lundi 21 novembre 2011

Entre l'insoutenable et le souhaitable.

Agnès comme Océane comme tant d'autres enfants innocentes est morte dans des conditions épouvantables, violée puis brûlée, le crime a été d’une telle sauvagerie que le procureur pour épargner la famille n'a pas livré certains détails. L'émotion est intense, provoquant même une réunion interministérielle, ce crime prémédité, aurait il pu être évité?.

Aujourd'hui, mes pensées vont aussi aux parents du jeune meurtrier, 17ans, tout juste ayant commis son premier viol a 15ans.  Quel crime ont commis les parents de Mathieu pour être les parents d'un tel monstre? Très certainement, rien.

On sait d'eux qu'ils habitent Nîmes qu'ils ont trois enfants deux filles et ce garçon, le père professeur la mère comptable. Après le premier crime de leur fils ils ont essayé de trouver les meilleurs solutions pour lui, un internat privé, à la campagne avec des soins psychiatriques en ville. Ils ont accepté de payer 11 500 euros/an pour cet internat, et je me suis imaginée à leur place. L'horreur, l'épouvante et la honte,  aussi la culpabilité et leurs vies à jamais  brisées.

Mathieu est probablement psychopathe, calvaire pour lui, pour son entourage, handicap mental lourd pour ces asociaux.  Pour connaitre des parents d'adolescents schizophrènes et bi-polaires, je sais que la maladie mentale est le pire handicap qui soit, elle ne se voit pas toujours,  les trisomiques(dont l'handicap ne porte que sur leur intelligence non sur leur personnalité), sont peut être à présent les plus intégrés, car  repérés et donc acceptés le plus souvent malgré leur "petit plus"  et avec toutes leurs richesses d'être humain, les côtoyer ouvre bien souvent nos coeurs et nous fait grandir. La maladie mentale  parfois s'exprime dès l’enfance, comme l'autisme, le témoignage des parents de jeunes autistes est bouleversant, l’accueil fait à leur enfant parfois provoque des ruptures, même chez les grands parents,  cette maladie reste  incomprise car l'enfant n'en porte aucun stigmate physique, l'autisme n'est d'ailleurs pas toujours dépisté très tôt.

La schizophrénie  et la bipolarité ne se révèlent qu'à l'adolescence. Le fils cadet d'un de mes cousins est schizophrène, maman parlait de lui, il y a quelques années ainsi:

Antoine est soit disant malade!


Ah bon, qu'est ce qu'il a?


Il est schizophrène.


Mais c'est horrible maman, c'est épouvantable,, je les plains de tout mon coeur.


Il en profite surtout pour ne rien faire, il passe des journées, comme ça, sans  bouger. Ma soeur pense qu'il est  très paresseux et fait marcher ses parents.


Mais non, maman, c'est une grave maladie, il est malade.


Une longue conversation s'en suivit, je n'avais pas réussi alors à convaincre ma mère,  que ce jeune était vraiment handicapé. Maman me disait que sa soeur, non plus, n'y croyait pas trop, connaissant  très bien son petit fils Antoine, ce n'était qu'une grosse crise d'adolescence selon elle.


Maman m'a donné de leurs nouvelles récemment, elle a enfin compris que personne n'est hélas responsable ou coupable dans cette histoire et qu'Antoine est terriblement handicapé, la famille  élargie, a  accepté ce terrible état de fait. Antoine vit avec ses parents, il n'a pas tout à fait trente ans, son traitement est efficace, il est "stabilisé".

  Entre 10 et 20% des jeunes sont atteint par des troubles mentaux, de la dépression à l'anorexie, de la boulimie aux phobies, les statistiques sont difficiles à établir et recouvrent des réalités fort différentes.

Mathieu a été scolarisé après son premier crime, pour lui normalement, une seconde chance, car  son psychiatre l'avait jugé non dangereux, il était  néanmoins toujours suivi en psychiatrie. Fallait il prévenir l'établissement scolaire et que l'étiquette "violeur violent" lui soit collée à vie à alors qu'il avait à peine 15ans?  Agnès en est morte.

Certains préfèrent ne voir que le monstre, ce montre est  aussi, encore, un enfant. Il est insoutenable que des enfants telles Océane ou Agnès meurent des errances de ces malades, il est cependant souhaitable que nous n'oublions pas que ces malades sont aussi des êtres humains.



