vendredi 31 décembre 2010

Au programme du 31 décembre.

Cette année est une année différente des autres, mais en fait lorsque je regarde toutes les années passées y a t-il seulement des années identiques? Le réveillon du 31  est à l'image de nos années, un peu de surprises et d'inattendu vient pimenter ma vie que je rêve plan-plan, mais je sublime le plan-plan.

Il y a deux ans, Lhom et moi avions abandonné Guillaume , Valentin et Hubert (à l'époque, 17, 14 et 11 ans) afin d'aller passer quelques moments auprès d'Alice coincée à Paris, enceinte de six mois menacée d'accouchement prématuré, Victoria est née à terme fin mars 2009. Aujourd'hui nous avons nos trois petits fils, grands frères de la petite Diane, ils ont 8 ,6 et deux ans et demi. Je prévois de les faire réveillonner avec nous si  Armelle reste à l'hôpital, Yann sera à ses côtés.

Au menu, rien à 1200 euros, que diable gaspiller tant d'argent, ni même dix fois moins ce qui me paraitrait encore tout à fait déraisonnable, franchement ridicule d'ailleurs avec notre mode de vie, notre "façon de faire".

J'ai déjà préparé la mousse au chocolat et dois encore élaborer une charlotte à l'ananas accompagné de chantilly qui couronnera le diner royal, dernier de l'année, je ne suis pas allée vérifier la boite à sablés il doit en rester encore un peu.

Avant ce dessert, je sers à mes enfants leur menu préféré: des toasts au foie gras, saumon, saucisson, magret fumé, jambon de pays, la totale de toute leur liste de ce qu'ils adorent. je pense qu'en rajoutant des chips le menu remportera la pleine adhésion de mes petits fils, très Waterloo côté gout culinaire . Je rajouterai mousse de Saint Jacques et autres bricoles car Lhom et moi avons quelque peu dépasser l'âge de "mon menu préféré c'est les canapés"  .

Nous regarderons ensemble la télé, cotillons et musique de foire bannis. Il y a ce soir, sur Arte du cirque, au menu en seconde partie de soirée le Cirque du Soleil. Je ne pense pas que nous arrivions jusque là,  les petits lurons et moi  irons nous coucher avant si cela nous plait.

Demain  midi , Alice, Théo et Victoria se joignent à nous afin de pouvoir aller  faire connaissance avec la minuscule Diane. Nous passerons le week end  tous ensemble.

J'ai   parfois  un caractère irascible et une de mes parentes m'avait prédit une vieillesse solitaire. C'est quand la vieillesse?

jeudi 30 décembre 2010

Vouvoyer ou non ses grands parents?

 Mes enfants me tutoient, mes beaux parents avaient lutter de toutes leurs forces afin qu'ils nous vouvoient, Lhom et moi. Lhom s'en fichait, il vouvoyait ses parents, moi, pas, je tutoyais les miens. Je gagnais de toute façon étant donné que j'étais la principale éducatrice de mes petits et que nul ne pouvait m'empêcher de me faire ce que bon me semblait.

Aujourd'hui encore je ne regrette pas ce choix, je souhaite toujours élever mes enfants dans le monde actuel, et le vouvoiement des parents dans notre société actuelle est un signe d'une éducation "tratra", réfugiée dans le passé, en général, vérifiez le vouvoiement des parents va de pair avec l'absence de télé à la maison, les robes à smocks et l'apprentissage de la broderie pour les petites filles et du tennis chez les petits gars. Caricature rapide, mais c'est juste pour vous donner la couleur du thé.

En revanche, ils vouvoyèrent leurs grands' et je trouvais cela naturel. ma grand mère se faisait tutoyer, jamais je n'arrivais à employer un tutoiement naturel avec elle, je la vouvoyais, elle m'en voulait un peu croyant y reconnaitre une marque de froideur. Mon sens inné des convenances me soufflait que la différence d'âge impliquait le respect, et le respect selon moi, passe aussi par le vouvoiement.

J'essaie avec plus ou moins de succès de me faire vouvoyer par mes gendres et belles filles, l'ainé d'entre eux, Greg me considère toujours plus ou moins comme la grande soeur de son meilleur pote. Il fut ébahi d'hériter d'une belle mère si jeune, et trouve que cela a certes des avantages, on est plus moderne et adaptable, la wi fi sévit partout, et suis plus cool pour certains trucs, en revanche pour d'autres, je sers à table de la pizza surgelée  et refuse de me laisser enfermer dans un rôle de mémé qui  est si-heureuse-de-voir-ses petits-enfants-qui-font-la -joie-de-sa-vie.  Donc Greg m'appelle Penelope, tout juste s'il m'interpelle pas "Eh, Pene!" .. le pli est légèrement manqué pour tous ceux qui viennent à sa suite.

Pourtant j'ai bien expliqué toute la problématique, je ne suis pas la copine de mes gendres et brus et en cas de problèmes,  un conflit ou  si un jour, un de ces jeune ménage  divorce, une relative distance sera appréciable.


Mon premier petit fils est né alors qu'Hubert avait  cinq ans.  J'ai donc renoncé à me faire appeler grand mère, et n'avais de toute façon aucune vocation à être "mamie" ni encore moins "mémé", ce fut donc mamina pour moi et pacha pour Lhom. En revanche et contrairement à tous les autres grands parents, je demande que mes petits enfants me vouvoient, je ne suis pas dans la première intimité de leur cercle familial, je suis leur aïeule. J'aurais de fortes complicités avec certains d'entre eux, et moins avec d'autres, mais peu importe, je suis d'abord et avant tout celle qui a élevé leur père ou leur mère.

Mais le vouvoiement va de pair avec le respect, et ce respect n'est pas inné, les jeunes enfants aujourd'hui ne sont nullement enclins à respecter les adultes, ils traitent avec tout le monde sur pied d'égalité. Ce qui est fatigant et déprimant. Lorsque j'étais enfant les petits enfants ne parlaient à table que si leurs parents leur posaient une question, ils devaient y répondre d'une manière brève et calme, tant que nous n'étions pas capable d'avoir une telle tenue nous prenions nos repas exclusivement à la cuisine. Nous ne discutions jamais un ordre ou une consigne et devions en aucun cas répondre avec impertinence. Bonne époque, actuellement les enfants ne savent pas ce qu'est le respect quand à l'impertinence ils n'ont strictement aucune idée de quoi il peut s'agir.

Alors moi, grand mère indigne, apprend à mes petits enfants que mamina mord si on l'emmerde et ne se laisse jamais marcher sur les pieds.  Autrement dit, j'essaie de dresser mes descendants à dire: "S'il vous plait" "Merci" et surtout à garder un ton plaisant quand on me parle. J'ai l'intime conviction que cela leur sera utile plus tard en tout cas, moi, cela me plait. Et en cela je suis toujours indigne; Péné en mémé fait ce qui lui plait.

J'ai fin (hommage à Isabelle Caro)

 Décembre les journaux féminins titraient, Perdre 3 kilos avant les fêtes.  Janvier les journaux titrent: Perdre les cinq kilos pris durant les fêtes. Aujourd'hui encore malgré des alertes et mises en garde, la culture de l'extrême minceur est largement dominante, minceur qui est horrible maigreur. 


