mercredi 11 février 2015

Moi? Survivaliste? Allons donc, juste prudente.






Son intervention fait grand bruit depuis fin janvier. L’ex-chef de l’aide humanitaire suisse, aujourd’hui à la tête de l’Exercice du Réseau national de sécurité (ERNS) Toni Frisch avait recommandé aux ménages de constituer des réserves alimentaires. Une pratique largement abandonnée depuis 1982 et l’adoption de la loi sur l’approvisionnement économique du pays. Or, selon le scénario catastrophe mené l’an dernier par l’ERNS, les résidents devraient être préparés à affronter des scénarios catastrophe.
Sans rentrer dans la psychose, «Le Matin» a décidé de jouer le jeu et s’est constitué une réserve pour une famille de quatre personnes, suffisante pour tenir une semaine entière. Les recommandations de l’Office fédéral pour l’approvisionnement économique du pays ont été scrupuleusement respectées. Eau minérale en quantité suffisante, fruits secs, huile, sucre, conserves de viande, de poisson et de légumes ainsi que biscuits, chocolat, lait et oléagineux ont été mis sur cette liste. Mais aussi lampe de poche, piles, allumettes et produits d’hygiène.
Au final, la quantité de provisions à constituer est assez impressionnante: les réserves pèsent un peu plus de 100 kilos. Autant dire qu’il faut avoir des étagères très solides à la cave! Question budget, la facture s’élève à un peu moins de 300 francs. Le Matin


Depuis longtemps je suis parfaitement consciente de ma propre vulnérabilité face à notre système économique ainsi que du manque de certitude face à l'avenir.

Avez vous pensé déjà, qu'il suffirait d'une tempête telle celle de 1999, un poil plus à l'ouest pour que tout le grand Paris soit plongé dans le noir? Lors des attentats de 2001 je me souviens de l'eau hyper javellisée que l'on avalait et avais pris l'habitude d'écouter les infos avant de me lever afin de savoir quelles horreurs nous tomberaient ou pas sur la tête.

J'ai toujours adoré les suisses, prudents, pas paniqués pour deux sous,  leurs habitants se préparent dans le calme  à du "grand n'importe quoi", quelques jours de réserves, de l'eau, car sans électricité pas d'eau, des bougies, des lampes, une radio et des piles ou une radio solaire, de quoi se couvrir, et d'autres choses encore.

Ayant vécu enfant dans des régions parfaitement insécurisées ma nature profonde est de ne pas compter sur la paix éternelle, sans inondation, sans tempête, sans tremblement de terre ni de  grippe effroyable, sans aucun évènement nous plongeant dans une situation désatreuse à moins d'avoir été un chuya prudent. Une réflexion nous permettant de ne pas être complètement pris au dépourvu: réserves diverses, un plan d'évacuation, un réservoir d'essence toujours au moins 1/2 plein.

On peut vouloir rester cartésien, tout va bien, tout a toujours été bien et tout ira toujours bien. Si vous ne souriez pas, interrogez vous, pourquoi?



Le pire est il sûr? Non. Est il impossible?  Non plus.

Je mets ma ceinture de sécurité en voiture, j'ai des alarmes incendie dans la maison, des assurances diverses et variées, je ne pense cependant pas avoir un accident, nous n'en avons jamais eu,  je n'ai même jamais incendié ma maison, malgré plusieurs essais qui furent tous ratés, et nombre de mes assurances ont toujours été inutiles.

Evacuer cependant la possiblité que la connerie humaine ou que des évènements extérieurs puissent nous amener à devoir nous débrouiller sans aide extérieures que ce soit 48, 72 heures, une semaine ou deux voire un mois ou plus  me parait être complètement inconscient.

Aujourd'hui en Ukraine, des populations entières sont plongées dans des situations qu'elles n'auraient pas imaginé il y a seulement un an, on pourrait répéter l'exemple dans le monde entier. Mon côté suisse se réveille alors et je lis quelques blogs survivalistes avec intérêt (enfin sauf pour les armes, question de feeling perso) Le survivaliste,  Préparation et survivalisme,  Survivre au chaos

Une population préparée un minimum à être autonome quelques jours (eau comprise),  une population pouvant évacuer une ville si besoin est une population moins vulnérable.

Ces derniers jours, grippe oblige, j'ai pioché dans mes réserves de guerre, réserves qui tournent, par manque de temps et aussi  qui me permettent aussi de servir de tampon financier si j'en ai besoin. J'ai, de nouveau, rempli mes placards, je suis davantage dans l'optique de faire des réserves que de faire la guerre, cependant mes deux derniers achats immobiliers n'ont pas évacués le problème d'une relative sécurité, un jardin, de l'eau et un peu de bois, le début d'une autonomie qui me rassure.

Les nostalgiques de la période de la guerre froide ressentiront un petit frisson à remplir leurs étagères, au fin fond de leur cave, de riz, sucre, huile et boîtes de conserve. Moins sûr que l’ensemble des 3,5 millions de ménages suisses apprécient d’investir dans 10 kilos d’alimentation de secours, au cas où. C’est pourtant ce que recommande le très sérieux Toni Frisch, ex-chef de l’Aide humanitaire suisse, désormais à la tête de l’Exercice du Réseau national de sécurité (ERNS), dans les colonnes de l’hebdomadaire Schweiz am Sonntag.
Lors de son dernier exercice, l’ERNS a prévu un double scénario de crise. La Suisse, suite à une cyberattaque, serait paralysée durant 48 heures sans aucun courant électrique, et affronterait encore une pandémie de grippe. D’où l’importance que «les ménages suisses s’approvisionnent comme ils le faisaient avant», précise Toni Frisch. Le rapport final sera soumis au printemps 2015 au Conseil fédéral et aux Chambres. (...)
De quoi imposer un réflexe de survivaliste à chaque citoyen et jouer la paranoïa? «Pas du tout, rétorque Guy Parmelin (UDC/VD). Ce n’est pas inutile que les autorités rappellent la responsabilité de chacun. Notre génération n’a pas connu la guerre. Aujourd’hui, on a une fausse impression d’avoir tout à disposition avec Internet et les courses à n’importe quelle heure.» Le politicien à l’origine d’un postulat en 2006 au sujet de l’approvisionnement alimentaire suisse interprète «cette piqûre de rappel comme de la prévoyance face à un monde soumis à des tensions internationales». Le Matin

2 commentaires:

Anonyme a dit…

je fais beaucoup rire mes collègues et amis (et beaucoup moins mes parents qui ont connu la guerre) avec mes réserves d'eau, de conserves, de piles, de bougies et d'allumettes...
mais quand la Seine débordera comme en 1910 c'est moi qui rirai la dernière!
merci pour votre franc-parler, même si je ne partage pas l'ensemble de vos opinions, vous lire est une bouffée d'air frais!
Muriel

Ladywaterloo a dit…

Croyez moi, Muriel, ne pas penser comme moi est souhaitable voir normal, ce serait triste de penser tous pareil, non?
Le risque n'est pas que la Seine un ange passe, mais de tout, là, c'est la cohorte d'anges... Il n'est pas certain, du tout, mais des gens un tant soi peu préparés font une nation plus forte et solidaire.

ps, n'oubliez pas la radio sans piles!