lundi 3 décembre 2012

Vivre à la campagne moi, je pourrais pas!

Un article chez Virginie m'a fait sourire et réagir, Changer de vie en Auvergne, je suppose que chez beaucoup de genre de challenge restera un pur exercice de style. Auvergne side of Life, comme ils disent dans les pubs.




Sauter le pas lorsqu'on ne connait pas du tout la campagne est risqué, le silence, l'air pur, la tranquillité ça fait peur aussi. Se garer sans problème, ne pas avoir de SDF à tous les coins de rues parait étrange et certains seront perdus s'ils ne font pas des stages d'accoutumance.

 Depuis dix ans j'affirme que je vivrai à l'année à la campagne et la  réaction est presque unanime:

Moi, vivre à la campagne je ne pourrais pas, franchement! Cette satanée petite phrase  je l'ai entendu au moins sept fois septante fois, avec en général à la suite:

J'ai loué un gite une fois à la montagne, pas de télé, pas de téléphone, pas de lave vaisselle, la nature quoi, des jeux de société le soir avec les enfants devant la cheminée, huit jours c'est top, plus,  je ne pourrais pas!

Je me mords les lèvres pour ne pas dire Moi non plus!  Alors je dis platement, Tu sais on peut avoir, télé, téléphone, lave vaisselle  et même le chauffage central à la campagne!

Je n'ose rajouter, Il y a même des maisons à la campagne avec de vraies salles de bains,  moi les toilettes sèches,  je ne peux pas!  

Les idées de maison à la campagne regroupent les poncifs, la cheminée, les toiles d'araignées, les gros édredons les crêpes le matin et autres trucs sortis de l'imaginaire collectif: un chat, des poules, des fleurs, un tilleul, une balançoire, le lapin que l'on tue, plume et vide devant la porte à l'heure du petit déjeuner...

Vivre à la campagne n'implique pas heureusement de prendre le packaging complet, on peut jouer" à", si l'on veut, mais de fait, on peut avoir, de nos jours un mode de vie très proche de celui des citadins avec bien moins d' inconvénients: pollution, bruit, insécurité, manque de place ...

les fausses idées que l'on m'oppose:

Faire un jardin (potager) et élever des poules c'est facile, si on sait faire peut être, mais cela reste beaucoup de travail;  prévoir un supermarché à proximité
Les enfants s'amusent d'un rien, pas de jouets. V et F:  ils font autant de bêtises qu'avant, avec bien plus de possibilités,  ils ne s'ennuient que rarement surtout s'ils ont télé, console de jeux à leur disposition, sinon, ils deviendront vite allergique à tout retour, même temporaire, à la nature
Je ferai mon pain, tu couperas le bois?  Si on aime, oui, sinon, non. Mais au congélateur le pain c'est pas mal et le prix du bois même coupé est bien moins cher à la campagne.
A la campagne les ados auront moins de drogue facile, faux! Autant de drogues et plus d'accidents de bagnoles, distance des copains et bars obligent.
Je ne pourrait plus vivre comme avant! Si vous parlez de la salade en sachet et des légumes rares, vrai et faux, cela dépend de votre campagne, et de votre choix,  près de chez nous, il y a plein de bobos, donc on trouve de tout dans les super marchés.  Si on parle du club de théatre, de recherche sur le patrimoine et du yoga, faux également  il y a énormément de clubs et activités diverses. En revanche, les sorties de cinéma hyper importantes ont parfois quelques jours de décalage les autres une ou deux semaines, voire en paraissent jamais, il y a, hélas,   beaucoup de films d'art et essai (ciné municipal oblige).





En clair, on peut ressortir nos sabots et gros pulls, lui ses chaussures Cater et sa chemise bûcheron on reste néanmoins  les mêmes.

