mardi 9 novembre 2010

Houellebeck enfin consacré.

 Autrefois je n'aimais pas Houellebeck, d'ailleurs je n'ai rien lu de lui.... Alors que je lis beaucoup, je le jugeais, outrecuidant, perturbateur, iconoclaste. Je trouvais l'homme peu crédible en se posant tel un  révolutionnaire nihiliste devant tous les médias.

L'univers sombre et ténébreux de Michel Houellebeck mélange de vulgarité et  de profondeur ne laisse pas indifférent, il suscite autant de haine que d'amour, les uns l'admirant les autres le conspuant. Les médias l'on longtemps conspués.



Autrefois je croyais ce que j'entendais à la  radio ou à  la télé.. C'était il y a  longtemps.

Au fil du temps  je me suis mise à admirer cet écrivain décalé, décalé de son temps, décalé par ses opinions et affirmations, à contre- point et à contre pieds de tout ce qui  se disait, partout.Il osait dire:  

"La religion la plus con, c'est quand même l'Islam. Quand on lit le Coran on est effondré... effondré.  "

 Il fut relaxé par le tribunal où le trainait le Mrap et tous les bons sentiments gauchistes, tapez sur les curés, sur les cathos, mais pas sur l'Islam, sacré l'Islam! On le vit aussi sur l'antenne de Canal+ expliquer qu'il était :
« contre l’avortement et la liberté politique » On l'accusa alors d'être d'extrême droite.

Sa "définition" de Dieu laissa pantois tout le monde, mais Courbet  dans son "Origine du monde" avait fait la même analyse, il y a  fort longtemps.

« A quoi comparer Dieu ? D’abord évidemment à la chatte des femmes (…). A quelque chose de toute façon dans lequel l’esprit puisse devenir possible, parce que le corps est saturé de consentement et de plaisir, et que toute inquiétude est abolie (…). Dans ces moments suspendus, pratiquement immobiles, où [le] corps de [Valérie] montait vers le plaisir, je me sentais comme un Dieu, dont dépendaient la sérénité et les orages. »

  Houellebeck n'était jamais là où on l'attendait, original profondément, il arrive toujours et encore à surprendre. Ses détracteurs, jaloux,   l'accusent de plagier Wikipédia, il avoue plagier les dictionnaires dont sont issus ses mots.  

Le Goncourt a été discerné hier par sept voix sur neuf en moins de deux minutes à Houellebeck hier, rattraper la plus grande injustice littéraire française devenait une urgence. Virginie Despentes attendra.

Je ne lis jamais les prix littéraires, depuis une éternité, surtout les Goncourt, intello et tout, cela m'impressionne, et si je n'aimais pas, je n'aime pas Proust et j'en éprouve un énorme sentiment d'infériorité, comme si la musique des mots m'était interdite. Doit on lire un écrivain que l'on estime au risque de se heurter à la porte close de ses phrases?







2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne l'ai jamais lu non plus ... je l'ai vu hier soir au JT ... drôle de bonhomme ... un peu "extra-terrestre" ...

Ladywaterloo a dit…

Extra terrestre mais tellement touchant, il ne peut être tout mauvais ce gars là!