J'essaie de droguer mes enfants en période d'examen, vitamines et compléments alimentaires voire Euphytose pour les cas graves. Valentin est un cas grave, mais ne voulait pas prendre d'Euphytose. Il m'est arrivé dans le passé de devoir consulter pour le stress d'un de mes enfants , paralysé d'angoisse à l'idée de cet examen, au point de fondre en larmes à la moindre parole, ou de partir en claquant des portes si on lui demandait de passer le sel à table:
Vous vous rendez compte! J'ai le bac moi en fin d'année, j'ai pas que ça à faire, je n'y arriverai jamais!
Jeune par ailleurs très brillant qui fit une grande école une fois son bac en poche, le médecin lui ordonna des pilules magiques pour se décontracter, et des recommandations, faire au moins deux essais "à blanc" pour voir si la dose était ni trop, ni trop peu. Le flacon fut fini pour un entretien d'embauche d'un premier emploi et jamais remplacé.
Valentin juge que c'est tricherie que d'avaler une potion magique, il a fallu que je lui explique que ce n'est guère plus qu'une tisane de mémé et que le seul risque est d'oublier de prendre ses comprimés, quatre par jour au moins durant trois semaines... Ce matin il m'a paru convaincu et a avalé ses comprimés.
Guillaume a eu recours aussi à cette prescription, aux mêmes maux, les mêmes remèdes, alors qu'il me disait que sa paupière sautait alors qu'il planchait sur des copies, horriblement gênant, je lui intimait d'aller voir un pharmacien afin d'en acheter, lui avait bien recommandé blablabla de parler de tes symptômes blablabla et écouter ce que te dira l'homme de l'art blablabla, il me répondait:
Oui maman. blablabla Je te promets maman blablabla
Je le gavais je sais!
Néanmoins, l'Euphytose eut un effet presque magique chez lui , assez vite il put garder les deux yeux ouverts aux épreuves suivantes, ce qui est fort commode pour écrire.
J'essaie de m'empêcher de coacher de trop près Valentin, je fus contrariée hier soir de le voir terminer une copie dans le salon, sur la table basse en regardant vaguement Dr House, bien qu'il ait déjà visionné en streaming ces épisodes là! Il me fallut me souvenir de Charlotte écoutant de la musique assez fort afin de pouvoir se concentrer en se coupant des bruits de la maisonnée et de ma faculté de mener plusieurs choses à la fois aussi pour pouvoir court circuiter certains de mes sens ou de mes pensées en me concentrant sur un essentiel qui n’apparaît pas toujours à première vue aux autres.
Je ne dis donc pas grand chose et pense que ces 36 jours vont paraître bien longs, surtout s'il continue à faire chaud et beau. Ce serait une année à refaire Mai 68, tous à la plage! Sous les pavés l'été brûle.
5 commentaires:
Je ne suis plus concernée depuis bien des années par les périodes d'examens. En vous lisant, Lady Waterloo, je prends soudain conscience de l'atmosphère générale qui emplit une maison, toute la famille, ces mois de mai, juin. La maison entre en examens comme on entre en religion. Tous sont concernés, même ceux qui ne le sont pas. Et la mère de famille en est le chef d'orchestre. Pour le meilleur, espère-t-on, avec ses inévitables conseils et potions, son trop grand calme et ses étranges attentions. J'ai été cette mère. Il faudra que je leur demande, tiens, je ne l'ai jamais fait, quel souvenir ils ont de moi en ces mois de mai, de juin, avant et pendant les examens et si je leur ai vraiment fait du bien ...
Moi, ce fut bien différent selon mes trois enfants !
L'aîné était "un peu" paresseux et n'en fichait pas une rame durant ses années de lycée ! je me souviens des conflits parentaux qui animèrent ces années alors que lui ne pensait que snow board (nous habitons près de Grenoble) et autres activités trépidantes ! Toujours est il que le bac blanc fut un échec pour la moitié de la classe et que cela agit comme un coup de fouet sur ces petits cancres, il mit le collier et obtint même la mention assez bien, quel beau jour ce fut quand il m'appela pour m'annoncer la bonne nouvelle !
