mardi 1 février 2011

Etes vous esclave de vos ados?

Je suis une mère rebelle, je le sais, on me l'a dit, et l'ai constaté, j'ai fait le test du Figaro,"Etes vous esclave de vos ados?"  en voici le résultat.




Vous vous êtes rebellée.



Là, ça va ! Les deux étés précédents ont été un genre d’enfer et vous en avez tiré des leçons. Vous préférez les savoir contents chez des copains plutôt que jouant les boulets dépressifs avec vous. Et vous ne louez plus une immense maison où personne ne vient jamais, mais finalement si, mais finalement non – « enfin… on te dit quand on sait, maman ». Ils se caseront là où il restera de la place, on trouvera bien. Même attitude pour les horaires. Les repas sont servis à une heure connue de tous, et basta. D’ailleurs, il y a souvent de la ratatouille (avec des poivrons dedans, sorry !) au menu. Et si vous avez envie de faire de la gym en musique sur la terrasse à 8 heures, peu vous chaut que certains « comatent » dans les chambres au-dessus... Chambres dans lesquelles ni vous ni la femme de ménage ne mettrez les pieds pendant le séjour de vos chers petits !
Ce que ça cache ? Votre cynisme teinté d’un certain sadisme – vous savez bien que Basile déteste les poivrons ! – n’est pas sans évoquer la déception amoureuse. Vous en faites un peu trop dans le genre mère-plaquée-qui-se venge. Attention de ne pas les pousser dehors alors qu’ils n’en ont même pas envie !



Ce test est  à la fois tout faux et tout juste. Mère de sept enfants, belle mère de quatre autres, grands mère de huit ainsi que mère d'adoption de maints squatteurs de passage, mon attitude est parfaitement naturelle. Je ne cherche plus depuis très longtemps à conformer mon attitude sur ce que je pense qu'ils attendent de moi. D'ailleurs ils n'attendent pas du tout tous la même chose de moi. J'ai acheté une grande maison, il viennent tant mieux, ils ne viennent pas tant mieux aussi, le principal est qu'ils se sentent libres et soient heureux, avec ou sans nous.


Les jeunes savent s'organiser lorsqu'il le faut. Guillaume et Alice savent que Lhom et moi leur prêtons volontiers la maison pour un week end entre copains, mais que les week end à rallonge n'étant pas nombreux, ils doivent poser des options dessus longtemps avant, ils savent aussi que m'occupant que peu ou prou de préparer de fins petits repas, peu me chaut qu'ils arrivent seuls ou à cinq ou six.

Il y a bien longtemps que je mène ma vie, avec mon homme et mes plus jeunes enfants que les jeunes soient là ou non. Il y a quelques années, j'attendais gentiment que mes jeunes ménages aimant vivre l'été à l'heure espagnole soient prêt à dîner pour passer à table, résultat des courses, j'étais affamée, de mauvaise humeur rien qu'à l'idée de devoir finir de ranger la cuisine à 22h , je suis maniaque et ne peux me coucher la cuisine dérangée, un tant soit peu. A présent, je ne demande plus rien à personne et passe à table vers dix neuf heures ou plus, quand mon estomac crie famine, LHom dîne avec moi, les jeunes ados perpétuellement affamés aussi et bien souvent il ne se passe pas un quart d'heure sans que la tablée soit entière ou presque, chacun apportant son couvert et prenant une chaise, voire rapprochant une table afin d’agrandir le cercle.

De même je me lève l'été dès potron minet, et  profite seule avec joie du calme et de la beauté de la maison, des brumes du matin, des oiseaux à qui je donne à manger, de mon café bu en écoutant la radio, savourant aussi l'harmonie de toute choses, sans remord à six heures du matin, ayant bien souvent une première journée personnelle dans mon jardin avant une heure socialement avouable.


