vendredi 11 novembre 2016

Les déclassés.

Dimanche soir, en rentrant d'une vente aux enchères, une de plus, dans une propriété mise en vente par leurs propriétaires pour cause de trop charges pour une simple maison de vacances (maison bourgeoise, confort années 1960, dans le Morvan, impôts fonciers + taxes d'habitation= 10  000 euros/an) mon mari papotait, enfin il monologuait, je somnolais, crevée par cette vente dans une grange gelée, je sursautais lorsque j'entendis

J'espère que ça ne leur arrivera pas!

A qui?

A nos enfants!

Pourquoi?

Comme ceux de notre génération se retrouver au chômage à moins de 50 ans, sans plus jamais trouver de travail.

J'acquiesçais, à notre génération pourtant si protégée de par leur niveau social d'origine et les études faites, environ 50% se sont retrouvés sur la touche.

                                   
 Rien à voir avec le texte, si ce n'est que la console a été achetée lors de cette vente et que mes enfants, amis, ne connaissent pas ma nouvelle salle à manger

Par chance, nous ne faisons pas partie de ces 50% de familles qui sont déclassées, enfin, nous sommes affectés, mais pas complètement démunis. j'entends ici ou là

Oh, je n'aime pas internet, vraiment je ne sais pas m'en servir!

Et je découvre qu'ils n'ont en fait pas d'abonnement internet, par souci d'économie, ménage de deux ingés, doués et travailleurs.

La moitié de notre famille est réellement déclassée, en dehors plus ou moins des circuits et cela a affecté toute leurs vies, vie sociale, vie privée, études des enfants parfois et pratiquement toujours leur santé, eur espérance de vie. Chienne de vie, seule leur Foi les aide.

 C'est l'avenir? J'espère que non, car je sais que nous faisons partie, pourtant de la bourgeoisie favorisée etque les autres trinquent encore plus. Pourtant, parmi nous,  personne n'a plus les moyens de vivre comme à la génération précédente, pour le meilleur, on vit comme tout le monde et aussi pour le moins bien, on n'a plus d'aide à domicile, plus d'aide pour le jardin, on fait nous même nos travaux, voyageons moins, sortons moins, et donc donnons moins d'emplois à l'extérieur et les autres ne s'en portent, pas mieux, à ce que j'en constate. Et là, reste mon principal souci, peu importe qu'on soit moins aisé si les autres le sont davantage, mais ils ne le sont pas. Echec.



Lors de la dernière vente, le commissaire priseur, nous haranguait

Rendez vous compte! Personne n'achète, vous n'achetez pas, c'est votre patrimoine que vous laissez dévaluer, ainsi!

Il a parfaitement raison, mais les maisons se vident, et les ventes sont l'exact reflet  de la situation de notre France, elle se brade et même ainsi pas grand monde se mobilise pour sauver les meubles

2 commentaires:

Crisfi a dit…

Eh oui, il y a déjà une vingtaine d'années que nous avons dû vendre notre maison du Madiran ( à des anglais !). On espérait y passer une retraite heureuse dans des murs "anciens", mais nous voilà depuis, "coincés" dans notre maison de ville...
On sentait venir depuis l'arrivée des socialistes, cette mutation qui n'a pas vraiment profité aux "autres", mais nous a freinés dans nos projets normaux, nos désirs, nos rêves... Pour nous, la priorité a été les études de nos filles, alors pas de regrets : mission accomplie !
J'aime beaucoup votre maison, elle correspond à ce que j'aime...
Cordialement.

Ladywaterloo a dit…

Crisfi, je suis sincèrement désolée de ce déchirement que vous avez vécu, je le connais, je sais, que c'est ce qui attend notre maison si tout cela continue, qui a les moyens d'entretenir une immense maison, sur les mètres carrés sans prendre en compte les revenus des propriétaires?

Nous rentrons (location Airbnb, ce week-end) c'est un palliatif, cela ne pourra durer longtemps.Nous sommes allés à une vente aux enchères, encore une fois tant de trucs bradés, les ventes en "campagnes" sont, je crois, le reflet, de notre déclassement, il faut lutter, s'adapter, nous pouvons encore le faire mais sinon? Nos maisons seront au mieux divisées, au pire s'écrouleront...