mercredi 29 janvier 2014

Me réconcilier avec ma mère.

Si vous détestez les sujets "privés" cela ne vous intéressera pas. Mais, de fait, mes préoccupations sont variées et si ces derniers temps j'ai beaucoup parlé de la vie politique, aujourd'hui j'ai envie ou besoin, je ne sais pas de traiter  ce sujet, tout à fait privé, mais qui, finalement est universel.

Dans mon timing, je m'étais dit Me réconcilier avec ma mère en début d'année.

A strictement parlé je ne suis pas fâchée avec ma mère, donc le truc de la réconciliation n'est pas d'actualité, mais je n'ai plus envie de lui parler, c'est tout.

Depuis plus d'un an, je ne lui parle pas, pas du tout, faire semblant c'est pas mon truc.

Enfin, cela vous parait pauvre explication, mais c'est un peu comme si la dernière corde de mon coeur me liant à elle a cédé. Si je reprends langue avec elle, sincèrement cela serait plus par sentiment d'obligation, car je suppose que ma mère souffre de cet état de fait, mais franchement, moi, je m'en porte mieux.

Ne plus dormir pendant trois semaines car ma mère me pourrit la vie avec ses exigences pour venir à la maison, sans comprendre ni accepter mes contraintes, je ne veux plus.
Etre couverte de honte et avoir envie de la tuer, car elle me coince dans un dîner de baptême organisé à la maison avec le curé pour  me contraindre à être "plus gentille" avec elle, me terrifie.

Ai je le droit de vivre les événements familiaux sans avoir ce poids qui m’entraîne dans l'angoisse, les pleurs, les ennuis?

Ma mère pense que puisqu'elle est ma mère, c'est normal. Moi, j'ai décidé il y a plus d'un an, que j'ai le droit de vivre ma famille sans qu’elle la squatte et me mine.

Lorsque je me suis mariée, dans la tradition féminine, les femmes se retrouvaient pour se plaindre, plus ou moins en saintes couronnées du devoir de supporter  leurs hommes. J'ai refusé de participer à ce lynchage qui ne me plaisait pas, je trouvais cela minable et hypocrite. Mon homme et moi, c'est mon homme et moi, et cela ne regarde pas les autres.

Se rajoute au passif, le bête sentiment de la jalousie, jalousie larvée, parfois jalousie déclarée. Je n'en veux à personne mais ne me sens pas liée à ces bêtises, chacun mène sa vie, au bout d'un temps, à chacun le lit qu'il s’est fait. Les choix de vie sont différents, avec des inconvénients et des avantages qui en sont inhérents.

Je me suis mise  d’années en années encore plus en dehors des chemins familiaux, et n'y suis jamais rentrée. Soyons clair, je n'y entrerai jamais, ma mère le sait. Il faudrait néanmoins que je reprenne l'initiative et lui reparle.

Je pressens cependant que ma mère bien que contrariée par cette situation  en est soulagée, l'an dernier elle a fêté ses 80 ans à Pâques, date que j'avais suggéré, elle ne m'a pas invité, nous ne nous parlions plus depuis quelques mois, mais un simple mot, et nous serions allés, mon homme et moi seuls afin de ne pas envahir. Maman se sent contrainte par notre présence. Depuis toujours elle a du mal avec moi, elle me reproche d'être ce que je suis.

La situation est navrante. Pourrais je l'améliorer? Honnêtement je ne sais pas. Je n'ai plus envie ni de la faire souffrir, ni souffrir à cause d'elle. Dois je toujours souffrir d'avoir cette femme comme mère? Ma mère doit elle supporter à vie de m'avoir comme fille?

                       
                                                                            Sanae Alami

18 commentaires:

Anne** a dit…

Ca au moins, c'est une certitude : vous serez mère et fille jusqu'à la fin de vos jours !
Tu peux aussi nous donner des nouvelles des fourmis de Hubert, si tu te lasses de la politique.
A vrai dire, j'ai bien compris que tes derniers articles n'étaient que diversion, pour ne pas aborder un sujet essentiel : tu as oublié de t'occuper du vivarium, toutes les fourmis sont mortes, et tu essayais de gagner du temps ....

