vendredi 8 juillet 2011

Les pieds dans la rosée.

Hier, il a plu, enfin, une semaine ou dix jours de tranquillité jardin assurés. Tomates cerises, framboises, pèches et groseilles remplissent  nos paniers. Ce matin il n'était pas sept heures que je ne me suis levée afin d'aller dans mon jardin encore nimbé de brouillard.

J'avais décidé de faire quatre bouquets, un pour l'entrée, l'autre pour la salle à manger et les deux derniers pour le salon, marotte innocente, mais bienfaits attendus depuis si longtemps. Depuis toujours, je crois, j'ai rêvé de faire plein de bouquets de fleurs de mon jardin. Nous déménagions, n'avions pas de jardin, pas de fleurs, pas de temps. Aujourd'hui, je sais que cet amour d'instants volés car ne servant à rien, faire des bouquets parait très superficiel, et pourtant, dès que je le peux, je me sauve, un café avalé afin de composer ce qui enchantera mes yeux et exaltera mon imagination quelques jours.

Quintessence de liberté, fouler, sabots sur pieds nus enfilés, l'herbe mouillée, affronter les quelques orties clandestines afin de rapporter à la maison des branches d'arbres à papillons azur. Lhom était là, veillant sur les jeunes enfants de Yann, j'avais un peu honte de ne pas être avec eux, j'aurais du, mais je préférais être dans le jardin, préférer les fleurs aux enfants, la flore aux petits, je devrais, j'en ai conscience, avoir vraiment  honte.




J'ai rêvé depuis tant d'années ces moments, ceux où, enfin délivrée des soins aux touts petits je pourrais "comme dans les livres" composer des bouquets, écouter un opéra, partir sans se soucier de qui que ce soit avec mon homme en virée, brocante ou horticulteur selon nos humeurs. Frustrée de tous ces étés où je vivais paralysée pieds enchaînés aux tas de sable mains dans les cahiers de vacances, j'ai simplement envie ne plus avoir de contraintes.






Ce soir, les enfants arrivent, nous serons nombreux encore pour quarante huit heures, mais après je souhaite, simplement profiter avec mon homme et mes deux ados, de ma maison retrouvée, dans le calme, improvisant chaque instant, déjeuner si vous voulez et dîner chacun comme il lui plait. Un peu de désordre et de liberté pour se reposer.





4 commentaires:

Sophie a dit…

Hum, comme je te comprends !
J'espère que tes grands enfants le comprennent aussi et que la présence des petits enfants (aussi heureuse soit elle !) chez vous est prise d'un commun accord !
Les grands parents ont changé, sont actifs et ont plein de projets à vivre, et cela devient un peu difficile de jongler entre l'art d'être grand parents et celui de vivre sa vie comme bon lui semble !
Bonnes vacances dans votre jolie maison !

SylvieT a dit…

Je suis comme vous sur ce point, j'adore les enfants mais je me régale des moments de calme et de solitude que m'offre la vie, 2 des filles sont en colo, 1 au centre aéré pour la journée, la dernière continue le centre spécialisé pendant juillet, mon grand dort une bonne partie de sa journée...Le silence et les odeurs du jardin mangent mes heures et je m'y plonge avec bonheur!!...Vivement lundi!

Anonyme a dit…

Pas de honte à ressentir ce qu'on ressent... c'est la conscience qui est importante, assumer son ressenti...
mais aussi partager cet amour des fleurs avec ces petits enfants comme le faisait ma grand mère, ça c'est magnifique ! ... parfois il n'y a pas besoin de choisir...
anne

Ladywaterloo a dit…

L'idéal serait d'avoir plusieurs vies, une pour les autres, l'autre pour soi... Non?