Les indices IMC tout le monde connait, tout le monde sait qu'un embonpoint met en danger la santé, qui sait que la maigreur tue? La maigreur affichée par tous les mannequins de chair ou de plastiques dans les vitrines des magasins, être maigre est so chic, notre société qui est société d'abondance nie le corps humain en essayant de le  déformer d'une manière cruelle et absurde, le but ultime étant de ressembler à un robot bionique, masque aux pommettes hautes et yeux effilés obtenus grâce à la chirurgie esthétiques, régimes et sports à outrance, médicaments et drogues employés en coupe faim ( Héroïne, Prozac..). Le corps loin d'être sublimé est refusé au profit d'un idéal chimérique.




Isabelle Caro est morte à 28 ans des conséquences  de son anorexie. Anorexie dont elle parle dans son livre: "J'ai fin."





mardi 28 décembre 2010

Etre ou ne pas être mauvaise grand -mère?

Grand mère depuis hier soir d'une minuscule petite Diane, je sens que mon territoire de mauvaise grand-mère indépendante et revendicatrice se laisse grignoter par des sentiments d'aliénation complètement réprouvés par mon Moi qui veut être libre et indépendante. Le seul hic est que ce Moi là n'a jamais été libre et indépendant.

M'en fiche un peu vais aller voir ce petit bout tout à l'heure et n'ai plus la tête à rien.

A tous si vous avez un truc à me demander c'est le moment, je ne suis pas d'humeur vindicative ni même ai une pointe ordinaire d'irascibilité.  La vraie mémé quoi.. Pourvu que cela ne dure pas!

En attendant, billet fermé pour cause de grand maternité. On a le droit à un peu de congé, non?    :)


                                                    photo de carte prise sur ce site.                                                                         

lundi 27 décembre 2010

Vendre ou pas ses cadeaux?

Gros débat, chaque année après le réveillon de Noël la même soupe sera servie, est il concevable de vendre ses cadeaux de Noël, via E bay, Price Mister, ou Le Bon Coin????

Perso je pratique pas, car ayant à la fois une grande maison qui permet d'enterrer des trucs dans des endroits insoupçonnables d'autre part un esprit assez froid pour jeter, lors d'un déménagement ou autre. Il fut un temps ou je poussais la mise en scène, jusqu'à casser, incidemment un objet haï afin de le jeter l'âme en paix.

Maintenant je suis bien plus horrible, les jeun's ne me dénoncez pas. Je fus fort en colère contre Lhom en février dernier parce qu'il sacrifiât nos seules vacances de l'année possibles: Bye bye l'Egypte.. Pour aller déménager Sa mère. Il avait par flemme renoncer à s'intéresser aux dates proposées:

Comme vous voulez maman.


Vraiment cela n'est pas un problème pour moi

Salopard de mari! Et MON voyage en terre désirata? Adieu, pyramides, bateaux mals tenus, bouffes improbables, et visites sous la pluie, adieu la seule aventure qui pouvait me tenter, malgré ses défauts étant à notre portée: financière, gardienning enfants et bestiaux.

Lhom avait bradé cela même pas contre un lat de lentilles! D'ailleurs je fais bien mieux les lentilles que sa mère!

Alors saisie d'une rage folle et froide, je pris tout ce que je n'aimais pas dans la maison: livres, CD, bibelots et autres, emplis des sacs poubelles et m'en débarrassa.

Je me souviens d'une jolie soupière donnée par ma belle mère, elle l'avait acheté sans  jamais s'en servir, bien que néanmoins très jolie, elle me l'a donna ainsi, je l'acceptai avec joie, jamais ne m'en servis, constatant la place immense prise dans un buffet, alors j'ai scellé son destin lorsque je la précipitais dans un grand un sac poubelle noir, elle se fracassa, en fracassant mon coeur.

Alors je pris le sac, et  l'ai secoué afin qu'elle fut complètement éclatée.





Lhom ne s'est jamais plaint ou même  étonné des disparitions. Je ne lui ai rien dit, il m'avait trahi sur "ce" coup là, les trahisons ont un prix, enfin avec moi, sinon, je hurle sauvagement silencieusement et longtemps, enfin très longtemps; c'est pas mieux.



J'ai vu bien souvent des "gens" acheter des kdos, sachant qu'ils ne plairaient pas:




Ce jeu " Assassin Screed"est interdit aux moins de 18 ans?  Super Mario auquel jouait son père est infiniment mieux, je vais le prendre!


Oh, mon petit fils ne lit pas mais cela l'obligera ainsi non? 


Ma belle fille déteste cuisiner, un bon livre de cuisine lui donnerait envie?


Sa soeur est si vulgaire, un foulard style Hermes elle n'y verra que du feu! Elle est si commune! Vraiment quelqu'un d'inintéressant!

Alors  je me dis que si seulement 30% des cadeaux se revendent, les gens sont trop gentils ou trop.................................

vendredi 24 décembre 2010

A tous, les beaux et les moches, les riches et les pauvres.

Aux jeunes et aux vieux, aux bien-portants et aux malades, surtout à tous les gens qui se sentent isolés, bien que parfois au milieu de plein de monde. A Tous, je souhaite une douce soirée.


Quand je serai seule, un jour cela viendra peut être. Pour ces jours là, je sais déjà que je ne  regarderai pas la télé trop déprimante en ces soirées de cotillons un peu stupides et complètement artificielles. Pour cette soirée "spéciale"  je crois que je m'achèterais un bon bouquin, enfin un bon bouquin selon mes critères, beaucoup d'hémoglobines et d'humour, un feu dans ma cheminée ou pas, il faut de l'énergie pour allumer une flambée, et surtout pour la préparer (bois, cendres...)Alors peut être mon lit, simplement, et de la musique douce, du jazz, probablement. En général  la musique ou la lecture prend le pas et soit je referme doucement le livre, soit d'un claquement sec, j'arrête ce pollueur de calme.

Il m'est arrivé autrefois d'être seule à Noël, je vivais alors  dans une ambivalence complète de mes sentiments: mauvaise humeur vers tout l'extérieur, et satisfaction intense de ne pas être obligée. Ne pas être obligée par rien. Je n'avais pas choisi ces solitudes et me souviens fort bien d'un soir du 24 décembre où je grelottais de fièvre, seule chez moi.  Je n'avais eu ni la force ni le courage pour même manger le délicieux diner que je prévoyais de faire.

Ne jamais déchoir, ne jamais baisser la garde, aimer et profiter de la vie.


Depuis que j'ai choisi la vie à la mort qui me tentait parfois, j'ai décidé de prendre le plus souvent un contre pied complet face à ce que je dois faire, je fais ce que je veux, si je  peux. S'aimer soi même, premier devoir de tout chrétien (  et oui..) demande de prendre du temps, et de s'écouter en s'acceptant. Je hais ces expressions à la mode comme "se faire plaisir", car il s'agit là, de plaisir immédiat, presque animal, et obligatoire, revenant bien souvent à du prêt à consommer imposé, mais  souvent il ne reste rien en bouche après ce plaisir rapide et sans saveur.

Je me rends compte que mon propos qui aujourd'hui, se voulait plus léger, ne l'est pas, j'arrête, pardonnez moi. Et si ce soir vous êtes seuls, sachez qu'en fait d'une façon ou d'une autre vous ne l'êtes pas, nous sommes en fait tous ensemble unis dans une invisible toile, nul n'est parfaitement heureux et tous pouvons arracher une birbe de bonheur, ou tout au moins de moins souffrance.