Les bonnes idées:

On aura plus de place oui, mais il faudra chauffer (quand même!)
On pourra tondre le matin sans que les voisins râlent, certes mais les voisins démarrent leurs tracteurs tôt l'été.
Il n'y aura plus de bruit! C'est vrai et anxiogène pour beaucoup, le vrai silence, la nature, le ciel, les étoiles, la neige... Les oiseaux et  les souris aussi!
Il y aura moins d'insécurité, vrai, mes voisins laissent leurs bagnoles ouvertes, clefs en place (moi pas, je me dis que si ado la prend et se tue, je suis responsable). Il n'y a  eu dans mon hameau pas le moindre larcin depuis dix ans bien que tout soit ouvert tout le temps, ou presque.
Il y a plus de solidarité entre voisins, à la montagne clairement oui, on déneige à tour de rôle, on est dans un environnement parfois plus dur mais on fait face ensemble. On se donne des légumes, fruits, le partage est plus naturel.
On sortira les chaises longues l'été, le barbecue, et les parties de pétanques; l'hiver à nous les feux de cheminée et les longues soirées. Vrai, la belle saison est magnifique, les hivers, franchement, trop longs, mais en ville est ce différent?

Nous avons  tendance à devenir plus casanier, sans nous être encombré encore de chiens, chats, chevaux.. Le besoin de partir chaque week end de printemps est terminé, le désir d'escapade subsiste chez moi, mais est nettement affaibli chez mon homme qui vivrait les bottes aux pieds 365jours/an  si il le pouvait.

Étrangement le seul point d’achoppement ne nous a que rarement été rapporté: la scolarité des enfants,  dans ma petite ville, il y a même un lycée général, mais le manque de stress qui y règne me paraissait peu propice à faire vraiment travailler mes gars. Mon mari et moi craignions qu'ils deviennent très bons en tennis, équitation et football mais pas trop performants dans leurs études. A tort ou à raison? Je ne le sais pas, faute de données disponibles sur le devenir des enfants lycée par lycée, ce qui est très différent des  résultats obtenus au bac.

Lorsqu'on traverse des villages dont presque toutes les maisons ont les volets fermés, je me demande à quoi ressemblerait la France si les villes revenaient un peu à la campagne, je ne peux m'empêcher de penser que notre société serait moins malade,  l'exode urbain c'est pour demain?



7 commentaires:

mariannette a dit…

oui, bien sûr l'Auvergne...
ma petite commune de 1259 habitants
et la grande ville une fois par semaine,
les embouteillages à 18 heures,les lumières des phares, les voitures et car dans tous les sens
je préfère la Campagne...

jacqueline a dit…

vivre à la campagne, je peux et je veux !

Bretonne a dit…

J'ai la chance de vivre dans ce qui ressemble à la campagne : chênes, hérissons, nombreux oiseaux du pivert au geai en passant par les chouettes et d'habiter tout près de Rennes mais habiter à la vraie campagne cela a aussi un coût celui des déplacements.

Martine a dit…

J'ai fait les deux (petite ville de 20.000 habitants et campagne de 200 habitants): il y a du bien des deux côtés. Ce que j'ai aimé en ville (privilégiée il faut dire), c'était de pouvoir partit à ^pieds faire mes courses dans cette petite rue médiévale où les odeurs d'épices se mêlaient à la foule qui déambulait dans cet endroit sans voiture (ce qui n'excluait pas une à deux fois par semaine la foule des super-marchés). Ce que j'aime à la campagne, c'est justement sa tranquillité, le rythme des saisons, pouvoir regarder mes bêts (chien, chat, chevaux) vivrent heureux. mais un jour, je sais qu'il me faudra retourner en ville, plus près de mes enfants, trop vieille et trop seule sans doute

Martine a dit…

Oh, les coquilles!!!

Clo a dit…

haha ! à 60 km de Paris, je ne suis pas certaine de compter comme vraiment campagnarde ;-) mais je me régale de la justesse de votre article ! Et y retrouve bien des aspects de mon quotidien.
Tout pareil, il semblerait que pour beaucoup le soucis de la télé et de la couverture SFR (ou autre) soit plus inquiétante que la localisation des possibilités d'études...
L'autre est toujours tellement étrange ;-)

Ladywaterloo a dit…

Il ne faut effectivement pas sous estimer les kilométrages et leurs contraintes (surtout avec des enfants).

Il y a des avantages et des inconvénients dans les différents modes de vie, mais les comparer sans sublimer l'un ou l'autre permet de faire des choix.

A salaire égal, on a un niveau de vie bien supérieur en province qu'à Paris et à la campagne (pas trop perdue des écoles et boulots) qu'en ville.