jeudi 4 février 2016

Le souffle d'une jacquerie.

Depuis quelques mois, je reste stupéfaite par la patience des français, seules des manifestations bon-enfants témoignent des difficultés qui s'amoncellent et qui ne se cachent plus sous le tapis, d'un geste accompagnés de paroles apaisantes et de promesses jamais tenues. Taxis, VTC, agriculteurs, ils sont pourtant nombreux à pouvoir mettre à bas le gouvernement, qu'attendent-ils?

Les éleveurs font quelques barrages en province, comme si bloquer la Bretagne va faire sourciller les bobos parisiens, calfeutrés dans leurs bureaux surchauffés alors que rien ne viendra perturber leurs week-end à Courchevel  ni leurs vacances aux Seychelles, les gueux vivotent avec 250 euros par mois et alors n'est ce pas le propre des gueux de devoir survivre?

Je rêve parfois d'un grand soir, des gros engins, tracteurs, moissonneuses, énormes ensileuses, trucs à chenilles qui ressemblent à des chars d'assaut ne serait-ce leurs couleurs vives, tous allant déloger le roi ci-devant réfugié dans son palais à l'abri des mécontents.



Une centaine d'engins agricoles feraient une révolution sans que rien ni personne ne puissent s'y opposer. Imaginez des CRS bardés de cuirs, debout  devant ces monstres agricoles, les jets de leurs bombes lacrymogènes atteignant à peine de haut des roues des libérateurs de notre France enlisée et désespérée.

Personne n'oserait envoyer l'armée, cela signerait le début d'une révolution sanglante, jamais les français n'accepteraient que l'on tire sur leurs paysans.





Une bonne petite révolution demande un peu d'organisation et de coordination surtout si on veut réussir du premier coup sans faire aucune victime. Une nuit, des centaines de tracteurs entreraient dans Paris, alors qu'on les attendait au bord de la Marne, affolés les CRS affluent, point de chars à l'horizon, VTC et taxis, unis, une fois n'est pas coutume, bloqueraient ensuite les périphériques et autres voies d'accès à la capitale.


Paris assiégé, l'Elysée menacée, ces engins remonteraient, non sans difficulté la rue du Faubourg Saint Honoré, un scraper prend plus de place qu'un scooter et arrivent enfin devant les grilles du palais.

Sans bruit Hollande est évacué par la porte de derrière, le président fuit, le président n'est plus.

Gérard Larcher, frétille d'aise, le bonheur est enfin arrivé, il est Président de la République,  président par intérim certes, mais président quand même. Le temps  d'évacuer tracteurs et andaineur, tous les partis  politiques moins catastrophés que ravis préparent de nouvelles élections. Làs, mon rêve se transforme en cauchemar, Sarkozy et Ayrault, les gars qui reviennent par la cave lorsqu'ils sont évacués par la cour, se présentent.

Cependant un vent de liberté flotte en France, les citoyens se plaisent à croire que Paris n'est pas la France et que le pouvoir est aux français, alors ils espèrent, ensemble tout leur est possible.

6 commentaires:

Martine a dit…

Et Hollande se ferait rattraper à... Varenne, puis guillotiner, alors enfin je pourrais dire... Vous savez, là où Hollande s'est fait arrêter!!!
Peut-être un jour ton rêve deviendra-t-il réalité en espérant qu'il ne deviendra pas cauchemar.

Crapulac a dit…

Les agriculteurs ne veulent pas faire une révolution, ils veulent juste des subventions, avec à leur tête Xavier Beulin, type qui fournit des semences via son groupe Sofiproteol. Et co auteur d'une proposition de loi d'un sénateur UMP pour que les semences donnent lieu à une rente annuelle aux semanciers en cas de réutilisation des graines une année sur l'autre. Les paysans, ces cons, ont mis à leur tête, un mec qui pense qu'à les arnaquer.



Anonyme a dit…

@ Crapulac :
Les céréaliers, je ne connais pas. Mais j'ai de bons amis éleveurs. J'ai été leur voisin quelques années, j'ai eu l'occasion de les accompagner durant diverses de leurs activités, bref, je les ai vu à l'oeuvre. Ces gens là bossent jour et nuit, s'endettent jusqu'au cou pour un salaire inférieur au smic. Ce qui les fait tenir? une certaine conception de leur métier et le sentiment d'être piégés par les obligations légales de toutes sortes : les dettes à rembourser mais aussi les règlementations, normes et la manière parfois bizarre dont sont gérées les crises sanitaires comme le retour de la tuberculose bovine ces temps-ci, dont on ne parle d'ailleurs pas dans les gazettes.
Ces gens là ont droit à tout mon respect, ce qui me rend difficile la lecture de votre commentaire global.

Alfred

Anonyme a dit…

Ouaip... alors si je comprends bien ce sont les plus forts qui ont raison. Si on a des tracteurs (ou des chars) on peut prendre le pouvoir, et si on a seulement un ordinateur pour travailler on n'a aucune chance.
C'est une façon de voir les choses...

Ladywaterloo a dit…

Non, à anonyme de 18h27, mais si de son travail, on ne peut vivre, alors qu'il est "alimentaire", on doit se poser des questions.

Mon âme et mon corps hurlent de savoir que le "régime des intermittents "est responsable du déficit des chômeurs, et qu'on laisse les agriculteurs, les éleveurs mourir.

Si être acteur, chanteur, bonnimenteur, est un +, pour une société, qui va bien, pourquoi pas? Mais lorsque cette société ne peut plus faire vivre ses agriculteurs, éleveurs, producteurs de BOUFFE et continue à subventionner ces saltimbanques, alors, moi, je sais que les saltimbanques vont mourir, et aussi les agriculteurs, et nous? On sera juste vulnérable, bien plus vulnérable, la France doit garder son indépendance alimentaire, cela me parait jsute, une évidence.

Anonyme a dit…

Il y a des personnes qui ne sont pas des intermittents du spectacle et qui font un travail qui ne nécessite pas de grosses machines. Les enseignants, les commerçants, les médecins... ne sont pas des intermittents du spectacle et on a besoin d'eux aussi, non ?
On a besoin de manger, mais aussi de se vêtir, d'avoir une bonne santé, d'apprendre un minimum de choses ; c'est aussi de la survie.