Ce soir, chez nous les Waterloo, c'est soirée en petit comité, nous sommes cinq, Lhom, mes trois derniers gars et moi, ce soir, nul cotillon ni prestige, parce qu'on ne le veut pas, après une messe des familles où Lhom chantera encore trop fort le Gloria, commencera simplement, une soirée où les garçons découvriront leurs cadeaux et dévoreront tout ce que j'ai préparé, enfin, je ne pense  pas qu'ils puissent  y arriver...


                                                      Photo du site Psychologie (pur hasard, mais beau bb)


En vous souhaitant à tous une Joyeux Noël

penelope

jeudi 23 décembre 2010

Noël, héritage universel ou foi chrétienne?

                               Ils sont fous ces américains? Comme les romains, pas plus ni moins!   Dixit, Asterix!                              


Noël interdit? Noël mot tabou?  Ils sont fous ces américains!


                                                La réponse? perso, je préfère le graphisme des anti-Noël...                                                                

Posez la question à des enfants et jeunes dans la rue. Qu'est qu'une crèche?  Si vous demandez "Noël "vous n'aurez que des histoires de réveillons, déjeuners et cadeaux, recentrez: La crèche!

Et vous aurez comme réponse:

La crèche, il y en a une chez ma mamie, on y touche pas!
Il y a une maman, un papa et un bébé!
Il y a une crèche à l'église, avec des bougies, des bergers des moutons et des anges avec des ailes!

Je suis certaine que vous n'entendrez jamais aucune référence à ce que les chrétiens nomment la Sainte Famille. Et c'est peut être très bien ainsi. Noël  est devenu fête de la famille où la notion même de famille est mise en valeur et cela au coeur de la fête commerciale, l'amour d'une famille est mis comme valeur première, miracle.

Pour une société est ce néfaste? Surement non, tout au plus, curieux pour notre société si matérialiste.


Si vos avez été un peu attentif, vous verrez que la fête chrétienne s'est peu à peu déplacée vers une fête strictement familiale, où les enfants sont mis à l'honneur et les adultes font semblant de croire au bonheur possible du vivre ensemble.

Juste retour des choses. Les fêtes chrétiennes se sont toutes substituées à des fêtes païennes, et peu à peu ces fêtes chrétiennes cèdent la place en douceur aux fêtes simplement familiales.


La Toussaint? Qu'est ce?  Une fête où se rassemblent les familles pour se souvenir des disparus? Tout faux! C'est la fête des vivants, toujours confondue avec le jour des morts (le 2 novembre) . Nous avons tous vocation à la sainteté, donc la Toussaint est une fête commune, à tous, vivants et morts. Cette date ne fut pas choisie au hasard mais remplace un antique culte des morts païen.

De même les fêtes de fin d'année, dont Noël,  sont fixées en remplacement des fêtes du solstice d'hiver. Période ou la vie reprend le dessus sur la mort. Les nuits enfin cessent de prendre le pouvoir et le jour regagne la bataille.  Le gui  symbole de ce qui pousse sur ce qui parait mort est mis à la lumière car doté de pouvoir magiques.

Pâques remplace la fête du Printemps,fête païenne, où la vie renait pleinement, les poules pondent de nouveau et autrefois chez moi, chaque repas pascal débutait par un plat d'oeufs  ...


Nos jalons restent immuables, cela ne gêne personne, si on a la Foi, tant mieux, et si on l'a pas, sans hésitation, tant mieux aussi! ces jalons sont nécessaires. Si cela devient inacceptable pour le "politiquement correct laïc" il faudra se résoudre à nommer le père Noël, père rouge??????

mercredi 22 décembre 2010

Cuisine rapide et facile Tupperware

J'achète tout et n'importe quoi sur e bay, parfois pas cher, d'autre fois, trop. Prise de remords incessants sur mes qualités de cuisinière pas très appliquée j'ai acheté ce livre. Quelle erreur, de la cuisine pour les américaines,  c'est ça? Quand on a lu de La couleur des sentiments  je n'ai pas pleuré, bien que ce fut peut être un des ressorts de ce livre à l'eau de rose, bourré de bons sentiments, et bien vu quoique complètement convenu, néanmoins j'ai appris plein de trucs sur la cuisine américaine. On comprend l'utilité publique de Tupperware, mais venez donc en France!


                                                 Attention, ceci a l'air d'un livre de cuisine, juste l'air!                                            
                                                                                                    
Vous croyez encore que la cuisine s'apprend dans les biberons, on vous a menti, ma mère ne me laissait jamais entrer dans la cuisine, sauf pour faire la vaisselle et elle suivait toujours au ml près les recettes sans jamais ôter un ingrédient ni en changer la moindre épice. Nous sommes différentes, je cuisine comme je suis, cuisine inventive, basée sur ce que j'aime, ce dont j'ai envie, imaginative avec une base de technique très faible, une patience inexistante et un budget limité. Le tout me ressemble, a du caractère des subtilités inattendues, et fait en général la quasi unanimité! Et parfois des ratages tout aussi éblouissants.

J'ai payé trop cher ce livre "Cuisine facile et  rapide " mais ils ont oubliés de préciser que ce n'était pas de la vraie bonne cuisine!  par exemple page 12,  trois recettes: ramequins aux épinards, omelette au chorizo et gâteau yaourt.







Pour le ramequin aux épinards, oubliez tout de suite, long et résultat nul, si vous tenez à la  présentation achetez des épinards à la crème surgelés et une fois dégelés moulez les, mais à mon humble avis, vos mecs s'en foutent, qu'ils aiment ou pas les épinards, cela reste de la verdure, et la présentation, n'est justifiée à leurs yeux que par notre côté très" dinette" .


L'omelette au chorizo, j'éviterais vu l'odeur, d'une part, le lait, l'huile d'olive, tout ça dans une même fricassée d'oeufs, même si vous utilisez des oeufs "frais" cela sera épouvantable, je le pressens.

Quand au gâteau  yaourt, si vous ne  savez pas faire je en vous dirai les secrets, basiques,  je connais quelqu'un qui les rate, mais il faut se dire toujours, que la cuisine, c'est un peu, comme pour  le jardinage, l'amour et  l'imagination suffisent.


je souhaitais acheter:  Grandes tables, grands buffets, vais je le faire?

La lecture des livres de cuisine me dépriment toujours, je pense que je vais m'épargner encore.

Entre neige et pluies.

Lorsque la neige fond sur la montagne avant dans la plaine, il va neiger de nouveau.

Mon vieux voisin avait averti Lhom qui a doucement rigolé en m'expliquant  que le versant  est ensoleillé, ensoleillé, si l'on veut, le solstice d'hiver laisse peu de place au soleil.


                                                          



La météo confirme le présage de Monsieur Henry, nous aurons Noël sous les flocons, L'idée de mes deux poêles à bois me réconforte à la perspective d'être peut être isolée quelques heures au bout de ce chemin que nul n'emprunte et que déneige qu'à la fin de son parcours  le chasse neige. Lhom a vu stupéfait Monsieur Henry prendre presque tous les jours le chemin, neige ou pas, sa deux-chevaux passe et qui l'aime le suive, souvent nous mettons nos prneus dans le chemin ouvert. Maintenant Lhom  connait le tracé exact du chemin et n'hésite plus à ouvrir ce chemin,  nous ne risquons pas grand chose si ce n'est au retour,  de ne plus pouvoir remonter la petite côte juste en arrivant à la maison.





J'ai eu maman au téléphone ce matin on leur annonce un déluge, elle me dit son espoir de voir la pluie enfin cesser, je n'ai pas osé lui dire que cela pouvait continuer au moins 40 jours, elle doit partir demain, afin de passer Noël chez ma soeur, ses projets sont suspendus aux torrents d'eau déversés par le ciel.



