jeudi 14 juin 2012

Un père ne sera jamais une mère comme les autres.

J'ai toujours considéré que la fête des pères était à la fête des mères ce que le jour de l'an est à Noël, un second prix, prix de consolation.

A la maison nous ne fêtons pas plus le père que la mère, puisque nous fêtons, ou pas,  la famille seulement,  les deux y sont associés, sans père pas de mère et vis et versa.

Il est affligeant de voir comment ce prix de rattrapage a toujours été nettement moins mis en valeur que le suprême prix à la déesse de la fertilité, peut être qu'aucun dieu païen n'était assez bon papa pour qu'on l'honore particulièrement. Géniteurs certes mais pères?



Alors que je rentrais d'une première consultation à la maternité pour un suivi de grossesse je lui racontais choquée que l'on m'ait proposé l'IVG, sur un ton roque et déstabilisant: "IVG ou suivi de grossesse?" . Mon homme me fit remarquer  alors que j'aurais pu décider de ne pas laisser vivre cet enfant sans que lui, père légitime et officiel ne fut jamais consulté, mais qu'en revanche ma décision de le garder l’entraînait lui, dans la charge supplémentaire de l'éducation de cet enfant, qu'il le veuille ou non . La loi est juste, mais cependant, on ne peut s'empêcher de constater que les femmes ont tout pouvoir sur leurs partenaires pour la conception ou non d'enfant.

En moins de deux générations la constellation familiale a explosé le "pater familias" est descendu de son piédestal et  cherche encore bien souvent et très maladroitement son rôle dans son foyer, le partage des responsabilités parentales est loin d'être naturel et si les mères se plaignent souvent de l'incompétence de leurs compagnons voire de leurs désintérêt pour les enfants, je dois avouer que le lâcher prise ne fut pas ma façon de faire. je m'occupais le plus souvent de mes enfants en mettant mon homme de côté.


L'homme maternant est souvent maladroit avec son nouveau né, je vous conseille d'observer un jeune père changeant la couche de son bébé, c'est assez souvent cocasse, son apparente incompétence pousse fréquemment la  femme à l'écarter un maximum des soins à donner au tout petit. Certains  pères maternent remarquablement bien, mais il s'agit même aujourd'hui d'une petite minorité.

 Mon mari adorait les bébés, mais il a toujours eu des idées bizarres sur les compétences de l'enfant dès sa naissance, il était persuadé par exemple que ceux ci, plongés dans l'eau ne respiraient pas  et avaient le réflexe de bloquer  leur respiration. Je lui avait fait promettre de ne jamais vérifier cela sur un nouveau né en dehors de ma présence.  Un jour, de guerre lasse je lui ai permis de tenter l'expérience sur Alice toute minuscule, naturellement  Alice but la tasse, s'étouffa, cracha, suffoqua...  Il a recommencé une seconde fois l'expérience avec mon assentiment. D'une tentative on ne  peut tirer une certitude, le résultat fut identique. Il en a été fort contrarié, non d'avoir fait du mal à  ce bébé mais que son postulat fut mis à mal. Alice a appris à nager à deux ans, finalement cette expérience a peut être marqué son inconscient: pour survivre il faut savoir se débrouiller dans l'eau.


Je confiais fort peu mes bébés à leur père, et pour tout dire évitais de trop les laisser à sa garde tant qu'ils n'étaient pas relativement autonomes.


A la sortie de l'école on remarque du premier coup d'oeil si d'aventure le père fut chargé de les préparer pour l'école. tenues rigolotes, pas de chandail, des trucs pratiques et ne risquant rien  que l'on réserve généralement pour aller en forêt ou à la plage, ou alors le tutu de danse avec des bottes...

Les pères laissent  souvent les enfants bien plus libres que les mères et les couvent beaucoup moins, la tendance des mères  est de dresser un code très sévère afin de contrer toute initiative malheureuse.

Si, si Julie, tu peux faire du vélo dans la rue, mais tu t'arrêtes au feu rouge et tu reviens avant la nuit!


