vendredi 11 novembre 2011

Corvée exécutée sans (trop) morigéner.

Je ne connais, en principe, qu'un truc efficace pour mettre les autres au boulot, c'est de s'y coller, soi même sans raison aucune, de préférence, le matin et  choisir aussi, de préférence,  un truc ingrat. ce matin, je suis sortie faire l'inspection de  admirer la voiture que  mon mari avait théoriquement nettoyé hier après midi.

Lorsque John me vit sur le point de sortir, discrètement, chiffon et pschitt pschitt à la main, il me dit goguenard

Tu ne mets pas de gants blancs?


Je savais pertinemment que je n'en avais pas besoin, mon mari  néglige toujours les seuils de portières, joints, charnières.... Hier il a donc enlevé le gros et aujourd'hui, ai nettoyé le reste. La philosophie de mon homme sur la propreté des voitures, est complexe, figée dans la graisse de moteur et indéboulonnable.

C'est pas la peine de la laver, il y a de la boue partout, elle sera bientôt dégueulasse!


Si je lui fais remarquer que nos très jeunes ados, mâles de la famille, ont usé de cet argument afin d'éviter la douche quotidienne, pire les brossage de dents, il ne voit pas le rapport... Mais il utilise aussi la question qui tue:


Tu aimerais vraiment que je passe deux heures tous les dimanches , à briquer une bagnole?


Inutile de lui répliquer que cela ne nous menace pas franchement, car de fait, il passe plutôt deux heures par  an que deux heures par semaine, cela le consternerait.

Tout ce qui lui parait superfétatoire est négligé  mais son superflu à lui, ne rejoint pas du tout le mien, je me fiche de faire tourner un lave vaisselle mal rangé, passer dix minutes pour y caser un verre supplémentaire me parait aussi  peu rentable que de  jouer à Tetris, tant qu'à faire je joue à Tetris, j'ai le plaisir du puzzle moins les odeurs. Je me fiche aussi de ne pas tirer ma couette sur le lit tous les matins, pire j'adore cela, la jouissance des frontières transgressées en toute conscience, en revanche je  hurle lorsqu'il range couvercle de casserole ou assiette de service sans les laver,  d’ailleurs il n'a pas, alors, généralement  de lunettes sur son nez.

Le port des lunettes pour tout travail ménager devient mon critère, je sais que mon mari  n'en portait pas, hier, ce matin j'ai passé plus de deux heures à terminer ce qui lui paraissait déjà une merveille de travail  fignolé. Cela faisait plus d'un an, aussi que je lui avais dit que je ne le ferai pas  , il ne  s'y collait pas davantage, la situation sans être critique ne se détériorait doucement, de guerre lasse mais muette, nous n'en parlions jamais, aucune allusion rien qui  ne puisse signifier à l'autre qu'il serait temps d'y remédier.


Mon homme me disait autrefois

Pas de lavage automatique, cela abîme les carrosseries!


A présent, il a recyclé l'argument en:


Cette laverie là, n'est pas du tout performante ( cela me laisse abasourdie, je ne sais pas même comment il peut faire semblant de les connaitre assez pour pouvoir les comparer!).

Il fut un temps où j'ai rayé des carrosseries à coup de Karcher trop fort, ou soulevais des lambeaux de vernis, une de nos voitures fut ainsi discrètement léopard, quelques années.


L'entretien de ses voitures a toujours été problématique, j'y vois là, l'exemple parfait des guerres ancestrales territoriales. Le nettoyage et ménage étant traditionnellement dévolus aux femelles, la chasse, les outils, la mécanique et donc les voitures aux hommes, qui sentent peu à peu leurs prérogatives menacées.

Il aimerait que je lave "son" pare brise et me satisfasse de la crasse norminative des voitures,  je considère que l'habitacle est un prolongement de mon territoire,  et surtout un lieu de vie et possède une tolérance assez faible à la saleté (défaut  de fabrication chez moi ).


Ce matin, alors que je me saisissais d'éponges, de seau et de Mr Propre, il filait dans la chambre verte continuer le chantier. Nos deux jeunes gars, parfaitement indifférents à nos activités ne proposèrent ni de laver avec moi, ni de jointoyer avec lui,  ils perfectionnaient leurs niveaux de  Halo en se projetant dans le merveilleux jeu qu'ils auront à Noël, ils se l'offrent mutuellement, Skarim, on est jamais mieux servis que par soi même!

