samedi 22 septembre 2012

La CMC

La CMC est une maladie extrêmement répandue, en toutes lettres cela veut dire le "consumériste à mauvaise conscience". Comme la confiturite c'est une maladie essentiellement féminine, je ne connais pas d'homme faisant des pots de confitures et peu réellement consuméristes comme peuvent l'être les femmes, les femmes peuvent avoir des pulsions d'achat pour tout ou à peu près, les hommes se limiteront, en général à un ou deux secteurs, habillement et auto ou tennis et bricolage, les nanas adorent acheter, et de tout ou presque: vêtements, alimentation, linge de maison, vaisselles, instruments de cuisine, petit électro ménager, bibelots...


Maman est un CMC, elle achète beaucoup,  de tout, ou presque, je crois que depuis trente ans elle a dû à elle toute seule subventionner le développement de l'équivalent d'un village chinois par ses achats de tout et de rien, du petit électro ménager aux vêtements sans oublier souvenirs de voyages....


J'ai retrouvé ainsi cinq glacières en parfait état, nous en avons gardé trois, une en plastique souple, et deux rigides une petite et une grande, de son amoncellement de bagages j'ai du en jeter au moins deux générations (soit huit valises et sacs) au final il en reste au  moins six, sans compter des planquées dans son dressing où je ne suis pas allée. Certaines vieilles valises ne comptant pas, contenant des souvenirs, photos rangées sur des étagères ou dans le haut des armoires.


Les super marchés sont pour maman des tentations permanentes, les points de fidélité des pièges parfaits. Elle n'hésitera jamais à acheter ainsi une série de casseroles ou des assiettes nouvelles, même si elle en a déjà trop et ne sait où les ranger!

Le côté consommation n'est pas dramatique si, relativement assumé il ne compromet pas (trop)  les finances et si suit un reclassement systématiques des objets en désamour, portés à la déchetterie, jetés ou donnés, ils laisseront place nette à leurs successeurs.


Le côté Mauvaise Conscience de ce trouble empêche souvent de gérer sereinement les doublons, triplets, quintuplets... Ainsi on entasse, on essaie de faire disparaître quelque part  dans un placard ou ailleurs les objets remplacés, les cartons...  Maman ne jette rien, ni les cartons, ni les objets anciens pouvant toujours selon elle "resservir" au cas où. Il n'y a pas de cas où et  s'il advient elle serait de toute façon incapable d'une part de retrouver l'objet en question d'autre part de l'utiliser de nouveau car  elle est plutôt ravie de racheter.

La MC demeure le problème majeur, au fil du temps s'entasse des strates d'objets, cartons en tout genre au point de gêner la  simple vie quotidienne.

L'entretien des placards est  alors impossible, le gâchis souvent à la clef, nous avons dû jeter ainsi beaucoup de choses, attaquées par les souris qui adorent trouver ces palais merveilleux, logis et couverts garantis pour une éternité en toute tranquillité. Vieux rideaux et linges de toutes sortes cohabitant avec de la nourriture variée et de bonne qualité. Hélas nos collections de BD, de vieux jeux et autres objets les ont aussi diverties.

De retour à la maison je jette un regard critique sur ma maison, mes placards et suis prête à les soumettre à une sélection drastique, après tout, nulle n'est vraiment à l'abri de ce genre de dérive qui tout doucement sans bruit ni fracas contamine toute maison si on baisse la garde.


9 commentaires:

Iris a dit…

fantastique article qui résume bien le souci que j'ai face aux objets et la hantise d'etre ensevelie sous eux. Sorte d'angoisse face à l'accumulation, face à l'immobilisme, les objets ressemblant à des sortes de boulets que l'on traine, qui risque de me faire couler. Je remédie en partie au problème en n'achetant plus, et surtout pas des objets plastiques made in china. Mais la question demeure: a quoi ressemble l'essentiel en terme d'objet, l'indispensable? chacun a sa tolerence, sa définition. Pour ma part, la définition "monacale" me satisfait, mais quel chemin,quel "chemin de croix" pour y parvenir...

Anonyme a dit…

J'ai une tante atteinte de cette "maladie" ; je ne sais pas ce qu'il en est pour votre maman, mais en ce qui la concerne il s'agit également d'une conséquence des restrictions datant de la seconde guerre mondiale ; la peur de manquer comme en ce temps là. Cette génération est marquée par cet épisode ; j'essaie d'être indulgente n'ayant jamais eu à vivre une telle période.