Caricatural mais à peine exagéré, mon homme encourageait les enfants à plonger dans la piscine, grimper en haut des arbres, dormir tout seul sous la tente, jouer à poil sous la pluie.... Et mille autres choses passionnantes.  Avec le recul, mon homme leur a appris un tas de choses essentielles, et surtout  de ne pas avoir peur de tenter, quitte à se louper, donc d'avoir confiance en eux.

Un père ne sera jamais, une mère comme les autres!




6 commentaires:

Guillaume a dit…

J'ai une vidéo génial pour illustrer cet article :
http://www.youtube.com/watch?v=UyaSNtiwliQ

francoise a dit…

Je crois que ton mari avait raison pour les bébés et l'eau, il me semble que ma petite fille aux bébés nageurs l'a prouvé

Martine a dit…

les bb savent en effet bloquer leur respiration dans l'eau mais il y a une différence entre le bain et la piscine.^Pour les papas, quoique caricatué, c'est assez vrai. A leur décharge, à notre époque du moins et c'est encore souvent vrai aujourd'hui, les hommes étaient plus souvent absent de la maison (travail en général). Mon mari partait tôt et rentrait souvent les enfants couchés. Et puis... avouons-le, il y a un certain plaisir à s'approprier les enfants et à demander à nos hommes de réparer ce qui casse dans la maison.

Clo a dit…

Il faut aussi dire aux jeunes mamans de "lacher les basques aux jeunes papas" si elle veulent vraiment ne pas être "seules au front"
Facile à dire, facile à concevoir même, beaucoup plus difficile à appliquer pour de vrai ;-D
perso, il m'a fallut passer les ainés pour sortir vraiment de la salle de bain ;-)
Oui, les papas ne font pas exactement comme les mamans, mais mille fois OUI ils sont tout aussi capables et apportent tant (évidemment) à nos enfants.
Laisser faire et TROUVER ça BIEN :-) et tout le monde y gagne !
Vive les papas (ici, pas de prise de tête "militantiste" sur ces fêtes, on y voit juste l'occasion joyeuse de fêter l'un des parents)
Mais je comprends très bien votre reflexion Lady

Anonyme a dit…

Bonjour, j'aime lire votre blog que je trouve sensible et souvent juste mais là je ne suis pas d'accord avec vous. Mon mari s'est occupé de nos enfants depuis leur naissance pas comme moi mais à sa façon mais il s'est chargé de toutes les tâches ; changes, bain, repas( bon sauf l'allaitement,je vous l'accorde), promenade en poussette, lecture de l'histoire du soir, accompagner à une sortie scolaire de temps en temps, prendre rendez vous chez le dentiste, acheter le vaccin avant la consultation chez le pédiatre...mais aussi préparer un repas, étendre une lessive...nous en avions parlé avant d'avoir noss enfants ( de 6, 9 et 12 ans). Pour nous, nous sommes une famille, nous avons tous les 2 nos personnalités et nous ne faisons pas de la même manière. Evidemment qu'au début, il était un peu maladroit (je me suis occupée de mes neveux pendant plusieurs années) mais il ne faut tout de même pas beaucoup d'entraîenement pour changer une couche...surtout si on est motivé et que personne ne ricane à côté de vous...Je crois que les femmes auraient intérêt à y réfléchir, sinon elles vont encore beaucoup râler de tout faire toute seules...

Ladywaterloo a dit…

@ Anonyme il a heureusement des ménages qui élèvent à deux les enfants, mais ils sont rares et si au début de la vie du bébé il s'agit vraiment de l'impossibilité ou de la crainte du père de s'occuper de cet enfant minuscule qui parait si fragile, souvent ensuite la vie décide.

Mon homme était trop absent et sur mes quatre jeunes ménages, un seul père peut s'occuper vraiment de son enfant, car il est plus maître de ses horaires que sa femme, pour les autres, la femme s'occupe davantage des petits.

Mes derniers fils savent tous s'occuper de bébés, peut être contre balanceront ils ces mauvaises stats familiales plus tard.