lundi 12 décembre 2011

Vie expresso de prépa.

Valentin travaillait encore  hier soir vers vingt trois heures lorsque avant d'aller me coucher, je suis passée lui dire bonsoir et l'exhorter à ne pas trop rogner sur ses heures de sommeil. Ce matin à 7h 12 en entrant dans la cuisine, prendre un café, je le trouvais en train  de déjeuner rapidement, café, banane et quadro ( gaufrettes au chocolat, hyper énergétiques) le temps d'échanger deux ou trois banalités, de me dire qu'il s’était couché hier soir vers 23h30, il filait travailler dans sa chambre .

Cette après midi il est rentré à dix sept heures cinq, nous sommes à deux pas du lycée, il s'est arrêté pour papoter avec nous, raconter la colle ratée de son pote qui a trop stressé et travaille comme un fou,  Valentin détendu,  soutient qu'il faut vraiment se ramasser une bonne fois, pour ensuite apprendre à gérer avec plus de philosophie les résultats, performances ou contres performances qui jalonnent toute vie de prépa.

La première colle de Valentin fut mémorable, il tremblait comme une feuille, bafouillait et n'arrivait pas à aligner deux mots, un magistral 3/20 couronna cet échec, veste que le prof  a pris le soin de banaliser et analyser tout de suite avec lui. Depuis Valentin prend le rythme, et gère son boulot. Cette semaine, dernière ligne droite avant les vacances, trois colles l'attendent.

Au bout de quelques moments, après avoir un peu ri, Valentin me demanda


Il est quelle heure là?




17h 18!


Oups je n'ai plus que douze minutes pour m'amuser là (comprendre sur son ordi) Je vais dans ma chambre!




Hubert compatit alors gentiment à la vie de travail de son frère

Douze minutes pour s'amuser, ce n'est pas beaucoup!


Mon mari lui rétorqua

Il est certains que face aux douze minutes de travail que tu fais, c'est exactement l'inverse!


Hubert est en troisième, peu de travail à fournir à la maison, et il  travaille généralement par tranche d'un quart d'heure, dosant méthodiquement ses efforts, la croissance, fatigue!

Les vacances de Valentin devront être habilement managée, il nous a déjà annoncé qu'il ne bosserait pas le samedi, mais s'y mettrait dès le dimanche. Dès le jeudi ou vendredi suivant,  la maison transformée en ruche en fête  il lui sera difficile de trouver le courage de s'isoler afin de travailler. Mon mari et moi, l'exempteront de toute participation aux tâches ménagères, et essaierons de limiter les pressions dans un sens comme dans l'autre.



                                              dessin tiré du blog "Il y a une vie après le bac"



 En guise de conclusion de ce trimestre, il y aura  le bal du vendredi soir, soirée des prépas  et j'espère qu'il me racontera.

9 commentaires:

Clo a dit…

Oh comme ce billet fait écho à ce week end où j'ai récupéré au telephone, une Marguerite à bout de nerfs, désespérée d'avoir perdu tous ses moyens en test de littérature dans la prépa qu'elle mène en plus de sa terminale...
Elle est rude la vie de nos jeunes, mais ils prennent tout ça tellement à bras le corps, j'ai l'impression qu'on leur demande un niveau d'analyse tellement supérieur à ce qu'on attendait de nous au même age...
Bon courage pour Valentin et merci pour sa philosophie sur "l'echec"

franc a dit…

bonjour, Je reviens de Chez Martine, et j'ai lu ton message,
c'est vrai ce que tu dis.
je lis ton blog souvent.
Tu as la chance que ton fils travaille bien,
le mien ne fait pas grand chose...
je me sens coupable,
bon, tu me poses une colle, qu'est ce qu'une colle ?

Pauline a dit…

3/20... Ma première note de prépa. Bon, j'avais peut-être une bonne excuse puisque le devoir était la veille de l'enterrement de Pater, mais c'était aussi le devoir le plus facile de l'année sur le chapitre le plus facile... L'avantage quand on commence comme ça, c'est qu'ensuite on ne peut que s'améliorer, enfin presque, et c'est vrai qu'on relativise pas mal. En l'occurrence, pour moi qui n'avait jamais eu réellement besoin de travailler, cette claque était nécessaire !
De l'avis de tous les enseignants, de maternelle comme de prépa, les vacances de Noël sont les plus fatigantes de l'année. Certes, il est judicieux de mettre à profit les vacances pour rattraper un éventuel retard accumulé et repartir à la rentrée sur de bonnes bases, sans compter les devoirs à rendre à la rentrée, mais si c'est pour arriver épuisé à la rentrée, ça ne sert à rien. Tout réside dans un bon équilibre entre repos, détente et travail. Valentin, si tant est que je puisse te donner un conseil, n'oublie ni le repos ni la détente, car il te faudra repartir gonflé à bloc sur le plan moral à la rentrée. Quand j'étais à ta place, je me faisais un programme de boulot pour les vacances, le strict minimum (quand on est en prépa, le minimum est souvent déjà conséquent). Un nombre d'heures de travail pour chaque jour, pas forcement tous les jours pareil, parce qu'on est plus serein quand on a fait son quota d'heures et on profite mieux des moments de détente.
Bonnes vacances les cousins, et joyeux Noël !