Comme tant et tant de gens nos projets dépendent du temps qui fera, pourrons nous partir le 25 au matin afin  de passer la journée de Noël  chez mes enfants? Cela n'est pas certain, nous n'accordons plus trop de confiance aux prévisions et  je regarderai peut être la montagne en face, pour savoir si je peux partir ou pas.

mardi 21 décembre 2010

Les traditions familiales de Noël (3 et fin)

D'années en années notre façon de passer Noël a évolué, la personnalisation des traditions et coutumes familiales différentes a réellement contribué à donner une identité particulière à notre famille, dans notre société, avec nos héritages, goûts et envies aussi. les psy parlent de réappropriation.



Les fêtes de Nöel commencent le plus traditionnellement possible pour une famille issue de familles catholiques. La crèche est en général faite par les enfants, s'ils sont volontaires, au début de l'Avent, point de papier rocher mais du papier crépon (même orange vif, une année) ou tout autre chose, la crèche est une crèche nouvelle que j'ai choisi  il y a longtemps, petit à petit elle s'est personnalisée avec des santons qui ne sont que chez moi: un marin, une sorcière (en fait je ne sais ce qu'est ce "santon"espagnol), tahitienne et esquimau vont aussi à la rencontre du mystère de la Nativité. Une jolie petite église grecque, blanche et bleue et bien d'autres personnages crient au monde entier que le Christ est venu pour tous.

Les enfants y voient une ribambelle joyeuse et rajoutent au fil des ans, petits cailloux peints en argent, pomme de pin ou bien encore personnages en pâte à sel. les petits ont souvent mis des  playmobiles et certains de mes enfants avaient leurs petits moutons collés tout près du petit Jésus, Dieu merci Jésus a le coeur grand. Je laissais faire.


                                             photo "Le jardin des simples", blog bis.

Le sapin se dresse avec plus de rigueur, là aussi si les enfants le souhaitent il le décorent, sinon je m'y colle. Les décos sont multiples et varient d'une année sur l'autre: couronnes, flocons de neige sur les fenêtres, couronnes dessinées par les enfants partout, silhouettes de sapin peintes en vert aux flocon de coton sur le frigo... Tout est prétexte  pour laisser les enfant s'emparer de la décoration, Noël est d'abord une fête de la famille donc surtout une fête pour les enfants.

Peu de temps avant Noël, je dispose coupes et coupelles de friandises un peu partout dans le salon: rochers Ferrero, chocolats truffes...  Le niveau est régulièrement fait afin de ne jamais offrir une coupe vide déprimante à la vue et culpabilisante à la tête.


Le 24 à midi,  nous avons au menu du boudin blanc grillé avec des pommes et des marrons, Lhom adore cela, c'est rapide à préparer et sonne un peu la fin de l'attente . Les jours précédents menus et cuisine avaient un peu monopolisés mon attention: truffes au chocolat, sablés, marquise mise au congélateur... Maintes gourmandises peu à peu sont élaborées avec la contribution des enfants. Guillaume est spécialiste de sablés (cette année encore, il est attendu de pied ferme) Valentin se pourlèche les doigts à l'idée de rouler les truffes cela sera jeudi.

J'ai essayé un temps d 'écouter l'après midi avec les enfants des chants de Noël, ils adorent parodier et cela se termine toujours en karaoké sauvage, je dois manquer d'énergie  je n'insiste plus.


Le 24 , nous allons à la messe des familles, vers 18h30, en rentrant, bougies allumées et champagne pour signaler que les agapes commencent.  La distribution des cadeaux en est le point d'orgue. Chaque enfant a beaucoup de cadeaux (entre 7 et 12), deux ou trois cadeaux plus importants et une foule de babioles, l'idéal est de combler des rêves fous et de trouver les bricoles qu'ils adoreront mais coutent si peu cher. J'ai ainsi une année offert des ballons de baudruche (ballons gonflables) à Hubert qui avait quatre ou cinq ans, il était ravi et allait de frère en soeur leur montrer le trésor dont il était propriétaire: une réserve de ballons, à lui.

Les parents ont des cadeaux ou pas, cela importe peu, Lhom n'a jamais d'idée et si cela m'agace parfois un peu je sais qu'il en est fort marri. Les adultes de toute façon sont moins mis à l'honneur pour cette fête.

Il y a de façon permanente une foule de BD, quelques livres , les CD  et DVD sont une valeur à la baisse mais les jeux de console toujours d'actualité.

La veillée de Noël, je propose un buffet froid, l'apéritif a souvent des bouchées chaudes mais tout le reste est disposé sur une table en libre service, nous nous installons sur des tables nappées de grandes nappes blanches. Lorsque nous sommes peu nombreux, le diner est encore plus informel, on se sert une assiette allons regarder comment donc marche le dernier gadget déballé par l'un ou l'autre.

Chacun va se coucher lorsqu'il le souhaite, de grands essais de jeux s'élaborent alors entre  jeunes veilleurs contents d'être enfin maitres de la maison.

Le lendemain, journée cocooning, les jeunes lisent des BD en mangeant des truffes au chocolat sur le lit de repos du salon, ou affalés dans des fauteuils, essai des différents jeux, adultes et enfants trainent en pyjama presque jusqu'à l'heure du déjeuner. Le déjeuner n'a point de menu figé: rôti de boeuf, confits ou même blanquette peuvent tout à fait y figurer. Seul le foie gras est une constante . Je fais choisir généralement à mes jeunes présents les mets qu'ils souhaitent déguster quelques temps auparavant afin de composer mes menus et planifier les préparatifs .

L'après midi ne se passe pas, le soir est déjà là, le plus souvent lorsqu'enfin  surpris nous constatons que la nuit est déjà tombée.

Coups de téléphone aux grand mères et à la famille complètent l'emploi du temps de la fin de la journée. Le soir, au diner,  nous tentons de finir les restes des menus de gourmands et allons nous coucher à notre gré Le seul cadeau du père Noël restera la neige, je ne sais pas si cette année encore il passera à temps.

Les traditions familiales de Noël (2)

Lhom vient d'un horizon très différent du mien, issu d'une famille bourgeoise du Val de Loire, ils ont le sentiment diffus  d'être les véritables gardiens de la France: langue, gastronomie, usages..   Hier j'ai dû procéder à un véritable interrogatoire serré de Lhom afin d'essayer de "tout" savoir sur ses Noël d'enfance.

Tout commençait chez lui aussi par la crèche, installée dès le début de l'Avent, elle reposait lorsque je suis entrée chez les Waterloo sur le même papier immonde, papier rocher,que chez les Berezina, mais était composée de santons très anciens ou  moins, héritage de famille, les santons cassés par les petits sont simplement remplacé par des santons grosso modo de la même facture. La crèche était composée des seuls personnages essentiels: la sainte famille (Jésus, Marie, Joseph) l'âne et le boeuf, les trois rois mages, deux anges, un berger ou deux et leurs moutons complétaient l'ensemble.  Les petits enfants ont toujours étés chargés de disposer les santons à leur gré.  Le sapin de Noël ne faisait pas partie du décor au moins  jusqu'en 1965, puis il rentra dans son salon, modestement  décoré, ma belle mère n'aimant pas le clinquant, aucune guirlande électrique ne le défigurera.



