lundi 28 mai 2012

Se souvenir de l'enfant rebelle.



Ce matin j'ai fait un grand tour de jardin avec Camille, mon troisième enfant, second fils, premier désespoir de mère. Il était venu passer le week end avec sa si charmante femme Amélie et leur petite  fille Perrine, leur calme et leur joie de vivre ont accompagné ce temps partagé.

Ce matin, Camille avec un appareil photo mortel, magnifique, monstrueux, lourd et performant , a pris quelques photos de mon jardin, j'ai perdu mon petit truc portable, oublié dans un coin probablement,  et je lui ai demandé de fixer pour moi des images qui m'accompagnent le matin et le soir, lorsque j'ai le courage d'affronter les plaies de mes rosiers, et de mes buddléias et de.... Et de notre petit moment passé ensemble m'est remonté en creux son enfance.


Camille fut un enfant horriblement difficile à élever, je désespérais souvent, entre fugues et échecs scolaires, je le savais si intelligent et si rétif à tout. De tant de difficultés mais avec toujours de l'amour, il s'est magnifiquement bâti, et a réussi, au delà de tous mes espoirs, son grand père paternel un temps, nous exhortait à le mettre à la porte de la maison au pire sous les ponts! Jamais je n'aurais accepté cela.

Et de sa sensibilité,  de ses rebellions avec nos raisons il s'est bâti, il a rencontré très tôt celle qui est devenue sa femme, nous avons une dyschromie de nos souvenirs lorsque nous évoquons Camille petit et celui qui est devenu adulte, reste néanmoins son magnifique regard gris vert, sa sensibilité et  sa vitalité, sont oubliés les violences et révoltes, les impossibilités à accepter ce monde insensé, à trouver un équilibre  personnel dans le cirque de notre société.





Et j'ai mis en fond d'écran, la lumière de matin dans le vieil érable, emprisonnée dans l'objectif de Camille et me suis reposée la question de ce qu'est l'art et de la gratuité de ces instants de grâce.Un ange passe et je l'écoute sans le comprendre.

6 commentaires:

Clo a dit…

que ce post est beau ! et pas seulement pour les images ;-)
En ce moment, ça tourne aussi dans ma tête de maman... que transmettons nous réellement ? quel est l'impact du creuset familial ? l'inné... l'acquis...
Fascinant, étonnant, déroutant aussi...
Nos enfants sont si divers
Et c'est Merveilleux !
Une belle réussite pour Camille, c'est chouette !
Les voir s'épanouir dans leur vie d'adulte, c'est tellement notre vœux le plus profond

Martine a dit…

Dans les grandes familles il y a presque toujours l'enfant plus difficile: moi, ce fut le dernier, le quatrième.

francoise a dit…

ce texte me met du baume au coeur et l'espérance n'est plus tout à fait morte...

Ladywaterloo a dit…

Il faut toujours garder espoir pour nos enfants et le leur dire, imaginer avec eux des "possibles" professionnels (sans études aussi!)car, il y en a toujours et cela les réassure qu'on les évoque avec eux.

jacqueline a dit…

garder l'espoir est parfois difficile

Ladywaterloo a dit…

C'est très difficile de garder espoir mais garder cependant au coeur enchaîné que tout n'est pas perdu, est important.

Lorsque Camille fut ado, un jour que je faisais apprendre "La chèvre de Mr Seguin" à Guillaume, je me suis mise à pleurer, consciente que la chèvre c'était moi, si je perdais le loup dévorait Camille. Je luttais pied à pied, sans relâche je savais devoir perdre, je pensais que tout était fichu, mais j'ai essayé de ne pas déposer les armes et tentais de lutter pour mener à bien ma mission d'éducation.