samedi 22 juin 2013

Ordres et désordres.

Un billet lu chez Laurence, S'organiser c'est facile, sur le rôle des parents dans notre rapport aux objets m'a accompagné toute la journée, accompagnement douloureux mais nécessaire voire salvateur, qui m'oblige à faire le point et à réévaluer certaines choses.

Jamais je n'aurais pensé que l'ordre pouvait être considéré comme prison puisqu'il libère, jamais je n'aurais cru non plus que la contrainte de cet ordre pouvait paralyser toute spontanéité puisque pour moi, au contraire  les désordres non maîtrisés sont  des handicaps qui nuisent à toute initiative.

  Les tables dont il faut débarrasser  tout  le fatras avant de s'y installer font que l'on ne s'y installe pas (idem, fauteuil).  Transbahuter son linge à repasser du lit le soir sur la table à repasser le matin est une perte de temps qui grossit la culpabilité (alors qu'une jolie corbeille pleine de linge plié est rassurante). Perdre une demi heure pour retrouver un objet fait cesser toute recherche et implique souvent l'achat d'un objet similaire qui alimentera le désordre.


J'ai vécu un temps dans 75m2 avec trois enfants, c'était avant IKEA, nous avions mon mari et moi aménagé toute la maison afin de tirer parti de tous les rangements possibles et surtout nous avions  procédé à un tri drastique afin de ne pas être submergés par meubles et objets.

 A l'autre bout de la vie, ma belle mère qui possédait une très grande maison et un bel appartement, a vendu l'une pour acheter une villa moderne de plein pied et l'autre pour un minuscule appartement dans une résidence pour personnes âgées, elle doit sélectionner ce qu'elle garde, ce à quoi elle tient vraiment. J'essaie mentalement parfois de sélectionner  les dix objets que j'emporterai sur une île déserte et tente d'accepter que mes enfants et petits enfants ne voudront pas de mes vieilleries.


A la maison les pièces sont traitées de manière différentes si elles sont à usage commun ou privé. Les pièces communes sont très rarement en désordre,  je ne vais jamais me coucher sans en avoir fait le tour afin de remettre en place ce qui se doit.

Les chambres sont à usage strictement privé et je me moque du fatras qui peut y régner lorsqu'elle sont occupées, elles ne font plus partie de mon territoire.

 Les  chambres de mes ados sont désordonnées comme celles de tous les ados et je n'y touche que rarement, une fois de temps en temps afin de leur montrer que c'est possible,  et pouvoir aussi passer l'aspirateur de guerre lasse, mais je dois dire qu'ils s'en fichent. Je ne fais jamais de tri sans eux, ou tout au moins sans leur accord verbal.

Valentin tu gardes ta tonne de cours et tu les ranges ou je peux les jeter?

Je crois beaucoup à l'éducation à l'ordre, par l'exemple silencieux d'abord, il est difficile d'exiger que nos enfants rangent si nous ne rangeons pas,  mais aussi  par l'apprentissage lorsqu'ils sont touts petits. Autrefois, je rangeais tous les soirs les chambres de mes enfants et préparais leurs tenues pour le lendemain ainsi que leurs cartables , à chaque règle de délicieuses exceptions, les vacances où parfois, je ne touchais  rien quelques jours.

Les rangements doivent respecter  la vie réelle dont les vies de nos enfants, un circuit de train, une construction en Kapla restaient en place fort longtemps, l'aspirateur les évitant.  La praticité et le réalisme  doivent éviter de faire de ces chambres d'enfants des "vies rêvées" des lieux de catalogues où seuls un nounours désuet et un cheval à bascule trouveront place pas un enfant pour de vrai  et ses mille et un cubes de jouets.

Parfois on me dit que la maison est "trop rangée" cela intimide presque, j'imagine alors une thérapie non pour que je range moins, mais pour habituer les autres à l'ordre, on peut vivre dans une maison trop rangée, juste on range au fur et à mesure, ma tolérance ne va guère au delà d'un livre en cours laissé sur un canapé, j'essaie quand même que cela ne devienne trop obsessionnel et m'oblige parfois à laisser exprès un ou deux trucs non rangés.

  A l'inverse on peut s’habituer à l'ordre même  extrême, en procédant par étapes.  Ne changez pas tout, tout de suite chez vous, introduisez peu à peu de l'ordre là où il y a désordre, prenez le temps de la désensibilisation, le manque au bout de quelques jours de ce désordre étant comblé, rangez un autre petit endroit, veillez à ne jamais laisser se réinstaller du fatras là où il n'y en avait plus.  Si, vous n'y arrivez pas, l'organisation est défaillante, soit trop compliquée soit pas assez efficace,  il faut en changer!

Le résultat à obtenir est double, faire en sorte que l'on aime notre maison et que jamais nous n'en ayons honte et faciliter notre vie quotidienne, le matin pour faire mon bol de café je n'ouvre qu'une seule porte de placard, Nescafé et bols sont rangés ensemble (ainsi que sucre, confitures, céréales...)


                                     Ma sorcière bien aimée, mon idéal de maîtresse de maison... (blog Laurence) 






2 commentaires:

Martine a dit…

Et bien moi, je suis ordre et désordre à la fois. Celà dépend de mon humeur: joie, tristesse... J'ai un mari qui n'est pas "ordre" et ma mère était ultra ordre. Je crois quand même que je préfère quand c'est ordonné chez moi mais je ne fais pas de grands détails: hier, mon tricit est resté sur la petite table!
Ceci dit, on voit souvent des enfants extrêmement désordonnés chez leurs parents et qui deviennent ordonnés chez eux!
Je ne crois pas non plus que l'ordre soit lié à la fantaisie ou à la création. L'ordre peut aussi avoir des airs de désordre, objets placés sciemment à des endroits farfelus...

francoise a dit…

je te remercie de m'avoir mis dans les blogs que tu aimes,
bonnes vacances