Anne** a dit…

C'est aussi une question de tempéramment : ma mère qui a vécu également les grandes restrictions a gardé des habitudes de très (trop) grande sobriété. Faisant au quotidien la cuisine (très bonne cuisine) pour 9 personnes avec 3 casseroles et une cuillère en bois, et faisant immédiatement disparaître tout ce que mon père achetait comme matériel électroménager !
Ma soeur ressemble à ma mère. Pour ma part, j'aime les objets qui me parlent, j'ai besoin d'eux, ils me simplifient la vie s'ils sont bien choisis. Certains m'encombrent, je n'ai pas une immense maison. Le garage sert de "purgatoire", dans l'attente d'un sauvetage ou condamnation à disparaître ... mais le garage est alors ma mauvaise conscience. Il devient impossible de mettre la main sur un tournevis ou de s'installer sur l'établi pour scier une planche.
Les maisons dépouillées et trop rangées me fascinent .... et me terrifient !

Ladywaterloo a dit…

Je crois que c'est d'abord une histoire de tempérament, je ne suis pas "acheteuse" par manque d'envie le plus souvent.

J'achète les choses soit par nécessité, soit par coup de foudre raisonné, jamais n'acquiers un truc inutile ou dont je ne saurais que faire ou encore qui n'irai pas chez moi (différence de style par exemple).

Et je sais jeter/donner/recycler!

Anonyme a dit…

On a souvent les qualités des défauts de nos parents... mais aussi les défauts des qualités de nos enfants !

Ladywaterloo a dit…

@ Anonyme, si vous arrivez à aller encore chez votre tante, si l'accumulation d'objets ne la gêne pas dans sa vie quotidienne, on peut effectivement accepter, mais la maison de maman devenait un repoussoir tel que mon frère et moi ne pouvions plus y aller.

Même les abords de la maison étaient devenus repoussoirs, elle ne souhaite peut être pas de visite au fond d'elle même?

Sophie a dit…

Oh que je me retrouve dans cette description ! Ma mère est exactement comme la tienne, mais plus jeune et donc plus dépensière ...
Elle a une retraite correcte, est propriétaire de sa maison mais aime bien jouer la pauvre obligée de s'habiller chez le fripier du coin, alors que ses placards - multiples - regorgent de manteaux, pulls, chaussures jamais mis (habitant à la campagne, elle subventionne la Redoute après avoir écumé les boutiques parisiennes du temps de sa vie active ...)
Elle aussi garde tout, mais malheureusement il est toujours impossible de trouver une pile, un stylo, un bout de papier alors qu'ayant travaillé dans l'édition, elle a fait un stock considérable de papeterie ...
Chez elle aussi, les souris tiennent leur congrès et je les entendais souvent mener de folles farandoles dans le grenier se situant au dessus de la chambre d'amis ...
Je me remets maintenant en question et ai décidé de faire un grand ménage par le vide cet été. La vie est trop courte pour s'encombrer d'un fatras inutile et qui encombrera inutilement mes enfants, et je ne veux surtout pas reproduire le comportement de ma mère !

Francine a dit…

Je te conseille de regarder les articles sur la syllogomanie, voire sur le syndrome de Diogène. C'est une maladie et non un trait de caractère.Évidemment je ne me permets pas de dire quoi que ce soit sur l'état de santé de ta mère, c'est juste une piste.

fr.wikipedia.org/wiki/Syllogomanie

Ladywaterloo a dit…

Maman est atteinte de syllogomanie enfin dans une forme assez légère car sa maison reste propre et elle ne garde rien qui ne se détériore (enfin à priori)

voici la définition:

Ca commence par l'accumulation d'objets hétéroclites, (syllogomanie) le Diogène aime stocker, entasser, collectionner, accumuler des volumes grandissants et démesurés :
- des vieilles revues, des courriers, des publicités : "je n'ai pas encore tout lu", "il faut que je classe", "je veux découper les recettes", "je dois faire les mots croisés"...
- des objets cassés, inutiles, hors d'usage : "il faut que je les répare"...
- des vêtements usés, démodés, dépareillés : "je vais les raccomoder","ça peut faire des chiffons" "je vais les reprendre à la taille", "je vais le rapiécer", "je cherche un haut pour aller avec"...
- de la nourriture... "c'était une promotion", "je vais en faire des compotes", "la date limite est dépassée mais ils sont encore bons", "y'a seulement un côté abîmé"...

Le Diogène ne jette rien, refuse toute aide, défend son trésor contre toute proposition de rangement, sous des prétextes divers : "ça peut servir", "je vais m'y mettre", "c'est pour le tri sélectif", "je m'en sors très bien tout seul", "je n'ai besoin de personne", "c'est mes affaires"... Il peut aller jusqu'à consommer des produits périmés pour ne pas gâcher.


Le reste n'est pas exact pour maman.

http://dju770.over-blog.com/article-35282369.html