vendredi 4 février 2011

Droit de préemption sur les enfants.

Hier matin, je me suis levée, révoltée, il a fallu que quelques clics pour vérifier la vérité de ce qui a provoqué ma colère. Les enfants sont des objets, qui, appartiennent à leurs parents, biologiques tant qu'ils ne sont pas abandonnés.

Cela se passe dans une ferme du Gers, un jeune ménage élève une petite qui leur a été confiée par la DASS à deux mois et demi, il y a cinq ans. Ce jeune ménage au départ souhaitait probablement offrir de l'amour à un enfant tout en leur permettant de boucler un peu mieux leurs fins de mois, l'amour les surprit, l'assistante sociale leur avait même parlé d'adoption. En fin de semaine dernière, Cindy a été arrachée à ses parents de coeur, elle n'a pu emporter ni  pyjama ni même son doudou. Cindy  a été confiée à  une autre famille d 'accueil,  qui est  priée de ne pas trop l'aimer.






Séverine et François Boyer se sont vus enlevés brutalement Cindy car ils tissaient des liens trop forts avec elle et elle les aimait comme ses parents. Crime capital, ils aiment cette enfant comme la leur, ils ne devraient pas. Ce jeune ménage ne bénéficie d'aucun appui, anonymes, seuls devant la machine infernale de la logique administrative les broyant. Le père bio de Cindy va la voir régulièrement,  il ne faut pas que Cindy soit trop heureuse dans une famille d'accueil.

Dans mon Forez adoré, il y eut un cas similaire chez un de mes voisins. Un ménage jeune encore, ayant quatre enfants bios, éleva un enfant dès sa naissance, parents bio désemparés, mère hospitalisée pour de longs mois à cause d'une dépression sévère. Cédric fut élevé une bonne dizaine d'année par Tatie et Jeannot, puis il repartit vivre chez son père bio, brisant le coeur de toute sa famille d'accueil, frères et soeurs, grands parents tous le considéraient comme "le petit dernier".  Seuls quelques kilomètres séparaient les deux familles aussi, très vite, Tatie garda le petit garçon le mercredi, ou le week end pour arranger le père bio, élevant courageusement mais avec difficulté son fils. Les liens ne furent jamais rompus, Cédric est aujourd'hui un jeune homme de vingt ans,  ayant pu se construire grâce à ses deux familles.

Nous avons tous été émus du drame de  Laetitia, enfant confiée à dix ans à une famille d'accueil, parents d'adoption de coeur chez qui Laetitia et sa jumelle Jessica ont souhaité rester lorsqu'elles eurent dix huit ans, en voyant la douleur de cette famille d'accueil nul n'a été outré de leur attachement excessif, débordant du devoir de réserve qui leur était demandé.

Une pétition circule Pour  le bonheur de Cindy, je l'ai signé,et aurais aimé signer une pétition pour que cesse l'objetisation des enfants,  un enfant n'est pas un bien mobilier, il est"à moi" j'en fais ce que je veux. Je suis souvent  stupéfaite du droit régalien des parents biologiques, surtout devrais je dire des mères, droit de vie de mort, d'abandon sans abandon, en France une petite lettre suffit  pour conserver des droits sur  son enfant.

"Psitt, il est à moi, j'en fais ce que j'en veux, n'y touchez pas, ne l'aimez pas!"


Tout cela tient il compte des droits à l'amour qu'ont les  enfants?

5 commentaires:

maya a dit…

Si tu savais (je me permets le tu, je peux?) les stupidités que l'on a pu entendre à l'ASE (aide sociale à l'enfance autrefois DASS) débitées par des assitantes sociales et surtout psychologues lors des nombreux entretiens pour l'adoption de nos gosses. Personnel totalement formaté récitant une leçon bien apprise. Pour avoir une amie qui est à la fois maman adoptive et famille d'accueil j'en entends des vertes et des pas mûres au sujet de l'attachement qu'il ne faut pas surtout pas avoir avec les petits (ou grands) placés, sinon basta on le met dans une autre famille avec impossibilité de le revoir. Cela lui est arrivé deux fois notamment avec un enfant trisomique qu'elle avait élevé jusqu'à ses 14 ans et par contre-coup son fils adoptif à elle a fait une dépression car "son petit frère" n'était plus là. Tout le problème est là : en France on privilégie les liens du sang au reste. La mère aura toujours priorité même si elle n'est pas à la hauteur. Mais je dis quand même que faire son travail avec intelligence et coeur ne devrait pas être incompatible et il semblerait qu'à l'ASE ils n'en soient pas capables.

maya a dit…

PS : j'ai signé la pétition et fait circulé autour de moi.

Ladywaterloo a dit…

Tu peux bien sur me tutoyer, bien sur! j'admire ton parcours de mère, tu as une réflexion sur la maternité obligatoirement plus complète que celle que nous menons, nous femmes ayant l'immense chance de pouvoir avoir des enfants sans se poser aucune question.

C'est très gentil de faire passer le lien de la pétition, pour que Cindy retrouve ceux qui sont, dans son coeur ses parents, ce qui ne l'empêchera pas de pouvoir un jour connaitre ses parents bio et les aimer (ou pas).

nancy Kay a dit…

j'ai signé cette pétition là.... on marche sur la tête... parfois je me dis que les hommes sont fous.... tes réflexions sont toujours fines et constructives... à bientôt

Ladywaterloo a dit…

Bienvenue Nancy Kay, et merci à toutes de participer, vous rendez ce blog vivant et c'est très gratifiant.