J'essaie de pousser dehors mes "petits" mais ma méthode bien qu'approuvée par ce test, ne marche pas, car la contre partie de notre liberté, nous parents, est aussi la liberté des enfants. Mis à part l'heure du déjeuner, sonné à la cloche, aucun  autre rendez vous obligatoire ne ponctue la journée, si un ado préfère son ordi ou sa X box au dîner, personne ne dira rien si ce n'est qu'il prend le risque de devoir se contenter des restes de la tribu. Je ne pense pas être sadique, mais à partir du moment où l'on évite les poivrons dans la ratatouille, on ne met plus d'ail, ni d'aubergine d'ailleurs, on sert a lors juste des pâtes pour accompagner le barbecue! 


Le premier pas de la rébellion est le plus dur à accomplir, ensuite tout s’enchaîne, de mère rebelle d'ado, on devient mère rebelle, belle mère indigne et grand mère en dessous de tout. La perfection s'éloigne et je ne m'échine plus à essayer de l'atteindre, la frontière que je ne souhaite pas franchir est celle de l'égoïsme, mais là encore ce fil est invisible, fluctuant, le repérer pas toujours évident...





4 commentaires:

Sylvie L a dit…

Je suis allée faire le test ... résultat idem que toi :))
Pour certaines questions, j'ai répondu par défaut aucune réponse ne me convenant à 100 % .... et répondre "çà dépend" ... çà dépasse ;)))

FramBoise a dit…

Merci pour l'info....j'ai fait le test je suis "mere alienée"....A la maison un ado de 17 ans + une fille de 12 ans...pas difficile, quelques negociations(pour les we ou vacances)des souplesses de notre part, la vie est sympa.Bien sur lorsque l'on aborde "serieusement" les notes ou l'orientaion alors là le ton monte, mais bon on ne cede pas ,c'est notre role,aussi penible que cela puisse etre...
J'aurai appris sur moi, que du bon ce jour...

maya a dit…

Je n'ai pas fait le test mais je connais la réponse. J'adore mes enfants, jeunes adultes et ados, mais je suis libre de faire ce que bon me semble. J'ai bien ri en lisant votre texte, j'ai cru me voir. Ici aussi table ouverte mais on n'attend personne. Pas même moi. J'ai horreur de ça quand le samedi, ayant traîné au marché, je rentre assez tard et que tout le monde m'attend pour déjeuner alors que les plus jeunes ont à faire dans l'après-midi (danse). NE M'ATTENDEZ PAS. J'ai du mal à faire comprendre cela à mon cher et tendre qui prend ça comme un compliment de m'attendre. Ben non, ça me met "la pression" comme ils disent. Cet été c'est la première fois que je n'ai rien réservé. Je ne vais pas le faire. Je sens qu'au dernier moment il va y avoir du désistement dans l'air de la part de mes deux plus jeunes qui vont trouver autre chose de bien mieux à faire que de suivre leurs parents. Donc on avisera. En amoureux le cas échéant ce qui ne nous sera pas arrivé depuis fort longtemps. Comme dit ma fille adoptive qui est arrivée ado en France, encore imprégnée d'une culture où la femme n'a pas trop son mot à dire : "tu es libérée toi maman!" je prends ça comme un compliment. De la même manière j'ai toujours du mal avec les histoires d'enfant qui viennent réveiller leurs parents dès qu'eux-mêmes le sont. Pourquoi donc? les petits comprennent très bien que papa et maman dorment et qu'on doit les laisser tranquilles. Il n'y a pas besoin de grand discours pour faire passer le message, ni de régner par la terreur. Moyennant quoi, tout va bien, la joie de vivre est bien présente et le bon esprit aussi.

Ladywaterloo a dit…

Ne lâchez rien! Les mères trop parfaites deviennent dépendantes affectivement, pas de quoi faciliter le départ de nos jeunes! Etre mère trop parfaite n'est pas un bon exemple, mais un exemple déprimant pour nos enfants car le modèle reste inaccessible. Cela ne risque pas de m'arriver. :)