Je te dirai... Un vendredi Saint, drôle de titre ou de pensées, mais j'écoutais la radio en préparant des gâteaux, et lorsque j'ai entendu le psy énoncer doctement
Si vous préparez avec votre enfant des carottes en leur expliquant comment elles poussent, comment on les prépare, les différentes recettes et que vous le laissiez participer pour la préparation du repas, vous pourrez lui demander de goûter plus facilement après!
Ouais je te dis pas la manipulation immonde de la part des parents et précisément là , des mères! Le taux de culpabilité que j'ai accumulé enfant à l'idée: des enfants indiens qui mouraient de faim et auraient adoré mon steak (que je ne pouvais pas donner!), des délicieuses endives au jambon qui me donnaient autant la nausée que de temps de préparation à la cuisinière, de la langue sauce piquante chez ma grand mère qui m'a demandé de chercher en moi la force puissante pour ne pas dégueuler illico.....
Maman m'a dit que j'avais sept ou huit mois lorsqu'elle m'a proposé de la cervelle que je recrachais obstinément, j'étais, parait il , le seul bébé, à ne jamais laisser ma faim imposer mon menu. J'avais quatre ans lors de ma première période végétarienne, et aurais adoré toute mon enfance, voire mon adolescence, pouvoir me nourrir de pain , de pâtes, de lait, d'oeufs avec tomates et salade, glace et melon en guise de dessert.
Maman devait avoir une part de primitif chez elle, elle était persuadée que la cervelle (d'agneau?) était le meilleur des aliments pour les bébés, tu manges de la cervelle et tu deviens malin!
J'ai du la menacer pour qu'elle arrête de donner cette horreur à Charlotte qui trouvait cela dégoûtant d'ailleurs, maman était persuadée que j'avais expliqué à ma toute petite fille ce qu'il fallait manger pour plaire à sa mère ou pas. Ma mère donnait d'ailleurs dès que j'avais tourné le dos du foie (pourtant je lui avais expliqué que ce réservoir de cochonnerie est très mauvais, au goût et pour la santé) et d'autres trucs de sauvages.
Je n'aurais jamais pu participer à Koh Lanta ni à Top Chef, même si j'avais toutes les aptitudes nécessaires, les épreuves de dégustations me rendent malades.
Mes enfants, petits mangeaient, de tout et de rien, de rien surtout: lait, pâtes, riz, jambon , gruyère râpé, banane, pommes, carottes et autres légumes et fruits , voire viande ou poisson selon les enfants. Leurs peu d’appétence m'agaçait par la répétitivité des menus, mais je savais qu'adultes, ils mangeraient de tout ou peu s'en faut.
Le plus difficile pour moi était de gérer les grands mères, l'une était persuadée que je ne savais faire que des pâtes et l'autre me soupçonnait de les dresser à mon goût. Adultes mes enfants mangent normalement, ceux qui ont gardé leurs biberon de lait jusqu'à huit ans, s'en sont séparés, leurs régressions ne vont guère au delà de l'amour inconditionnel du Nuttela (beurk!) et deux ou trois autres madeleines de leurs enfances.
Aujourd'hui, après m'être ennuyée à faire éternellement les mêmes menus, je cherche parfois des recettes nouvelles, originales, afin de satisfaire ma tribu devenue gastronome.
6 commentaires:
Clo est trop modeste pour te le dire, Pénélope : le blog Tambouille est exactement fait pour toi, et leur livre de cuisine du même nom est une merveille.
oui, enfin, le blog n'a pas grand chose à voir avec les goûts et dégouts des enfants ;-D
Vu de mes casseroles, je trouve qu'il faut respecter les enfants aussi de ce coté là, mais pas non plus les cataloguer trop vite puisqu'effectivement leurs refus évoluent (et beaucoup !)
Pour me sortir de la période du refus intégral de toute nouveauté culinaire, j'ai à chacun de mes enfants fait remarquer que quand ils m'apportent un dessin je ne dit pas BEURK à priori et avant de regarder (et pourtant... hein ? ;-D) et bien pour chacun, l'argument a fait mouche (ils avaient en général 5 ou 6 ans) et l'ambiance à table s'est nettement améliorée ensuite (pour quelques temps au moins ;-))
Maintenant, quand j'ai affaire à des petits, j'essaie de leur faire décrire les saveurs de la bouchée test, plutôt que d'emblée asséner le fatidique "j'aime pas"... ça a au moins le mérite d'ouvrir les discutions
Bon, pas d'expériences trop osées non plus...
Et puis, ce fameux Nutella... il a bien fallu le gouter, non ?
Tu me fais revoyager dans mon passé, ma mère avait l'idée saugrenue de nous faire boire du jus de viande...
j'explique, mais attention aux âmes sensibles,
elle hachait de la viande de boeuf et la mettait dans un espèce d'appareil de forme ovale, qu'elle pressait avec une vis au moyen d'une ailette et il sortait du jus cru, pas du sang mais presque...
elle se faisait elle des jus de carottes...
voilà, je n'aime pas la viande pas cuite, et encore, pas vraiment la viande !
on avait droit aussi à l'huile de foie de morue...
heureusement tout cela est fini
bizarre non ???
Vite, les fruits, les légumes, les lentilles vertes du Puy en Velay qui ne s'écrasent pas ....
Quand j'étais petite, je ne voulais manger que du café au lait avec pain et beurre. ma mère était stricte,on mange de tout et je restais parfois 2H à table après tout le monde devant mon assiette de viande. je rêvais d'avoir un chien pour lui donner ma bouffe.
Un de mes petits fils est très difficile, proche de la phobie alimentaire. Il aime surtout ce qu'on appelle dans le commerce alimentaire les "petits plats". Il aura 5 ans en juin!!! Ah, si, j'oubliais, il a découvert que les frites, c'est bon, mais les pâtes lui donnent la nausée. d'ailleurs il ne goûte même pas et refuse d'emblée!
Il me semble que les dégoûts alimentaires que j'avais enfant n'étaient pas liés au goût des aliments mais bien plus à leur consistance. Le "gluant", le "visqueux" me soulevaient le coeur ! Le blanc d'oeuf pas assez cuit, foie de veau idem, sauces blanches avec des grumeaux, peau sur le lait, et même les yaourts que j'avalais difficilement . Je suppliais ma mère de laisser mon oeuf à la coque un peu plus longtemps dans l'eau, cela ne m'a été permis que lorsque j'ai été capable de le sortir moi-même de l'eau bouillante. Nous étions trop nombreux je pense, pour que chacun soit écouté et entendu.
Lorsque j'ai pu faire cuire à ma convenance ces mets détestés, je les ai mangés sans peine et même avec plaisir. Je crois qu'il n'y a aucun aliment que je n'aime pas.
J'ai fait attention à cela avec mes enfants. Le cas de l'endive est significatif : les enfants en général, n'aiment pas les endives, surtout celles cachées dans une tranche de jambon ! L'argument avancé est que les endives sont amères. Or les enfants mangent volontiers ces mêmes endives, tout autant amères, coupées crues en salade. L'endive cuite a une consistance particulière, je pense maintenant que c'est cette consistance qui les rend difficiles à avaler, pas leur amertume.
La relation à la nourriture me passionne. Je constate que peu d'adultes d'ailleurs en ont fini avec cela !
Peu de goût pour la viande crue et les viandes en général, j'ai eu droit au même supplice que Françoise!
Horreur du foie et de la cervelle aussi, ma maman voulait que j'en mange pour donner des forces à la maigrichonne que j'étais !beurk!
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