Ma fille était tout le contraire, noyée sous les fiches bristol qu'elle se confectionnait, annotées de plusieurs couleurs, sous les prépa bacs (ma mère travaillait chez Hatier, éditeur scolaire !)? je me souviens qu'on lui avait donné un médicament homéopathique parce qu'elle n'arrivait pas à dormir la veille des épreuves, je ne crois pas que ça marchait très bien ... un gros stress après chaque épreuve où elle pensait avoir fait des fautes impardonnables, et finalement, elle décrocha la mention très bien, ce qui agaça au plus haut point notre plus jeune fils qui nous déclara : "mais qu'est ce que je vais bien pouvoir faire pour la dépasser ???" (il est très sérieux et studieux !). Bah, félicitations du jury peut être ? par rapport à ma fille, il s'est rajouté en effet une option musique, il fait du japonais et a aussi une option cinéma, tout cela à côté d'un programme S et de la musique pratiquée à raison d'au moins 6 heures par semaine au conservatoire de notre ville !
Pour l'instant, il est très zen et a rejeté tous les bouquins que lui avait passé sa soeur, jugeant que ses cours suffisaient bien !
ce billet du soir fait echo à mes pensées d'aujourd'hui, le Dogue qui vit à l'interieur de notre "Merveilleuse" Marguerite semble spécialement hargneux ces derniers jours ;-D (et pourtant, il ne s'agit "que" du bac Français...) c'est donc effectivement lié à la fin d'année
(quel plaisir de vous lire !)
Quelques conseils du prof de philo à qui il arrive de prendre un peu d'euphytose aussi ...
- Se concentrer sur les cours déjà étudiés (ne pas trop découvrir de nouvelles choses)
- privilégier la qualité des révisions sur leur quantité : se faire un corpus de textes connus, les relire, en refaire l'analyse, et être prêt à les utiliser pour tel thème ... (commencer par poser toutes les références connues en début d'épreuve, une fois le sujet choisi. Celles-ci ne seront peut-être pas toutes utilisées, mais c'est au début de l'épreuve qu'il faut utiliser la mémoire; Ensuite, une fois le plan fait, il s'agira de les caler à l'intérieur)
- S'imprégner de lectures agréables. par exemple "Le bonheur désespérément" de Comte-Sponville, éd Librio essais, 55 pages à 2 euros. Quand les élèves sont angoissés, je leur fais la lecture ...
- Bien réviser la philo politique, en ES, c'est un gros morceau.
- Se rassurer en se disant que les trois sujets porteront sur trois thèmes différents.
- Faire confiance à sa propre écriture. Les élèves se font parfois une opinion éronnée des exigences de l'épreuve. On n'attend pas un devoir lisse, aux contours parfaits, mais plutôt une écriture qui cherche, qui approfondit, qui hésite, qui avance dans l'analyse.
- Savoir raisonner, montrer un peu de connaissances philosophiques (ne pas hésiter quelques citations) et surtout laisser émerger sa propre écriture.
Bon courage à Valentin et à sa maman !
Zénondelle
@Anne, le souvenir de nos enfants n'est pas toujours fidèle, Yann ne se souvenait pas ma recherche de ses croquettes du matin (Golden Grhams) sans lesquelles il ne mangeait rien avant de partir au lycée, pourtant il y avait eu rupture de stock ce mois là, j'avais cru la production arrêtée, et j'écumais tous les magasins à leur recherche!
@Sophie, même si votre dernier n'a pas les résultats escomptés, il parait avoir bien plus d'une corde à son arc, et la suite de ses études sera surement heureuse pour lui! Une corde de plus...
@Clo, Marguerite a peut être besoin d'Euphytose? Si cela parait perturber plus q'un peu sa façon d'être, il faut y prêter vraiment attention,sinon juste un mois à passer.
@Zénondelle, merci pour tes trucs, je vais faire passer à l’intéressé (rétif aux conseils de sa mère, naturellement quand même sauf à dose homéopathique)
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