mercredi 5 août 2015

Un seul goutte à goutte.

Un seul goutte à goutte, ma fontaine est sur le point de s'arrêter, mais de hoquets en grand silences terrifiants, une goutte, puis une autre tombent, aussitôt évaporée, mais prouvant que la réserve d'eau qui remplit l'abreuvoir des vaches est pleine.





Cette fontaine est la dernière alimentée dans le hameau, celle de mes voisins s'est arretée il y a environ 3 semaines. J'arrosais avec des arrosoirs et  y passais, chaque jour en moyenne deux heures, parfois plus, rarement moins. Chaque matin, dès six heures j'étais au jardin, mes mains ont des cals, mais je ne regrette rien, j'ai, pour le moment sauvé tous mes arbustes, enfin presque, les parties par trop éloignées ont été sacrifiées, je savais ne pouvoir les soigner,  les arbres du verger, la petite pommeraie et d'autres encore sont livrés à eux mêmes, nous devrons faire un bilan la semaine prochaine, j'espère qu'il ne sera pas trop amer, nous sacrifierons alors, fruits et branches afin de tenter de sauver ce qui se peut.

Depuis peu, il est interdit d'utiliser "l'eau de la ville" pour arroser, enfin on peut arroser les géraniums et autres annuelles, qui auraient crevés de toute manière dans deux mois, mais il reste interdit d'abreuver toute plante qui est plantée depuis plus d'un an. Je m'en fiche, je ne laisserai pas crever des rhodos qui ont plus de trente ans, ni mon jeune érable, ni, ni, ni... Je laisse dépérir, forsythia et potentilles, spirées, lavatères, buddléias et autres arbustes qui se remplaceront à peu de frais et repousseront rapidement, je fermejuste les yeux en passant devant.

Les préfets n'y connaissent rien, ils sauraient sinon qu'il est bien plus important de sauver les arbres et arbustes, qui ne consomment en fait pas plus d'eau que les pétunias dégoulinants de couleurs ainsi que les impatiens affreuses soiffardes qui de toute manière ne survivront pas aux premiers frimas...

Notre petite ville s'égaye donc de jardinières vomissant de fleurs pétant la forme mais les rhodos  et hydrangéas plantés il y a  tout juste deux ans ne survivront probablement pas. L'eau donnée aux uns, très nombreux,  aurait suffit à faire vivre les autres, plus discrets...

Ce matin passant devant le jardin public, j'ai aperçu une verte pelouse bien grasse et ai constaté que les jardiniers font ce qu'ils pensent devoir faire, je conteste l'entretien de la pelouse, mais agrée la survie des rosiers, arbustes et arbres qui font de cet endroit un  havre de verdure,  nécessaires aux  enfants comme aux personnes âgées.

Le coût des pertes des plantes est négligé, le bilan hydrique ridicule, personne je le crains, ne suit ces directives, personne d'ailleurs ne vérifie quoi que ce soit, sauf peut-être pour l'utilisation de l'eau faite par les agriculteurs et éleveurs qui seront encore une fois, très certainement les premières victimes de cette sécheresse qui survient, ici, à peu près tous les 10 ans.

Il y avait un puit dans la cour, l'hiver, la neige fond  très vite marquant ainsi son emplacement,  je tenterai de retrouver cet ancien puit et y mettrai un repère, l'an prochain si l'été est aussi caniculaire , nous le remettrons en fonction.

Deux étés caniculaires en Auvergne? On peut toujours rêver, ou pas.


3 commentaires:

Anonyme a dit…

tout à fait d'accord avec votre analyse.
il est bien plus important de sauver les arbustes et jeunes arbres que de sauver de la pelouse, qui repoussera de toute façon.
notre pelouse est du Kikouyou.. elle résiste admirablement au manque d'eau.
Anne

Martine a dit…

Mais maintenant il a plu, ça doit aller un peu mieux.

Ladywaterloo a dit…

Cela va un peu mieux en effet, il faudrait encore de l'eau, chic il parait qu'il va encore pleuvoir, après nous auront des girolles.

Les près reverdissent, et la fontaine coule un tout petit peu. Le fermier apporte encore du foin aux vaches dans un de nos près, laissant l'autre repousser, heureusement la réserve d'eau a suffi pour les abreuver.