                                                                   crèche du Monde de Stephaline


Les enfants à cette époque là ne sont en vacances que deux jours avant Noël, chez mon mari, ils sont réquisitionnés pour préparer les traditionnelles douceurs: fruits déguisés et truffes au chocolat.

Le 24 au soir, après avoir déposé leurs souliers au pied de la cheminée, ils partent à la longue messe de minuit, en rentrant  dès qu'ils ont l'âge de savoir que ce n'est pas le petit Jésus qui apporte les cadeaux (vers trois ans) Ils ouvrent leurs présents. Point de débauche, jugée même encore maintenant, comme indécente, mais un seul beau cadeau par enfant complété de deux ou trois bricoles.  Jusqu'à l'arrivée du sapin qui modernisera ces soirées traditionnelle, un brunch composé de  chocolat chaud et  de brioche est servi dans la salle à manger en même temps. A cette époque nul ne dinait avant la messe, il fallait respecter un jeûne de trois  heures avant la communion (jeûne réduit à une heure, ce qui fait qu'aujourd'hui,  il suffit globalement de rien manger pendant la messe! )


Par la suite, un diner fin mais simple remplacera ce brunch: plat d'huitres ou foie gras, fromages et dessert complèteront ce repas. Il n'y a jamais de débauche de nourriture non plus chez les Waterloo, le fait-maison est toujours largement privilégié. La table était dressée d'une manière classique et soignée sans aucun décor particulier, pas même une bougie.

Les Waterloo partait souvent passer la journée du 25 dans de la famille, les déjeuners étaient partout identiques: foie gras, dinde farcie et bûche pâtissière. Ici ou là  les enfants recevaient de menus présents, sauf chez leur grand mère qui se faisait une joie de leur offrir le beau cadeau dont ils rêvaient, petit vélo à l'époque où seuls quelques privilégiés en avaient.

Chez mes beaux parents,le menu de Noël traditionnel ne figura jamais à leur table, le foie gras  certes gardait sa place, mais mon beau père chasseur réservait une pièce de gibier qui était  servie à cette occasion, la table est affaire sérieuse, partout mais vue de façon différente selon l'héritage culturel de la famille.


J'ai ainsi appris à confectionner gâteaux au chocolat, mousse et marquise  ainsi que les truffes si faciles à faire dans ma belle famille, le chocolat n'était pas dans le patrimoine culinaire des Berezina. Si aujourd'hui j'ai le temps et l'occasion j'essaierai de savoir si les petits Waterloo avaient des petits moutons baromètres de leur sagesse...

lundi 20 décembre 2010

Les traditions familiales de Noël (1)

Traditions et coutumes de Noël varient dans chaque famille, la famille de Lhom ne fêtait pas Noël comme nous le faisions à la maison et nous ne passons pas les fêtes de la même  façon qu'il y a trente ans. En réfléchissant à ce qu'il me restait à préparer, je me suis rendue compte qu' insensiblement nos habitudes changeaient.


Les Berezina  (ma famille) passaient systématiquement Noël chez eux, point de famille du côté de papa et ma seule aïeule, grand mère maternelle passait les fêtes chez son fils unique. Cela convenait très bien à tous.

"Le" Noël type dont je me souviens est un Noël provençal, Maman revendiquant bien fort ses origines provençales bien qu'elle n'ait finalement qu'un quart de sang provençal et fut élevée en Afrique du Nord. Tout commençait au début de l'Avent qui sonnait l'heure de la préparation de la crèche, crèche monumentale, maman profitait des tous ses passages en France pour acheter tous les santons Carbonel qu'elle ne possédait pas encore, elle en possède  plus de 170... La crèche, était dans ma petite enfance le seul élément stable sur lequel maman pouvait compter pour faire "comme si" nous étions en France.

Elle opérait seule, après avoir fait dégager le coin du salon ou était installé alors des planches sur des tréteaux. Elle recouvrait l'ensemble  méticuleusement de papier camouflage en le froissant, ce papier était sensé imiter la nature, il était fort laid. La grotte était façonnée dans ce papier et avait un lumignon pour l'éclairer.  Rivière en papier argent, moulin, ponts  tout était supposé représenter  un village provençal  de la fin du XIX. Mousses et graviers, cachaient heureusement à peu près le vilain décor sur lequel était disposé les santons.

Durant tout l'Avent,chaque enfant avait un mouton identifiable par son prénom marqué au dessous. Ce mouton  faisait la course avec les autres petits moutons, il avançait ou reculait  vers la crèche vide selon la sagesse de l'enfant représenté. J'étais avec mon frère ainé souvent à la traine, mas je m'en moquais complètement, le 24 au soir nous étions tous unis, côte à côte à contempler l'enfant Jésus tombé du ciel.

                                            
                           Petite crèche provençale. Celle de maman était infiniment plus grande et compliquée.




La crèche était le point phare de la décoration, décoration simplement complétée par un immense sapin, décoré de boules fragiles et guirlandes dorées. A la maison nous avions des guirlandes électriques qui nous ravissaient, hypnotisés par la régularité des: j'allume, j'éteins, j'allume... Il n'y avait ni couronne ni autre décor qui n'étaient point de mises à cette époque là.

 Le 24 au soir, la fête ne commençait pas avant minuit,  nous dinions le soir du 24 très simplement d'une soupe de légumes et d'un yaourt, exceptionnellement papa dinait à la cuisine, avec nous, laissant le temps à maman de préparer ainsi la salle à manger et les trésors qu'elle devait receler.

Nous n'étions pas invités à aider maman pour quoi que ce soit, tout devait être parfait, donc sans mains maladroites d'enfants. Elle dressait une table solennelle dans la salle à manger décorée exceptionnellement par des bougies. Point de cheminée allumée, maman n'avait pas cette tradition là.

Après avoir grignoté des crottes en chocolat et quelques autres douceurs. Juste avant le départ pour la messe, nous étions invités à venir déposer sous le sapin, chacun, un de nos souliers. Nous allions à messe de Minuit, à pied de préférence et  endimanchés jusqu'au cou. La messe durait longtemps, mais à condition de rester discret nous pouvions nous assoupir.

De retour de la messe, le père Noël était passé, le père Noël ne faisait pas partie du folklore familial mais la débauche de cadeaux, si. Nous déballions  nos cadeaux très excités  en prenant juste le temps de grignoter encore du chocolat. Je suppose que mes parents buvaient du champagne mais je ne m'en souviens pas.

Nous nous mettions à table vers une heure du matin. Nappe blanche, bougies allumées, porcelaine et verres en cristal. Le menu du 24 au soir était souvent composé de saumon fumé, boudin blancs grillés accompagnés de pommes et purée, parfois nous avions des bouchées "à la reine" aux saint Jacques d'autres fois de la langouste. Le point d'orgue de ce souper était les treize desserts sans lesquels la chance allait manquer à la famille, ils devaient être tous présents sur la table même si la place manquait. De vrai dessert il n'y en avait qu'un, en principe une bûche glacée,  maman superstitieuse  comptait et recomptait les desserts  afin d'être certaine de ne pas s'être trompée.

La corbeille de fruits où devait obligatoirement figurer des mandarines ou oranges. Dans des coupes  les quatre mendiants: noix, noisettes, figues sèches et dattes, les fruits déguisés de pâtes d'amande ( cerises, noix, dattes, pruneaux, amandes, orange confite), la pompe que nul ne touchait espèce de brioche grasse, seule maman aimait cela, et des sucreries qui nous étaient servies qu'à cette occasion: nougat, calissons, marrons glacés, pâte de coing. Le décompte devait absolument  aboutir à ce fatal chiffre de treize, ni plus, ni moins.


