mardi 23 octobre 2012

Quand j'irai à Paris.

Dans une autre vie j'habitais Paris,  et si la vie matérielle m'y était plus difficile, surtout que deux de mes enfants y sont nés,  j'ai gardé tellement de bons souvenirs, de nos soirées Salle Playel aux virées aux puces Saint Ouen, qu'il m'est resté à jamais de la nostalgie de ma vie à Paris...

Si j'avais été vraiment fortunée, j'aurais adoré garder un petit pied à terre, pour l'hiver, à Paris. D'expos en simples promenades dans des quartiers typés, l'ennui ne guette jamais. Je préférais prendre le bus, je me souviens que lorsque je devais aller à l’hôpital Necker pour un de mes enfants, l'ennui et le souci était vite chassés par cette promenade en bus, vues merveilleuses sur la Seine et le Champ de Mars,  bavardages des petits vieux et habitués, tout  me rassurait de ce monde si parfait.Guillaume a oublié un jour  son doudou, dans un de ces trajets, doudou que je ne suis pas  allée chercher, je consultais pour un autre de mes enfants et si cela relevait  plus de la  bobologie que de tout autre chose, une petite intervention était néanmoins nécessaire.

Aujourd'hui, mon homme est à Paris, et j'aurais adoré l'y accompagner, ne serait ce que pour partager un voyage en train, ensemble. Aujourd'hui encore nous avons fait passé la raison devant l'envie. J'aurais aimé marcher dans Paris, faire une virée au Bon Marché, je crois que c'est cela qui a  fait un peu peur à mon mari.

Nous nous sommes dit, dans trois ans cela sera plus facile, dans trois ans,  on triche un peu, il faudra presque quatre ans pour que Valentin  termine ses études,  et alors nous n'aurons plus que Hubert dont il nous  faudra assurer l'avenir, autrement dit, une paille par rapport à la meule de foin que nous avons porté!

Depuis quelques jours j'étais très contrariée de ce nouveau minuscule renoncement, parfois il me semble que si petits soient ils, ils sont de plus en plus lourds. Plus tard, je me moquerai peut être enfin de ne pas "être raisonnable" , je n'aurais plus peur pour mes enfants , je ne m'inquiète nullement pour mes quatre ainés, ils savent tracer leurs chemins, le cinquième est en bonne voie de le faire lui aussi, reste mes deux petits derniers, et pour eux encore je remets à plus tard.

Mais ce plus tard, arrivera t-il un jour? Je me demande parfois, si je ne renoncerai pas à vivre alors en prétextant d'autres raisons, je ne le crois pas, mais parfois, je vois autour de moi des gens s'entourer de fausses bonnes raisons. Il y a deux ans, nous avons acheté un camping car, nous en rêvions, j'ai vécu des affres d'hésitations, seule la perspective de pouvoir le revendre m'a poussé à imposer mon choix à mon mari, qui lui aurait attendu encore un peu.





La chanson des "vieux mariés" de Michel Sardou m'émeut toujours car raisonne en moi ce souci qu'ont tous les parents d'assurer d'abord l'avenir de leurs enfants avant de penser un peu à eux, un peu à eux.


3 commentaires:

Cathy a dit…

J'aime beaucoup cette chanson aussi, et je trouve qu'elle prend tout son sens quand les enfants grandissent, que l'on peu prendre un peu de temps en couple sans que cela pose de problème de garde d'enfant entre autre !

Martine a dit…

Réaliser des rêves est,en effet, plus difficile quant on vieillit: la peur de ne plus être capable, de ne pas avoir le temps, les douleurs sont là, le cerveau met plus de temps à connecter. mais je crois qu'il faut lutter et se lancer quand même, faire un pied de nez aux ans, ils nous rattrapperont bien assez vite.

jacqueline a dit…

les projets font avancer, donc en vieillissant, nous devrions en avoir de plus en plus pour avancer malgré les douleurs, la lenteur etc...