                                                                 Image tirée film "Le Silence des Agneaux"



18 commentaires:

Anne a dit…

Oui très juste cet article quelle impuissance de tous face à tout ça. Notre intolérance collective est en partie responsable... si on savait accepter et reconnaitre un handicap sans juger, peut être on pourrait justement informer et gérer ensemble... peut être...
Anne

Anne a dit…

très juste cet article. Quelle impuissance par rapport à tout ça. Notre intolérance collective est responsable... si on savait accepter sans juger, alors peut être on pourrait informer et gérer ensemble ces situations... peut être..
Anne

Marpatch a dit…

Merci pour votre commentaire ni sanguinaire, ni vengeur ...J'ai vécu un drame semblable, il y a 20 ans ...Le fils idéal de mon amie d'enfance (que j'avais côtoyé largement jusqu'à ses 11 ans, puis revu irrégulièrement jusqu"à son arrestation) ...
Quelques années d'agressions sexuelles, un meurtre, rien ne laissait deviner ses sombres activités nocturnes ...Ca nous a tous atteints, pour les parents du meurtrier c'est l'horreur aussi... et le questionnement : qu'est-ce -qu'on a pas ou ou fait ?
En prison, encore pour qqs années ...et après?

SylvieT a dit…

Je trouve l'attitude des parents d'Agnès absolument exemplaire, ils ne veulent pas se faire récupérer et ont réfléchi (déjà!) au sort de Mathieu, alors qu'ils sont dans l'horreur d'avoir perdu leur fille.Ils devraient nous servir d'exemple, arrêter de réagir au coup par coup et refonder dans son ensemble la psychiatrie en France, qui est complètement délabrée, abandonnée.Sylvie.

Anonyme a dit…

Je ne vois que deux familles dans une souffrance insoutenable.
jacq

Anonyme a dit…

Pour 5 commentaires bien pensants combien de commentaires modérés ?
Parce que sur ce blog tout doit être politiquement correct, sous peine de censure. Pas comme sur certains autres blogs où des pies ont fait tant de mal (vous voyez duquel je parle n'est-ce pas ?)
Ah oui mon avis : ce garçon devrait enfermé à vis, car il recommencera c'est sûr et personne n'aimerait que sa fille le croise, vous la mère de famille nombreuse doit le comprendre encore mieux que les autres !

Ladywaterloo a dit…

Aucun modéré jusqu'à présent, votre point de vue est respectable, théoriquement,à propos du sujet de mon message, non je ne comprends pas que l'on puisse enfermer à vie un jeune de 15ans, et oui protéger les enfants une nécessité.

les protéger inclut plein de choses , pas de surexposition via internet par exemple,on se met sinon, à la merci des méfaits d'un(e) psychopathe pervers(e).


@Marpatch, Merci, votre témoignage est courageux, car de nos jours celui ou celle qui avoue avoir eu dans son entourage un tel drame est rare, tous les sujets dérangeants sont tabous, pourtant comme tant d'autres problèmes, la prévention passe aussi par le dialogue et les témoignages.

Sophie a dit…

Sujet délicat, oh combien, et pour lequel la retenue s'impose ...
Vu hier à la télé un débat avec l'irritant Yves Calvi, où Rachida Dati vantait ses mesures répressives face à un psy qui tentait d'expliquer que pour un fait divers aussi atroce, les adolescents pouvaient se réinsérer dans leur majorité.
Je pense cependant que la direction de l'établissement aurait du être mise au courant du passé de ce garçon, la psychiatrie comme on le voit, ne pouvant tout résoudre. Le comportement de ce garçon aurait pu ainsi peut être alerté le personnel éducatif mis au courant, mieux qu'un psy visité tous les 15 jours ...

M-Anne a dit…

A 17 ans, on n'est plus un enfant mais un adulte, on doit répondre de ses actes. Tu parles de maladie mentale mais aucun psychiatre ne l'a établi. C'est un drame de la violence ordinaire, de ces jeunes de plus en plus violents, et oui, je le crois sincèrement, ces jeunes doivent être écartés de la société le temps qu'il le faut.Ce drame aurait pu être évité si ce jeune avait été jugé dans des délais raisonnables et incarcéré en centre fermé le temps de purger sa peine, et surtout, le temps d'être préparé à sa future sortie. J'ai été plusieurs années bénévole dans une maison d'accueil de familles de détenus. J'ai cotoyé la violence de ces jeunes, leur manque total d'empathie et de scrupules à l'égard de leurs victimes, c'est effrayant.