Nous ne nous attardions pas à table mais retournions vite jouer, puis accablés de fatigue nous allions de nous même nous coucher. Le lendemain , seul un déjeuner solennel marquait la journée. A ce déjeuner le menu était immuable; foie gras, dinde farcie avec  marrons et  champignons, salade, fromage et enfin  les treize desserts dont la bûche pâtissière était le point d'orgue. Nous étions fréquemment malade, l'un ou l'autre voire tous de ces excès, mais en quelque sorte cela faisait partie des traditions.... Heureusement nous avions une semaine avant de nous remettre.

Les années ou Maman passe Noël avec nous,   aujourd'hui encore elle  dénombre machinalement les desserts que je pose sur les tables, et ne se trouve pleinement rassurée quand après avoir un peu triché elle trouve enfin le nombre fatidique.

On dira que les chocolats ne comptent que pour un!  S'exclame t- elle soulagée parfois. Cette année elle passe Noël chez ma soeur qui est, elle aussi,  aussi très attentive à ces détails.

vendredi 17 décembre 2010

De votre temps c'était comment?

Hier, j'ai éclaté de rire, cette pub est épatante. Ne pas se fier à l'apparence des gens....




Il y a deux sortes de gens, ceux "de leur temps", c'est à dire d' aujourd'hui et ceux qui vivent avec leurs souvenirs accrochés comme bernique à son rocher.

Cela n'a même pas obligatoirement à voir avec l'âge réel des personnes mais plutôt est du ressort des tempéraments. Je connais de très jeunes adultes qui s'adressent à des plus jeunes en faisant référence à leurs propres enfances, pourtant en dix ans la vie a changé.

Les références et notre mode de vie bougent tout le temps, il y eut certains avantages à telle époque qui ont sombré corps et bien, d'autres choses sont arrivées et ont bousculé notre quotidien. refuser le changement ou se réfugier dans un âge d'or n'arrête pas l'horloge de la vie.

Il est assez naturel de se référencer à ce que l'on a connu, mais y renoncer est parfois salvateur.

De mon temps à Noël on avait un ou deux  cadeaux et encore ils étaient souvent  utiles!  
De mon temps les jeunes faisaient toujours le service à table!
De mon temps ils faisait chaud en été et froid en hiver.


Ma mère vit "de son temps" , j'ai toujours trouvé cela horriblement déplaisant. Elle essaie depuis toujours de nous imposer les règles qu'elle avait subi étant enfant, puis jeune femme. De son temps "les femmes obéissaient à son mari, c'est d'ailleurs le secret des ménages heureux!"

Elle n'a pu s'empêcher de le confier à Alice, il y a trois ans, juste avant que celle ci se marie, maman sait que je refuse ces héritages poussiéreux qui figent les gens dans des carcans aussi inutiles qu' insupportables. Mais le taux de divorce était bien moins élevé...  On se moque souvent des tribus exotiques ou carrément "attardées" qui se reposent  uniquement sur ce qui s'est toujours fait afin de savoir ce qui doit se faire, nous sommes tous exactement tissés de la même chair et agissons instinctivement de la même façon.

Lhom estime que c'est dû à notre paresse naturelle, il est bien plus facile de se laisser porter par le groupe et obéir qu'innover ou simplement oser.

Souvent on se souvient de son temps pour réclamer notre dû! Notre grand mère nous envoyait jouer dehors? Alors Ouste dehors les petits braillards! Bon, moi je les mets devant la télé plutôt, pas mon ordi, au secours il vont le planter! mais  mon temps, c'est maintenant et parfois demain, à regarder autour de moi, nous sommes hyper nombreux à être ainsi.

Il y a un test amusant à faire, je l'ai fait, comme on me l'a fait. A propos de tout ou de rien, demandez:

"Et de votre temps, c'était comment?"

Vous verrez sa réaction et saurez ainsi si de prime abord la personne interrogée  aujourd'hui ou se réfugie dans son passé.

jeudi 16 décembre 2010

Chic, il neige.

Cela a donné des idées à Lhom....

De la diversité à l'épreuve de la gastronomie française.


Hier j'ai allumé la télé très tôt, et ai regardé pour la première fois cette semaine "Un dîner presque parfait", Valentin désœuvré m'avait rejoint. Je savais que l'émission cette semaine se passait dans une école de cuisine, et loin de moi de tenter de les imiter je souhaitais simplement augmenter ma culture G (générale) rayon: Les savoirs des terroirs. La semaine dernière j'avais constaté avec amusement que les candidates jouaient plus à la dinette qu'autre chose, servir une tomate cerise confite au caramel par personne est très tendance et raffiné mais un peu stupide quand on propose cela à un apéro à un mec. Mes hommes préfèrent un seau de tomate cerise et une bonne saucisse sèche à découper... Pas raffiné, mais simple à préparer! 


C'est très tendance en ce moment de regarder des émissions culinaires, il parait aussi de cuisiner, mais chez moi, c'est comme pour le réchauffement climatique, j'ai quelques années de tranquillité avant de me culpabiliser pour mes apéros  olives, cacahouètes et saucissons! Je commence donc en cas de désoeuvrement intense à me cultiver:





Paris - Ecole de cuisine, semaine du 13/12/2010

Paris, capitale de la gastronomie française, sera le théâtre d'une compétition inédite cette semaine. Cinq jeunes apprentis chefs, élèves dans des écoles de cuisine parisienne, vont s'inviter dans les locaux des leurs écoles et tenter de remporter le titre de meilleur jeune chef de la semaine.







  Donc on est OK il s'agit bien de gastronomie française. Or Laura, jeune musulmane mignonne comme un coeur par ailleurs est candidate. Elle ne mange donc pas de porc, ni de viande non halal ni ne boit de vin. D'emblée je dis tout fort

"Quelle emmerdeuse celle là, que fait elle dans ce concours!"

Là, bingo j'ai perdu 4 points et un regard plus que courroucé de Valentin. J'assume et explique.

Bien entendu, le fait qu'elle soit musulmane n'est pas ennuyeux, mais ôter de la gastronomie française tout porc, je supposais par ailleurs  que l'école avait  approvisionné  de la viande halal et tout vin, c'est déjà hyper réducteur pour notre cuisine.


Au coquetèle, le jeune Romuald servait du pâté lorrain, recette fétiche de sa région natale, aïe, aïe, aïe. Ouf, il savait Laura musulmane et donc lui servait à part des petites quenelles. Un bon point pour lui.

J'en profitais au passage pour rappeler à Valentin un point essentiel de la courtoisie française. Même si tu détestes, tu manges ce que l'on te sert sans marquer le moindre dégout et même avec le sourire, on peut le faire je t'assure! J'ai réussi à manger des ortolans en Gironde alors que j'avais le coeur sur les lèvres, mais je savais mes hôtes m'avoir préparé ce plat avec tant d'amitié. De même Romuald a fait preuve de la courtoisie élémentaire française, on ne sert jamais certains mets sans s'être renseigné auparavant du goût des invités et on respecte toujours leurs différences.


Valentin grommelait en affirmant que j'avais tort. L'entrée nous réserva une surprise de taille, un plat où des langoustines trônaient sur une pâte brisée nappées de sauce . Grimace de Laura, elle n'aimait pas non plus ni les poissons ni les crustacés..

