mercredi 7 janvier 2015

Les sans-dents boutés hors des villes.

Les tarifs des heures de stationnement des voitures dans les grandes villes ont explosé, notre charmante maire de Paris a osé tout simplement tripler les tarifs, calamity Anne a frappé.

Il y a quelques années mon adorable petite ville du fin fond de la province a compliqué singulièrement la vie de ses automobilistes, points d'horodateurs, mais plus de possibilité de se garer facilement à proximité immédiate des commerces.

Peu à peu j'ai perdu l'habitude d'y faire mes courses et ne vais plus jamais faire du  shopping, paralèllement en périphérie se sont ouvert des magasins dotés d'immense parkings. Certes nous pouvons marcher, mais on peut avoir envie de marcher dans les Alpes ou sur des chemins de campagnes et détester arpenter les trottoirs, surtout lorsqu'il pleut ou vente...

L'an dernier, la mairie souhaitait interdire aux voitures une autre petite place ancienne, les commerçants s'y sont opposés ils se sont rendus compte mais trop tard que les clients sont rois, ils font ce qu'ils veulent et changent leurs habitudes si nécessaire.

A Noël, nous avons redécouvert Barcelone, les voitures y sont bannies, ou presque, ceux qui ne possèdent pas de parkings privés ne peuvent se garer, je ne peux que témoigner de ce que j'ai vu, une circulation fluide et rapide. Les taxis sont extrêmement nombreux, jaunes,  maraudent, on les hèle, ils s'arrêtent, les tarifs des taxis sont doux, rien à voir avec les taxis parisiens.

Nous avons gardé deux jours nos petits enfants,  lorsque j'ai pris le métro pour la première fois avec eux, j'étais un peu angoissée, j'avais mis quelques gouttes de parfum sur le poignet de mon manteau afin de pouvoir surmonter les mauvaises odeurs, j'espérais que les trajets se passeraient bien, ces enfants prennent le métro pour revenir de leur lycée français, cela me rassurait un peu.

J'avais oublié que le métro à Barcelone est propre, clair, ne sent pas mauvais, qu'il n'y a pas de SDF, ni de mendiants, que les couloirs ne sentent pas l'urine. J'avais oublié que le métro à Barcelone est moderne, avec des écrans annonçant le temps d'attente de votre métro, prévenant des correspondances ainsi que des stations suivantes. J'avais oublié que les voitures étaient propres, pas tagguées, et que nul sentiment d'insécurité ne nous saisit jamais.

J'avais oublié que tout le circuit de métro est accessible aux handicapés,  des ascenceurs dans toutes les stations, et des escalators en parfait état de marche pour remonter les escaliers. Barcelone est d'ailleurs accessible presque partout pour les personnes handicapées, escalators contournant les jardins pour visiter un musée, ascenceurs ou monte-fauteuils..



J'avais oublié qu'à Barcelone comme à Madrid, les carnets de tickets de métro sont 30% moins cher qu'à Paris.

Ayant vécu cinq ans à Paris, j'aime la ville mais je l'ai vu de plus en plus sale, une circulation débile, des tarifs prohibitifs,  une ville où je vais avec bien moins de plaisir qu'autrefois. Je supporte de moins en moins bien ses défauts, Paris est de plus en plus crade, triste et dure.

Anne Hidalgo peut repousser les sans dents de sa ville, Martine Aubry en fait de même, l'injustice sociale de ces tarifs prohibitifs auront des conséquences réelles, les provinciaux iront de moins en moins souvent à Paris, les touristes déjà considèrent que cette ville est sale, peu sympathique et dangereuse. Les bobos parisiens peuvent s'enfermer dans leurs tours d'ivoire, mais si les touristes fuient, leur ville adorée perdra rapidement de l'intérêt.

Les socialistes prennent souvent les problèmes à l'envers, si les métros à Paris (et je suppose à Lille) étaient assez nombreux, propres, modernes et agréables à prendre, si les RER étaient aussi assez faciles d'accès et en se transformaient pas en bétaillères aux heures de pointes et en coupe-gorge aux heures creuses, si les taxis étaient très nombreux et pratiquaient des tarifs accessibles, les français laisseraient leurs voitures aux parkings.

Si circuler dans Paris sans voiture était confortable les franciliens, les parisiens et même les touristes seraient heureux de circuler et de profiter d'une ville moins polluée. Mais les "si" à Paris on sait que cela n'existe pas, alors Paris s'enferme un peu plus dans sa spirale infernale repoussant les familles hors de ses murs, faisant encore plus fuir les provinciaux, les bobos parisiens se retranchent dans leur rêve d'une cité bloquée en 1950, propreté et confort compris.

2 commentaires:

Martine a dit…

Conséquence du régime "bobo".

margo a dit…

J'habite l'Ile de France et j'ai la chance de ne pas avoir à prendre les transports chaque jour.
Ici c'est le RER A (ou la SNCF) qui relie notre ville à Paris en 30 mn. On passe des champs aux champs-Elysées en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ca c'est sur le papier.
La réalité c'est des trains jamais à l'heure, des gares non desservies sans raison, des interruptions chaque jour sur le réseau, des rames bondées le matin et le soir, des voyageurs constamment debouts serrés comme des sardines dans une boîte et aucune amélioration en vue. Les gens sont excédés, parfois ils doivent descendre des trains, la nuit et longer les quais quand le train est à l'arrêt pendant des heures.
Dans ma ville 10 000 logements neufs vont être livrés au premier trimestre de cette année, soit pratiquement 40 000 habitants supplémentaires dont une bonne partie va utiliser ce fameux RER pour se rendre sur son lieu de travail.
Une galère sans nom. 1 million de voyageurs chaque jour, la ligne la plus utilisée au monde. Et visiblement nos élus s'en foutent.