mercredi 15 juillet 2015

Cédric.

Notre vie en ce moment si fatigante si riche, mais finalement pleine de vies, vies des scoutes en camp, vies de mes petits enfants, vie bruissantes de bruits, de minuscules joies et de si petites contrariétés, notre vie a été assombrie en fin d'après midi, un nuage de tristesse a envahi nos coeurs.

Un coup de fil de Guillaume nous a appris la mort de Cédric, ami de Camille, témoin de son mariage. Cédric qui venait camper ici, il y a douze ans,  dans la salle à manger pour tenir compagnie à mon fils seul dans cette immense bâtisse, Cédric qui a été présent depuis si longtemps dans notre famille, comme un satellite familier, Cédric qui devait venir ce week end à la maison a préféré finalement mourir que vivre.

Cédric est né dans une mauvaise époque pour lui, grand érudit, littéraire à en crever, il acceptait gentiment toutes nos excentricités, nos ignorances, il acceptait même que si peu de gens aimaient ce qui lui permettait de respirer dans notre monde de brutes.

Notre société est sans pitié, mais y a t-il jamais eu une société tolérante? Je l'ignore, une société qui permette que les gens ne soient pas tous sur le même moule et qui s'enrichit de ces différences? J'en rêve, depuis si longtemps, mais cela relève de l'utopie, et au fond de moi, j'ai le sentiment que Cédric n'était pas fait pour notre monde, hélas.


Ce soir, bien-sûr mes pensées vont vers lui, vers sa famille, ses amis, et j'espère de tout mon coeur qu'il a enfin trouvé, "là haut" la sérénité, une forme de bonheur à laquelle il aspirait. Cédric qui écrivait dans sa solitude des romans qui ne trouvaient éditeur et vivait en distribuant des publicités dans les boîtes aux lettres. Cédric en a eu assez, et a appuyé sur la touche "Echap" et il n'y aura pas de "GameOver".




Le nuage passera vite chez nous, il y aura des souvenirs, une tristesse devant tant de gâchis, et un terrible aveu d'impuissance.

Notre quotidien est toujours animé, ce soir, deux petits sont atteints de Hauboss, enfin de varicelle, l'un a deux ans et l'autre six, nos journées seront encore et toujours animées, trop pour que je m''interdise à penser à l'avenir de ce si charmant blondinet, sera t-il, un jour lui aussi un écrivain en détresse? Ou encore de cette ravissante demoiselle, se fera t-elle trahir par son amoureux? Ils auront à jamais en viatique le trésor d'enfances heureuses, ce viatique devrait les aider pour vivre à jamais, je l'espère et je crois.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

"Devant la mort nous serons comme à notre naissance, radicalement privés de toute puissance. C'est à cette faiblesse en nous que l'amour devrait s'adresser pour ne jamais se perdre".
Ressusciter - Christian Bobin

Anonyme a dit…

Je suis parti en silence
Je ne voulais pas vous déranger
J'ai gardé en moi la souffrance
Afin de ne pas vous inquiéter.
De là haut, je serai votre étoile du matin
Qui vous guide et vous soutient.

martine a dit…

Certains ne trouvent jamais la voie qui les conduirait vers un certain art de vivre. Ils sont trop différents et n'acceptent pas plus cette différence que les autres n'acceptent la leur. Il faut juste respecter leur choix!
La liberté de vivre ou de mourir, même si au fond de soi on trouve celà par trop injuste.

Ladywaterloo a dit…

@ Martine, nous sommes tous si désolés de ne pas avoir su l'aider, Pierre aurait tout fait pour lui, c'est quand même si terrible, il était aimé par ceux qui le connaissaient, un homme affable archi cultivé...

Ladywaterloo a dit…

J'aimerais vous livrer la lettre en guise de tout viatique, merveilleuse lettre, je vais demander à mon fils si je peux. Cédric est un gars si doué, si fragile, si sensible.

Ladywaterloo a dit…

Je suis parti en silence
Je ne voulais pas vous déranger
J'ai gardé en moi la souffrance
Afin de ne pas vous inquiéter.
De là haut, je serai votre étoile du matin
Qui vous guide et vous soutient.

@ Anonyme, merci, simplement, cete étoile brille dans mon coeur le matin bien plus fort, alors que je suis dans mon jardin.