Je l'avais bien dit, c'est une emmerdeuse. Je regagnais instantanément  tous mes points, Valentin est bon joueur. Mais que faisait donc cette jeune fille dans ce concours de cuisine voué à la gastronomie française? Son plat  ne fut pas perdu, cela m'aurait désolé  il fut dévoré par sa voisine de table Juliette en effet gourmande avait adoré cette entrée.

Lhom arriva, et voulut voir les championnats de natations, étant donné que demain je monopolise la télé à son grand regret pour regarder la finale de  Koh Lanta, je zappa sur la 2.

Alors à mon habitude me posant des questions je me suis vraiment demandé pourquoi Laura avait été sélectionnée pour cette émission? Besoin de la production d'une "emmerdeuse" de service ou volonté de présenter la "diversité?  Diversité bien représentée à Koh Lanta, mais là, la bouffe ne pose pas de problème... Du riz et des bananes ça va, question gastronomie, une portion plus congrue n'existe pas.

La motivation de Laura ainsi que son jugement me paraissent  aussi  mis en cause, comment peut elle penser qu'elle est à même d'être juge dans un concours de  gastronomie française  en sachant qu'elle ne mange ni porc  ni produits de la mer ni ne goûte la moindre petite sauce madère ou bourguignonne?

je devrais peut être m'inscrire à Koh Lanta, je ne suis pas sportive du tout, ne l'ai jamais été, et alors ce serait du racisme que de m'exclure pour cela. Je suis comme les autres, à part cela, et personne ne doit  juger ma différence. 

Si les réalisateurs de cette émission  avaient un peu plus de bon sens ils sauraient que l'attitude prévisible de cette jeune fille n'ajoute pas un peu de piquant dans cette émission mais provoque de l'agacement qui pourrait renforcer certaines attitudes racistes, mais le bon sens ne résiste pas devant l'idéologie. Tant mieux pour Juliette.


mercredi 15 décembre 2010

Croire ou ne pas croire au père Noël.

Je n'ai jamais peur de traiter les sujets brûlants de l'actualité.  La langue de bois, c'est pas mon truc, aussi de plus en plus fort je vais pourfendre les vieilles traditions des mémés menteuses.

Le père Noël n'existe pas.

Désolée si vous avez  20 ans , que vous lisez mon blog, et que vos parents et grands parents tous unis pour sauvegarder la magie de Noël ne vous ont jamais avoué la vérité.  Pour contrer la noirceur de la vie quotidienne de plus en plus de parents maintiennent leurs enfants dans la pleine innocence de leur toute petite enfance.

Une grand mère de 52 fêtes de la nativité (dans le texte!) dénonce l'institutrice  de sa toute petite fille pour avoir abordé le sujet au combien sensible de l'existence du père Noël. Lettre à l'inspection académique contre cette briseuse de rêves. Suzon, 8 ans, croyait encore que toutes les nuits de Noël le père Noël, gros père devant s'introduisait frauduleusement par la cheminée malgré la flambée ou par la porte bien que verrouillée pour déposer au pied du sapin tous les joujoux dont elle avait rêvée.




De deux choses l'une; ou sa petite fille est bien cruchinette et pour la préparer au dur monde de la vie, il serait souhaitable de lui dire toujours la vérité sinon elle pourrait rencontrer de grosses embûches adolescente: consommer du crack car on lui a dit que c'était comme du chocolat, le chocolat ne fait jamais de mal lui a dit sa mamie , tricher à un examen pour être charitable, sa grand-mère  lui a appris qu'il fallait être gentille, tomber  en cloque à moins de quinze ans car sa mère-grand a voulu préserver son innocence.

Ou bien, la petite fille était désolée d'apprendre cette horrible nouvelle à sa grand mère si gentille: Le père Noël n'existe pas. elle devra bientôt aussi lui annoncer les tristes vérités des petites souris et des cloches de Pâques....

La vie d'un enfant est parfois difficile. Ces mêmes adultes qui affirment pour le moins que mentir est un vilain défaut, voire un vrai péché, proclament  d'ailleurs ne dire que la vérité à leurs enfants:


Jamais je ne te laisserai, tu me crois n'est ce pas?


Il n'y a plus de chocolat dans le placard.


Les vaccins sont faits pour protéger des maladies. 


Ton père et moi divorçons mais nous nous occuperons tous deux de toi.


Ce n'est pas parce qu'il y a un nouveau bébé que je t'aimerai moins mon poussin.

Ces mêmes parents donc sapent la crédibilité qu'ont leurs enfants en eux, je n'ai jamais fait croire ces fariboles à mes enfants.Dès l'âge de trois quatre ans de toute façon ils auraient découverts la supercherie, en se rendant compte que le père Noël du petit Kevin n'était pas aussi généreux que celui de Guillaume, saleté de bonhomme...

J'ai eu une conversation assez musclée à ce sujet la semaine dernière avec Charlotte, Pierre (5ans) est sensé croire au père Noël, l'an dernier je l'avais vu faire un clin d'oeil discrètement à Hubert lorsque son père évoquait le père Noël. Je l'avais signalé aux parents. Pierre est bien élevé, il sait que contredire ses parents ne se fait pas. Charlotte m'a intimé de ne rien dire.Elle passe Noël chez ses beaux parents, et Alienor, 8 ans, l'ainée des petits enfants du côté de Greg est sensée croire à cet andouille de gros-truc qui vient du pôle nord, fait ses courses chez Toy'r us et arrive à se souvenir de toutes les listes qui lui ont été confiées. Si lorsqu'elle découvrira la vérité elle rejette l aussi la Foi que  lui inculque ses parents, c'est que la distinction n'a pas été faite.


J'ai déjà du apprendre à Pierre que les anges n'étaient pas des personnes physiques, volant dans le ciel avec des ailes, il me l'affirmait, j'ai essayé de lui expliquer ce qu'étaient des entités spirituelles.

Je ne mentirai pas  à mes petits enfants, si l'un d'entre eux me pose la question qu'il ait deux ou vingt ans, je suis navrée chers parents angoissés à l'idée que vos enfants peuvent supporter la vérité, j'avouerai; et nous savourerons ensemble l'enfant et moi quelques chocolats afin de mettre au point une stratégie visant à dire la vérité à leurs parents....

mardi 14 décembre 2010

Groupe des racistes anonymes.

Depuis trois jours on nous saoule avec Marine le Pen, diable personnifiée, populiste, ça veut dire quoi? poujadiste, idem ainsi que pétiniste que des trucs d'avant ma mère grand et aussi, raciste. Qu'est ce qu'être raciste? Mes enfants pensent souvent que je suis raciste.


Alors j'ai fait un cauchemar cette nuit, j'avais perdu tous mes points du carnet de bon-citoyen, essentiellement des points de tolérance citoyenne:

- je râle lorsque je ne peux pas emprunter une rue pour cause de prière communautaire des musulmans,  moins trois points
- je refuse de parler à un truc voilé de la tête au pied, pour cause qu'il ressemble à un fantôme et que j'ai peur des fantômes et je ne sais pas si ce sont des hommes ou des femmes de plus  je refuse que ces fantômes aient quoi que ce soit à voir avec mes enfants ou moi même, moins deux points.


De points perdus  en points perdus , j'ai du participer à des séances obligatoires de redressement citoyen, avec cours accéléré de "banlieusard"  (langue parlée dans certaines banlieues) et dégustation de plats qui ne sont pas mon pot au feu habituel.


