Au-delà de l’émotion, j’entends aujourd’hui le témoignage d’une dame d'Aiguillon sur mer qui dit « Là, je devrais acheter une maison, je l’achèterai au-dessus du niveau de la mer »
Ah bon ? Vivre en dessous du niveau de la mer est dangereux et tout le monde l’a oublié. Les pouvoirs ayant permis de construire là, alors qu’il y a bien d’autres terrains sûrs (mais plus loin de la mer) Les promoteurs immobiliers, « À deux pas de la mer, songez-y » Et les acheteurs : « Vivre en dessous d’une digue ? Chic on ne risque rien ! ». Je suis une catastrophique-woman-21/12/2012, en bref, je me serai méfiée.
Le radeau de la méduse, Géricault (1919)
La responsabilité collective exonère-t-elle la responsabilité personnelle ? Doit-on livrer sa vie pieds et mains liés aux « pouvoirs ». Leur faire confiance pour tout ? De raison sachons garder, ne pas oublier que l’intérêt collectif ne coïncide pas exactement avec l’intérêt personnel de chacun. On le sait de façon plus ou moins consciente mais l’oublions souvent, dès que la neige tombe bloquant l’autoroute, que vous paierez, menant aux stations de skis ou vous arriverez (ou pas) avec du retard.
Notre société est tellement sophistiquée que chacun d’entre nous s’en remet entièrement aux instances de l’autorité pour tout. Dans « L’express » du 25 février est publiée une expérience extrêmement intéressante. Le pouvoir cathodique est absolu, des chercheurs en psychologie sociale ont mené un test déguisé en jeu télévisé, expérience extrême, où des candidats croient infliger des décharges électriques à un concurrent, adaptation new -look de l’expérience de Stanley Milgram (1960, des cobayes acceptent de torturer des gens en envoyant des décharges électriques létales, recherche pour la science oblige, les acteurs jouant les cobayes allaient jusqu'à simuler la mort)
Je sais que je vais déranger, mais si la télé peut rendre 80% d’entre nous assassin, on s’étonne moins de voir comment tout pouvoir politique peut se transformer en machine à tuer (Allez, les noirs, les arabes, les manouches, les handicapés, zou ! supprimons !)
A 380 volts Jean Paul ne donne plus de signe de vie, le silence qui s’empare du plateau est ahurissant
Plus une société est élaborée, répondant aux besoins primaires d’un individu, plus celui-ci se sent en sécurité, pris en charge par la mère-patrie, moins son sens critique, son intelligence n’émettra de bulletin d’alerte à l’encontre de celle-ci. En règle générale cela permet une grande adaptabilité aux règles sociales, pas de comportement déviant ni même d’opinion personnelle, adéquation parfaite de l’abeille à la ruche. Afin de maintenir cette adéquation des soupapes sont permises voire encouragées (sport, art, légendes urbaines..).
Cette infantilisation des adultes est sournoise et complète On s’en remet en tout et pour tout en démissionnant notre intelligence de tout regard critique sur ce qui n’apparait pas de nos compétences (santé, sécurité, retraite, éducation..)
A voir : Jusqu’où va ta télé ?
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