Un 11 Novembre n'a rien d'une date enthousiasmante  en général, le 11/11/11 pas davantage.  Cette commémoration prendra le pas d'ici deux ou trois ans sur le 8 mai, qui sera travaillé,  question d'équilibre de calendrier, Dommage je préfère occuper un jour de mai où je fais ce qui me plait qu'un jour de novembre où je fais ce que je dois, la bonne conscience en prime.


3 commentaires:

Véronique a dit…

Un billet qui me renvoie à cette technique tirée d'un petit ouvrage d'Henri Brunel (Librio 2€); je vous la partage:
"Récurer la mare" cette expression imagée vient de l'Inde. Elle désigne un exercice de purgation mentale qui doit aider le disciple, moine ou Sage à se débarrasser de ses vasanas et samskaras, les désirs, frustrations, émotions refoulées, tous les serpents lovés, les grouillements un peu trop gênants de l'inconscient et lui permettre d'accéder avec un mental apaisé à la prière et à la méditation.
Cet exercice de décrassage mental adapté et modulé peut être utilisé pour effectuer une relaxation originale et bienfaisante. Il ne s'agit pas ici d'empiéter sur le terrain protégé et balisé de la psychanalyse. Les yogis proposent une recette "empirique", son mérite est d'avoir fait ses preuves au long des siècles, et de ne présenter aucun danger.
Exercice
Nos anciens se purgeaient rituellement à l'automne et au printemps. Les yogis proposent de la même façon de purger l'âme. Médecine primitive qui a des vertus que nous avons oubliées.
Depuis quelque temps vous êtes cafardeux, agressif, vous supportez plus mal les aléas de l'existence. Vous avez besoin d'un décrassage moral. Votre "mare" doit être "récurée". Vous allez nettoyer votre esprit de sa vase, des détritus, feuilles tombées, humus, branches cassées.
1. Remuer la vase.
Laissez vos émotions, vos pensées les moins acceptables remonter à la surface. Ne faites pas de choix, laissez tout venir: "Je vieillis, je suis laid, je hais mon chien, mon voisin, ma femme....." Laissez monter, laissez venir, sans intervenir, sans juger...."Je me suis conduit ici ou là comme un salaud, comme un lâche." Ne jugez pas, laissez monter la vase à la surface. Vous commencez à vous sentir mal à l'aise, la puanteur vous submerge...Ah! C’est que vous aviez besoin d'un sacré décrassage!
2. Courir à l'abri
Il ne s'agit pas de suffoquer, si la pestilence est trop forte, courez vous mettre moralement à l'abri. Les yogis ont répertorié en chacun de nous un refuge. Vous avez le votre, il faut le trouver. La tradition byzantine du désert, les maîtres soufis ont utilisé cette technique dite du "Havre sûr". Voici comment vous procédez: vous imaginez que votre conscience est un point lumineux, et vous laissez divaguer ce point en vous jusqu'à ce que vous vous sentiez absolument protégé, à l'abri. (Souvent cet abri est situé à l'intérieur de votre poitrine, mais il peut être dans le ventre). Une fois installé dans votre refuge, vous mettez le nez à la fenêtre, et vous regardez passer toutes ces fumées malodorantes et traumatisantes qui montent de la vase remuée. Laissez-les venir, laissez-les partir, laissez-les se dissiper dans l'atmosphère...
3. La reconquête
Maintenant placez-vous en imagination face à la mare. Vous entreprenez la reconquête. Observez de remuement de choses répugnantes qui vous faisaient si peur. Marchez sus aux pestilences, sus aux fantômes. Vous les verrez s'enfuir, se désintégrer, disparaître au vent léger. Enhardissez-vous jusqu'à toucher de la main ce tas visqueux d'idées refoulées, ce n'était qu'un amas de feuilles pourries agglutinées sur un morceau de branche cassée.
Regardez, et soyez en paix. Renouez amitié avec votre mare intérieure. Se connaître, s'accepter dans la clarté, et s'aimer tel que l'on est. La relaxation mentale est au bout de ce chemin là.

Extrait de "La relaxation, c'est facile!" de Henri Bunel

Cordialement,
Véronique

SylvieT a dit…

Ici, papier peint (un couloir tout petit pas fini en une journée entière!), deux sacs et deux trousses cousues pour notre marché de Noêl, un homme à la cuisine, un fils devant Halo, une Miss devant ses réussites, une autre avec sa copine,la troisième devant la TV (!) et....deux voitures sales! ;) A bientôt

Ladywaterloo a dit…

Nos enfants sont normaux, hélas! C'est navrant ou rassurant. Un jour ils deviendront adultes, voire responsables.

Bon courage pour votre week end laborieux! :)