Christine a dit…

Et lui écrire ? Cela pourrait être une solution pour lui dire quelques non-dits.

anne66 a dit…

voir manuel d'analyse transactionnelle : http://www.amazon.fr/Lanalyse-transactionelle-Ren%C3%A9-Lassus/dp/2501085493/ref=sr_1_7?s=books&ie=UTF8&qid=1391017809&sr=1-7&keywords=analyse+transactionnelle

on y apprend que certaines relations sont vouées à l'echec et que dans certains cas bien particuliers , il vaut mieux " partir".. je ne dis pas que c'est le cas entre vous et votre mére.
une vraie relation, doit tenir compte des " deux " personnes, de leur désiderata, ou pensées.. une vraie relation n'est pas pesante : elle "nourrit", elle fait évoluer.. elle n'englue pas dans des stéréotypes

anne66 a dit…

voir manuel d'analyse transactionnelle : http://www.amazon.fr/Lanalyse-transactionelle-Ren%C3%A9-Lassus/dp/2501085493/ref=sr_1_7?s=books&ie=UTF8&qid=1391017809&sr=1-7&keywords=analyse+transactionnelle

on y apprend que certaines relations sont vouées à l'echec et que dans certains cas bien particuliers , il vaut mieux " partir".. je ne dis pas que c'est le cas entre vous et votre mére.
une vraie relation, doit tenir compte des " deux " personnes, de leur désiderata, ou pensées.. une vraie relation n'est pas pesante : elle "nourrit", elle fait évoluer.. elle n'englue pas dans des stéréotypes

Nadezda a dit…

L'important c'est d'être en paix avec soi-même, c'est ce que je vous souhaite.

francoise a dit…

ne compte pas sur moi pour te dire d'aller voir ou de parler à ta mère
lorsque ma mère est morte, je ne l'avais pas vu depuis 13 ans, et ne l'ai pas revue avant sa mort
elle était toxique
et vice versa... certainement, mais je m'en moque, je ne culpabilise pas
bon courage
écoute ce que te dit ton mari...
et fais ce que tu sens
pour moi, laisse là...

bénédicte a dit…

Je pense qu'en tant que parents, c'est à nous à accepter notre enfant tel qu'il est et pas tel qu'on aimerait qu'il soit. Votre mère semble être immature et assez narcissique depuis longtemps. Elle se permettait encore, il y a peu, de vous faire des critiques et des remarques négatives. De quel droit? Si je devais subir cela de la part de ma mère, c'est clair que je ne l'accepterais pas. Belle soirée...

Charlotte a dit…

C'est bon de lire celà, je me sens moins seule ! Ma mère est une personne toxique qui, elle non plus, n'a jamais accepté ma personnalité propre et considère que, puisque je suis sa fille (et seule fille de la fratrie) je dois remplir le rôle traditionnel de la fille soumise et aimante... mais sans en attendre de retour. Je la vois encore, mais de loin en loin... alors qu'elle habite à 4 minutes de chez moi...

francoise a dit…

ouf, je ne suis plus seule
merci Bénédicte et Charlotte
bien sûr

francoise a dit…

ouf, je ne suis plus seule
merci Bénédicte et Charlotte
bien sûr

Anonyme a dit…

Bonjour Lady Waterloo,
merci pour cet article .
J'ai demandé à mes ex-enfants , ils sont adultes , donc plus des enfants de m'appeler par mon prénom .
Si ce n'était pas ta "mère " la fréquenterais-tu ? Parce que les relations basées sur la loyauté, les obligations socio-culturelles sont ce qu'elles sont , à chacun de se sentir en paix ou continuer à traîner une valise ...
Je transmets la conscience créatrice de Personocratia( la personne qui se gouverne ) , il y a un livret et un coffret de DVD sur la famille .
Voir sur le site www.personocratia.com
onglet: boutique
onglet : coffre à outils pour des extraits de vidéo-conférence
Je suis distributrice en France de tous ces supports au cas où tu y vois un intérêt .
En tous cas , le rôle de "bonne mère " est un rôle qui a nourri mon égo ; avec des moments sympathiques et d'autres douloureux qui m'ont permis de me poser des questions existentielles .Je réalise que je n'attends pas (comme beaucoup de femmes de ma génération ) d'être grand-mère , bien au contraire je leur souhaite de ne pas avoir d'enfants ( qui entre nous appartiennent à l'état - c'est clair , c'est dit par je ne sais quelle ministre dernièrement ) .
Des enfants qui seront de plus en plus vaccinés , pucés, Lgbt à tout coup avec le formatage actuelle ...
anyvone

Clo a dit…

Comme Anne, cette filiation est définitive, seul "l'usage" que vous en faites ne l'est pas.
T'est-il possible de définir ce que t'apporterai à toi, cette "réconciliation" ?
Le faire pour elle ne me semble pas un bon moteur (je crois que c'est ce qui a été tenté jusqu'à présent)
Préserve toi de subir
bon courage

