Mésanges ayant chanté tout l'été.

Se trouvent fort dépourvues lorsque la bise vient enfin.

Chaque année, à quelques jours près, aux abords de la Toussaint, les oiseaux se rassemblent devant chez moi, , ou passent en un défilé sans ordre ni logique, pinsons, mésanges, rouges gorges, ils viennent tous sur le muret voir si la bise une fois venue, la manne tombe comme de convenu.

Il y a quelques jours déjà, à peine les premiers givres dans les près, ils se sont rassemblés, sur la terrasse, au plus près de la maison. Je sais que  certains nids tout confort s'arrachent de haute lutte, les creux sous les génoises, présentent tous les avantages, ainsi que quelques trous dans les murs, au sud, dès le matin, l'hiver je vois les oiseaux se réchauffer au soleil,  perchés sur le toit, parfois ils réclament leur pitance en s'aventurant  en râlant bruyamment sur le rebord de la fenêtre.

Je n'ose imaginer ce qu'ils doivent penser de moi lorsque je m'absente, je tente alors de laisser assez de vivres pour leurs survies: pommes, noix, grains, miettes, quartier d'orange.. leur cantine est variée, je crains cependant qu'elle n'attire aussi des souris.

J'ai toujours rêvé d'avoir une volière, mais sans en avoir les inconvénients, nourrir les oiseaux me permet d'observer beaucoup d'oiseaux  toute l'année, des chardonnerets l'été aux Sitelles l'hiver.

La hiérarchie chez mes oiseaux SDF est très forte, un  ravissant bouvreuil fera peur au rouge gorge qui chassera une mésange charbonnière qui  elle même  éloignera sans pitié le petit pinson, tout ce petit monde s'envolera au premier battement d'aile d'un merle! Les oiseaux  de la même espèce subissent aussi la règle du plus fort, merle, merlette et merleau  sont très soucieux des préséances.

Ne pouvant y faire quoi que ce soit, j'ai renoncé à éloigner les merles pour protéger les bouvreuils puis les bouvreuils afin de préserver les mésanges qui elles mêmes volent dans les plumes du moineau égaré s'il parait tenté par ce fast-food.

La loi de la nature parait sans pitié mais tous, finalement, paraissent arriver à leurs fins, certains attendant très longtemps dans un buisson que la voie soit libre, tentant un essai qui sera repoussé, puis un second échouant également avant d’arriver à la longue  à lasser leurs concurrents.