La femme fanée.

Hier au super marché, en fin de matinée, s'est précipité devant moi à la caisse, une femme trop brune, une femme trop maigre, une femme brûlée par les UV , trop fardée,  vieille sous son masque de maquillage, les traits si durs, je contemplais d'abord ses deux achats dans ses bras. Une bouteille de bourgogne et des serviettes en papier, ses mains fines et racées ne portaient pas d'alliance.

Relevant la tête je l'ai alors reconnue et me suis souvenue de cette petite brune piquante, férue de mode, qui tenait une boutique où nous avions nos habitudes autrefois, elle n' avait pas même mon âge, j'avais déjà une tripotée d'enfants, elle était libre. En rentrant l'image de cette femme me poursuivait, qu'avait elle fait de sa vie? Pourquoi tant d 'amertume? Mon bouquet fané réclamait que je l'enlève, mais je lui trouvais trop de charmes encore pour ne pas le laisser oublier ses pétales dans le salon, je le garderai encore un peu.

Les femmes sont comme les roses, certaines se fanent sans jamais avoir été autre chose qu'un bouton prometteur, roses de fleuriste, comme Elizabeth Queen, qui se targuent de rester toujours à l'aube de leurs jeunesses,  noircissent et courbent la tête sur leurs tiges pitoyables, d'autres gardent tant de charme même  en se mourant.


Ronsard avait raison.... Mais  il ne savait pas que les roses aussi pouvaient vieillir et être charmantes  ( je ne résiste pas à remettre la vidéo de Mon amie la Rose de N Atlas)