Clo a dit…

Comme Anne, cette filiation est définitive, seul "l'usage" que vous en faites ne l'est pas.
T'est-il possible de définir ce que t'apporterai à toi, cette "réconciliation" ?
Le faire pour elle ne me semble pas un bon moteur (je crois que c'est ce qui a été tenté jusqu'à présent)
Préserve toi de subir
bon courage

Nanou a dit…

Comme ce message me parle, j'ai a 52 ans réussi à répondre à ma mère (chez elle) très sèchement devant des invités. Je ne supportais plus de me faire reprendre comme une gosse de 10 ans devant autrui et d'avoir des remarques désobligeantes qu'elle n'oserait pas faire aux autres membres de la fratrie. Ce que je lui ai rétorqué ce jour là... Je n'étais pas bien en sortant mais soulagée.. Je n'irai pas jusqu'à couper les ponts mais je prends un peu de distance bien qu'habitant dans le même village.

margo a dit…

Ma mère est morte lorsque j'avais 20 ans. Elle s'est suicidée parce qu'elle ne supportait pas l'idée de la séparation d'avec mon père qui avait une maîtresse.
J'étais fille unique et j'ai énormément souffert de son décès.
Mon père a fait sa vie avec cette femme, l'installant quinze jours après dans la maison où maman avait mis fin à ses jours. Je n'ai jamais compris comment ils avaient pu faire un truc pareil.
Je me taisais. Je me suis tue pendant des années.
J'ai un mari formidable, nous avons adopté quatre enfants et les relations avec mon père étaient futiles et sympas. Sa femme est faux-cul et me déteste, il a toujours fait semblant de ne pas s'en rendre compte. Je ne pouvais pas dire ce que je ressentais. Il ne me le demandait pas d'ailleurs.
Et puis un jour, trente après, j'ai décidé que ça suffisait.
Je ne veux plus faire semblant et comme il est lâche et et englué avec une sale bonne femme j'ai préféré couper les ponts.
Il en souffre sûrement (je suis son seul enfant) mais n'a jamais essayé d'entrer en contact avec moi alors que nous habitons à 20 mn. S'il avait seulement dit qu'il regrettait les erreurs qu'il a faites, je lui aurai pardonné.
Mais il joue les braves hommes et ne se voit pas comme il est : un égoïste et un jouisseur.
C'est dur mais je crois qu'à un certain âge on fait des choix car tout à coup on n'arrive plus à faire semblant et les vannes s'ouvrent.
Je n'aurai pas votre courage d'aller vers lui même si je suis triste de penser que ne le reverrai sans doute jamais.
C'est malgré tout mon père. Celui qui me portait sur ses épaules quand j'étais petite et qui me lisait des histoires.

Ladywaterloo a dit…

Merci à toute de votre soutien et de vos témoignages.

@ Anne, les fourmis hibernent, car ce sont des espèces d'ici.. Pas très amusant l'hiver du coup, je comprends les mycologues qui élèvent des fourmis des pays chauds. Nos trois reines (ou gynécées) semblent se porter assez bien ainsi que leurs tribus, à voir au printemps..

Martine a dit…

16 commentaires, rien que ça! Je vois que nos mères sont un sujet inépuisable: la mienne a 100 ans alors, tu vois, la tienne n'en a que 80 et je te promets qu'à 100 ans, ce n'est pas du gratin surtout quand l'égocentrisme et le paraître ont toujours été le fil conducteur de la vie de sa mère.
Tu es sûrement mal avec tout ça mais il n'y a pas vraiment de réponse. peut-être lui écrire? Juste pour mettre les choses au clair une fois pour toutes. Tu sais, les non-dits, c'est ce qui pourrit le plus la vie, ce sont des bombes à retardement.

Ladywaterloo a dit…

pfuttt, les muycologues étudient les champignons et myrmécologues, les fourmis, je me disais bien qu'il y avait un truc.

Les problèmes générationnels sont plus ou moins éternels, il me semble que nous faisons partie de la génération où l'éducation du pur XIX était encore pratiquée par quelques femmes ayant peur de la vie( et donc de la sexualité aussi)

Nous déménagions environ tous les ans, lorsque j'étais petite, maman choisissait toujours l'école catholique la plus rétrograde qu'il soit, parfois elle était assez loin de la maison.

Je ne m'y épanouissais guère et n'apprenais pas grand chose. Maman espérait qu’ainsi je "deviendrai" gentille, comprenez obéissante et dépendante, honnêtement elle est allée de déceptions en déceptions avec moi.

@anna 66, je n'aurais jamais de vraies relations avec ma mère, je le sais, je l'accepte, comme Martine me le suggère je vais peut être écrire à maman. Le problème est que je sais que je ne peux pas lui dire les "non-dits", maman le vivrait comme une agression supplémentaire.