son prof de SES (éco) leur a vraiment demandé de faire l’effort de regarder un 20h tous les soirs, elle s’appuie sur les faits exposés pour avancer dans son programme. Excellente prof et bonne pédagogie, ce qu’apprennent ces jeunes dans ses cours est le plus souvent relié à des réalités concrètes.
20 heures, installé confortablement dans un canapé, Valentin écoute en silence , médusé, l'annonce des grands titres. Puis au fil des sujets réagit.
Le clash à Bruxelles le fait bondir une première fois.
Mais on en a rien à foutre de l’Europe ! Nous on est chez nous ! Ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas !
Etant tout à fait d’accord, je constate que peu à peu l’UE échappe aux états qui perdent effectivement leur souveraineté sans que nul ne songe que les citoyens n’ont jamais voté pour Barroso, mais je lui appris que grâce à l’article 49A1 du traité de Lisbonne nous pourrions à la faveur d’un référendum adéquat sortir de l’UE si la majorité le souhaite. Encore faut-il tout d'abord qu’un référendum modifiant notre constitution soit organisé.
Le second sujet fut, je crois, consacré à l’enlèvement des français au Niger cela ne suscita chez lui qu’un vague
Zavez qu’à pas y aller !
Une réalité vraiment dérangeante que ce monde où, à tort ou à raison on pressent que guerres et conflits gagnent du terrain.
Lorsque Pujadas parla de la menace terroriste qui menacerait la France, mon fils s'exclama incrédule:
Mais ils exagèrent maman, comment peuvent-ils le savoir ? Nous, on risque rien, nous les français je veux dire, on a rien fait. "
J’évite alors de lui répondre que l’immense majorité des victimes d’attentats n’a rien fait mais lui explique pourquoi Squarcini, patron de l'antiterrorisme français alerte la population,et que nous devons tous être attentifs.
Le sujet des élections en Afghanistan lui parait sorti de l’univers, tiens, un truc sur des extra-terrestres ! J'essayais alors vainement d'attirer son attention sur ces afghans courageux qui, au péril de leur vie, essaient de sortir leur pays du chaos.
Le journal s'étirait, Pujadas abordait les sujets moins au vif dans l'actualité, nous vîmes le pape en GB.
Je le trouve très décalé et ai lu un commentaire amusant, d'un jeune internaute disant:
« Perso, je n'essaie pas de faire le mariole avec le chapeau de ma belle-mère.... et toc !!! »
Il est si vieux ? Il ne sait pas que la Grande Bretagne est protestante ?
Je ne lui répondis pas grand chose, si ce n’est que si, si, contrairement aux apparences, il est en fait très au courant de tout.
Je ne sais à quel moment, Pujadas nous a été présenté les « incidents » de l’assemblée nationale, sans faire de commentaire, je pensais alors que nos députés donnaient vraiment l’exemple au reste de la population, hurlant, vociférant, cherchant la castagne....
Puis, enfin, Pujadas parla du jeune, agressé en sortant de son lycée à Paris. Valentin se leva alors dégoûté ne voulant plus rien entendre, et me déclara :
C’est vraiment trop démoralisant de regarder les infos !
J’ai essayé de le convaincre de rester mais ai trouvé qu’effectivement les journaux du 20h ne sont pas très constructifs, peut être légèrement destructeurs. Besoin de Prozac?
2 commentaires:
Il n'y a pas que le 20h malheureusement... depuis mon retour à Paris il ne se passe pas 48h sans que mon trajet aller ou retour du boulot ne soit perturbé par des alertes colis suspect, à la bombe etc. etc.
Bon courage alors ou investis dans un vélo ou une trottinette....
je suis heureuse, je crois qu'on se voit bientôt!
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