Ladywaterloo a dit…

A 17 ans on est un enfant, plus souvent , je crois les gars que les nanas, encore plus si votre "affectivité" a été bousculée, très souvent chez les enfants précoces (ex-surdoués).

Et en règle, générale, à 17ans, on est pas adulte, on est grand physiologiquement mais en fait encore très bb, surtout, dans nos sociétés qui préservent les enfants de tout travail, de toute dureté (comme autrefois travail à la mine, dans les fermes ou en usines dès 14ans)


A 17ans, est on adulte? Là en fait est le coeur du problème, si adulte signifie, adulte physiquement ou si on sous entend,autre chose, par exemple équilibre affectif, maîtrise de ses sens... Je crois vraiment, que de nos jours on devient adulte pleinement pas trop souvent avant l'approche des trente ans.

Et ce si jeune criminel a été jugé à 15ans...

Charlotte a dit…

oui, à quel âge est-on adulte ? Cela dépend sans doute de la société et de la famille dans laquelle on vit. Je pense à mon arrière grand-père, embarqué comme mousse pour aller sur les bancs de Terre-Neuve à 12 ans. Nul doute qu'à 15 il était adulte et responsable. Mais je vois aussi beaucoup de jeunes qui, à 20 ans, sont loin d'être adultes...

bénédicte a dit…

Sujet très délicat. Je pense que la psychiatrie n'est pas une science exacte et ne peut pas vraiment prédire la récidive ou pas. Je pense que ce garçon aurait dû aller dans un centre fermé où il aurait pu être scolarisé par cours par correspondance et avoir un suivi psychologique soutenu. Il aurait pu sortir le week-end mais sous surveillance électronique. Bon, cela aurait sans doute éviter le meurtre de Agnès mais après? Ce jeune aurait quand même dû sortir du centre fermé à un moment. Et d'après ce qu'il a commis, il aurait tôt ou tard tué. Je pense malheureusement que les psychopathes et pédophiles sont la plupart du temps incurables. Que faire avec eux?

Coumarine a dit…

sujet douloureux
être le parent d'un jeune qui viole, tue...comment garder son amour pour lui? Comment rester à ses côtés? mais être le parent d'une jeune fille violée, puis victime d'un meurtre atroce...quelle douleur...
Tu poses les bonnes questions, celles qui font réfléchir...mais où il n'y a pas de réponse toutes faites

Anonyme a dit…

On n'est pas adulte à 17 ans ? alors qu'à 18 ans on est majeur et en plein dans ses responsabilités. Alors pourquoi ne pas repousser la majorité à 30 ans dans ce cas. Bonjour le pays d'assistés !! Rien n'est fait pour pousser les enfants à être adulte. Les parents sont omniprésents et ne laisse plus les enfants se débrouiller seuls : on paie les études, le logement, on fait le linge ... on peut toujours nier, c'est la vérité. Je vois de moins en moins d'ado bosser le week-end pour gagner quelques argent. Soi-disant le week-end est fait pour se reposer ... La société a changé. A 17 ans, on est jeune et encore fou heureusement. Mais on ne devrait plus être un enfant.
Micha

Anonyme a dit…

Comment savez-vous que ce jeune homme est schizophrène? Êtes-vous psychiatre? Et si oui, l'avez-vous examiné? Bien évidemment non. Alors si vous avez un avis à émettre sur la question, ce qui est parfaitement légitime, ayez au moins l'humilité d'exprimer un doute, de préciser qu'il s'agit là d'hypothèses toutes personnelles, en aucun cas de certitudes comme vos phrases sentencieuses le laissent croire. Si un homme de 45 ans avait commis ce crime vous n'auriez certainement pas eu le même jugement, pourquoi son jeune âge ferait-il forcément de ce garçon un malade mentale, peut-être est-il un criminel tout simplement. L'angélisme aussi peut être criminel, et l'enfer pavé de bonnes intentions...

Caroline

Ladywaterloo a dit…

Caroline, le jeune homme atteint de schizophrénie est mon petit neveu, suivi à Paris par des psy!

Anonyme a dit…

Je parle du meurtrier d'Agnes bien évidemment, que vous évoquez très clairement dès le début et à qui votre post est consacré en filigrane.
Caroline

Ladywaterloo a dit…

Ah, de lui je dis qu'il est psychopathe, et hélas il l'est; et probablement d'ailleurs psychopathe pervers.