Ladywaterloo a dit…

@ Franc, je ne peux laisser ce commentaire sans réagir, j'ai beaucoup de chance que mes enfants (globalement) travaillent bien. Non ne culpabilisez pas pour deux raisons:

je suis sure que tous les parents font ce qu'ils pensent le mieux pour leurs enfants, avec toutes les données qu'ils ont, vous comme moi.

il n'y a aucun éducation parfaite, vous leur avait apporté autre chose, et c'est surement une richesse aussi.On peut toujours culpabiliser de toute façon, car nous sommes humains et il faut faire avec nos atouts avec nos faiblesses.

Une colle est un examen oral, le jeune face au prof ( par semaine ils en ont entre deux ou trois, plus un ou deux devoir sur table de 4h)


Je ne sais quel âge a votre fils, à tout âge établir le dialogue sur ses études est un bon plan, en partant de là où il en est, essayant de lui faire établir des objectifs réalisables et qu'il verbalise précisément les moyens qu'il mettra en oeuvre. Il faut éviter qu'il reste dans le vague, sinon on a rien pour s'appuyer ensuite( par ex qu'il dise: je travaillerai tous les soirs de 18à 19h30, ajuster selon besoin et son rythme de vie, s'il préfère travailler plus tard car avant il est avec les copains,, pas de problème). Tout faire pour qu'il réussisse à tenir, d'où l'importance du réalisme, il ne va pas bosser quatre heures par jour s'il ne travaille qu'une demi heure en ce moment, les bons jours! S'impliquer sans imposer,et rappeler sans s'énerver les résolutions ensuite, les ajuster avec lui si nécessaire par le dialogue, souligner tout progrès, discuter des échecs, être heureux ou déçu avec lui.

Honnêtement ça peut marcher, mais il n'y a rien de miraculeux, et ça peut louper, beaucoup de jeunes ne sont pas fait pour des études du tout. Et encore mieux on peut louper ses études et avoir une superbe vie quand même!

Clo a dit…

pour Franc, oui, toujours relativiser et aider à progresser, même tout petit par tout petit bout, les profs le remarquent très vite et c'est très encourageant.
Et sinon, regarder et demander aux gens autour de soi qui ont une vie qu'on estime belle/confortable/chouette/etc. quel est leur parcours... Ils sortent rarement de l'Ena ;-D

helene a dit…

Dur dur la vie de prépa.
Je me souviens que l'on nous exhortait à ne pas travailler pendant ces vacances fatiguantes ou 2 trois jours max. Besoin de déconnecter.
Qd j'ai relu mes bulletins de prepa il y a deux mois, tombant dessus par hasard, j'ai fondu en larmes , tant de travail pour ces résultats et ces commentaires sentencieux alors que j'étais habituée aux éloges aux lycée.
Je me pose la question à présent avec 17 ans de recul sur cette méthode à la française à la "shlag".
Je ne garde que les bons souvenirs, un mari (!) , mais c'était vriament une difficile école de la vie ... et une chance aussi.

francoise a dit…

franc c'est francoise, et le message est parti sans que j'appuie sur le bouton...
je remercie pour les conseils, c'est vrai que je reste dans le vague, et que sûrement il ne faut pas dire 'travaille" mais qu'il vaut mieux essayer de discuter d'un horaire possible, tenable, et qu'il puisse s'y tenir
il va avoir 19 ans le 19
et il en fac à CLE FD, il redouble la première année d'histoire,
l'an dernier, il avait abandonné le cours le 13/11
bon, je vous remercie encore
à part ça, il est très gentil, et doux...

Anne** a dit…

Françoise, je lisais ton blog d'avant (que j'aimais beaucoup). J'ai donc suivi les aventures scolaires et de jeune étudiant de ton fils.
Il m'a semblé que tu te trouves dans la même situation que nous et beaucoup d'autres : vivant dans une petite ville, les enfants étudiants doivent partir dans une plus grande ville. Les parents, la famille sont loin ! Ce n'est pas évident, à 17 ou 18 ans, de s'assumer. La fac, de plus, est assez déroutante, les jeunes totalement livrés à eux-mêmes, surtout dans les matières littéraires. Pas de présence obligatoire, peu d'heures de cours, et un travail si monumental à faire, seul. C'est, pour beaucoup, l'échec assuré.
Il faut parfois en passer douloureusement par là pour se découvrir. Ton fils est jeune, il trouvera probablement ce pour quoi il sera prêt à beaucoup travailler. Mais que d'angoisses pour les parents ....

Ladywaterloo a dit…

C'est très difficile pour les jeunes de se retrouver projeté dans une fac, de plus nos jeunes réalisent parfois qu'ils ne sont pas faits pour les études commencées.

Mon second a ainsi fait fait pour rien et consécutivement, une année de prépa (physique, réussie, mais pas aimée)+ deux fois la première année de médecine, à 20 ans trois ans après son bac, il était toujours bac+0, après il a entamé des études d'expert comptable et a rattrapé le temps perdu, qui n'était pas perdu mais aussi un temps de maturation. Mon troisième (Camille) allergique à l'éducation nationale n'a jamais eu son bac. Il a, après quelques petits boulots, commencé une carrière d'agent immobilier, il adore et marche très bien, et même très très bien.


Le tout est de trouver aussi pour quoi nos jeunes sont faits, discussions avec eux, avec leurs amis, vos amis...

En attendant il nous faut du courage et surtout garder espoir et les soutenir. Ils peuvent ramer longtemps avant de se réaliser. Camille a été DJ, vendeur d'electro ménager, chauffeur-vendeur chez Agrigel, avant de commencer ce en quoi il s'épanouit vraiment!

Nous souhaitions surtout une chose pour lui tout ce temps là, qu'il bosse et ne reste pas sans rien faire.