La première séance j'ai essayé d'expliquer:

Lorsque je suis dans un pays à coutumes différentes de la France, je respecte ces coutumes, en pays musulmans, je ne me découvre ni les bras, ni les jambes et garde toujours une tenue "modeste"; tout le monde  dans la salle approuva  ce type de comportement mais lorsque  je fis remarquer que j'attends des personnes ayant des coutumes différentes des miennes qu'elles évitent  de nous choquer dans notre vie de tous les jours, je vois les sourcils se froncer. Ce respect n'est que dans un sens, pas dans les deux, j'ai tout faux!

La seconde séance j'ai encore essayé de me défendre:

Mais lorsque je vais en Auvergne chez mon vieux voisin, c'est pareil! je ne comprends pas ce qu'il dit, refuse de rentrer chez lui, rapport à son hygiène ayant des critères nettement plus faibles que les miens, tout le monde hoche la tête compréhensif, encouragée, je continue, la soupe à 10h du matin ne m'inspire pas, et je ne supporte pas  l'odeur de son frichti, bien que Lhom m'assure que cela doit être très bon, les yeux de mes interlocuteurs sont bienveillants, alors je rajoute je suis écoeurée aussi par l'odeur du couscous au coeur de mouton confit et le dajratankai ne m'inspire pas, ainsi que la soupe aux  ailerons de requins et les  fritons (pardon mes amis du sud ouest).. Hélas j'avais essayé de me rattraper aux branches mais mes propos suscitaient de la réprobation et une sentence: Je suis raciste.


De nos jours être raciste est le plus vilain des péchés. Le racisme n'a plus la même définition qu'autrefois, car de bien entendu, aucun homme en vaut plus qu'un autre de par sa race, culture... Tout un chacun a le droit de vivre en paix dans son pays et chaque pays devrait pouvoir offrir à ses ressortissants la possibilité de vivre calmement.

 Je ne me sens pas mal à l'aise lorsque ma présence est tolérée avec bienveillance, mais à plusieurs reprises ces dernières années j'ai du renoncer à des déplacements par crainte, rues que seuls des hommes d'origine maghrébines squattaient, bandes de jeunes barrant l'entrée d'un centre commercial....  Je ne me sens pas toujours en France, chez moi, en sécurité, bien que privilégiée pouvant éviter au maximum ces contacts que j'appréhende ou déteste. Si c'est cela être raciste, je suis raciste.

                                             photo La Provence


Mon souhait? Que les enfants de ces femmes deviennent  des français, des vrais, libres à l'abri des musulmans intégristes.


 Je n'ai jamais voté FN, mais j'aimerais que mes enfants et petits enfants se sentent chez eux en France que la culture héritée de leurs parents et grands parents reste la culture dominante. Non aux femmes voilées, non aux rues barrées pour cause de prières (autrefois il n'y avait pas de mosquées mais les musulmans priaient chez eux, comme les cathos en pays musulmans  aujourd'hui d'ailleurs) , non aux minarets, non aux écoles islamistes ou l'on enseigne la Charia, qui est contraire aux droits de l'homme, non aux menus halal à l'école les juifs n'ont pas de nourriture casher et les cathos souvent de la viande et fête le carnaval le Vendredi Saint, non aux horaires décalés dans les piscines et aux plages réservées aux femmes....

je n'ai jamais voté FN mais j'aimerais que l'immense majorité de musulmans modérés qui vivent en France puissent ne pas être pratiquants sans se faire agresser pour un café pendant le ramadan, que les jeunes filles musulmanes puissent se marier à leurs convenances avec des infidèles sans risquer le pire, que tous puissent suivre des études, aller au cinéma, à la piscine, rire et danser ensemble. Cela sans les barbus.

Je n'ai jamais voté FN, mais comment faire pour que la France reste France?

lundi 13 décembre 2010

Malaise au rayon saumon.

 Chaque semaine la corvée frigo revient, je hais les grandes surfaces mais estime qu'elles nous font gagner tant de temps dans ce que ma grand mère appelait les "commissions". Maman et ma belle mère font leurs petites courses tous les jours encore, pain frais et journal , elles prennent leur viande chez le boucher, papotent avec les commerçants et consacrent une heure par jour  environ à ces menues emplettes.

 J'aurais le temps de vivre ainsi, mais très sincèrement je déteste aller chez le boulanger puis chez le marchand de journaux, ce quotidien routinier me déprime . Je fais partie de ceux qui désertent le centre des villages et coeur des cités. Aller au marché n'est sympa que dans un imaginaire très loin de ma réalité,  il faut surmonter pleins d'épreuves afin de participer à cet acte socialisant très bien côté par les néo-ruraux, bobos, dont je suis pourtant assez proche. Tout d'abord   garer sa voiture alors qu'il n'y a pas de place, rejoindre le marché en  se frayant un chemin au milieu  des cagettes amoncelées, SDF,  passants nonchalants et autres obstacles composés  du mobilier urbain  aux poussettes d'enfants et durant ce parcours du combattant faire un choix de commerçants,  puis attendre devant  chaque étal choisi afin d'être servie, parfois rapidement, parfois pas, se battre aussi pour obtenir le privilège d'être enfin entendue.

"Pardon, madame, j'étais là, avant vous!"


"Mais la queue ne démarre pas de côté?"


"Non, de l'autre côté, mais cela fait trois personnes que je laisse passer"


Le commerçant : "On peut pas tout voir, et même si on voit on ne peut rien dire.. Surtout avec les petits vieux.."

"Touchez pas aux légumes s'il vous plait madame!"

Sourire lorsque le commerçant n'a pas de plastique pour envelopper les radis terreux vendus à prix d'or, les enfouir dans son cabas, propre jusqu'alors et enfin  sortir son porte monnaie pour régler,

"Vous n'avez pas la monnaie?"

L'épreuve est à demi finie, les courses terminées,  il reste à  porter les paniers, affronter froid et bourrasques de pluies et vents, chalands et voitures, traverser cette cohue hostile car indifférente  avant de regagner enfin le cocon prolongateur  de sa maison, sa voiture. Le seul moment où je suis heureuse lorsque je fais un marché est lorsque je rentre enfin chez moi.

Mais dans ce cas là, j'ai bonne conscience.

Sinon c'est l'hyper toutes les semaines, hyper où un profond malaise m'a saisi ce matin lorsque devant le rayon "produits de la mer"  un rayonnage long comme un rivage sans fin proposait uniquement du saumon fumé. Je souhaitais en acheter, mais l'indécision fut rapidement doublée par un profond dégout, le trop tue l'envie. J'ai du me ressaisir et arrêter d'essayer de comprendre ou comparer la bonne centaine d'articles différents exposés sous mes yeux, prendre plus ou moins au hasard un paquet correspondant aux pâtes au saumon que je souhaite préparer avec et m'éloigner au plus vite.


                                           Photo blog Amaury Beautru

Jusqu'aux caisses mon malaise perdura, pas trop de monde pourtant mais un magasin silencieux, oppressant, où des vigiles devisaient calmement, un bébé pleurant sans fin au lointain. Je me suis enfuie le plus rapidement possible, ayant en moins d'une heure réglé le ravitaillement pour la semaine. Une semaine pendant laquelle je ne réfléchirai pas à l'absurdité de nos modes de consommation, absurdité dont je suis pleinement responsable, je pourrais renouer avec les habitudes ancestrales et aller acheter mon pain chaque jour, en fait, j'ai acheté une machine à pain...