Il y a des sujets de société qui méritent plus qu’une vague réponse de vingt lignes, jetée à la va vite comme des propos de café par-dessus le comptoir. Parmi ceux-là, j’ai une petite liste dans ma tête de fausses bonnes idées, c’est-à-dire des idées qui paraîtraient être "la" solution d’un problème important à laquelle une immense majorité des gens se rallient, souvent en désespoir de cause, un peu comme on aimerait croire au père Noël. J’ai pioché dans ma tête, au hasard, et le service civique est celui qui est sorti le premier.
Le choix du nom de la présidente, car c'est une femme qui passera en 2012, peut être, a été délicat, il n'est pas question ici de critiquer un parti politique en particulier mais bien "les fausses bonnes idées", cette idée là je l'ai entendu dans la bouche de ténors aussi bien de droite que de gauche.
Le choix du nom de la présidente, car c'est une femme qui passera en 2012, peut être, a été délicat, il n'est pas question ici de critiquer un parti politique en particulier mais bien "les fausses bonnes idées", cette idée là je l'ai entendu dans la bouche de ténors aussi bien de droite que de gauche.
Je traiterai ce thème ce sujet comme une fiction, nouvelle d’anticipation.
1 septembre 2011.
J’ai accompagné Guillaume sur le quai de la gare, d’habitude je ne le fais plus, mais je n’ai pu m’empêcher d’aller voir mon grand gaillard que je sais être absent pour au moins trois semaines. Il a 20 ans, assez grand pour se débrouiller tout seul, mais j' appréhende plus que tout ce départ, j’avais tout mis en oeuvre afin qu’il ne soit pas appelé.
Le Service Civique a été remis à l’honneur par Marlène Aupen, l'immense majorité de la population adhérait à ce projet. Il avait été annoncé dans son programme, c'était même la mesure phare. Marlène a donc consacré l es six premiers mois de son mandat présidentiel à concrétiser ce projet. Des bâtiments furent dans l’urgence réquisitionnés, d’immenses travaux engagés, il fallait que tout soit prêt pour qu’à la rentrée, renouant avec une tradition séculaire, une partie de la classe d’âge puisse être appelée.
Devant l’immensité des travaux et malgré les sommes colossales englouties certains locaux nous a-t-on prévenus ne sont pas encore en état. Une grande partie du personnel engagé n’est pas non plus opérationnel. Un grand tirage au sort a été organisé pour mobiliser 20% des jeunes dans leur vingt unième année, Guillaume avait tiré un ticket gagnant.
Ils devaient se retrouver par région, dans d’immenses casernes afin d’être rapidement formés durant trois semaines puis à l’issue du premier week-end passé en famille, ils rejoindraient l’unité de service civique à laquelle ils seront affectés pour une durée de six mois.
Nous avions mis tous nos amis, parentèle et relations à contribution espérant éviter à Guillaume ce service que nous trouvions non seulement inutile, il perdait une année dans ses études, mais aussi injuste puisque ce service civique n’avait été créé que pour tenter de résoudre le problème des voyous désociabilisés de nos banlieues, or Guillaume entrant en master 1, n’était ni voyou, ni désociabilisé, il était chargé désigné-volontaire d’éduquer ceux qui n’avaient pu l’être par des adultes. Je craignais même que ce service soit dangereux pour la minorité de jeunes sans- problème noyés dans une masse d’individus ayant eu moins de chance qu’eux.
Guillaume avait fait sa journée de je-ne-sais-quoi, journée consacrée à passer des tests: QI, personnalité, niveau de connaissances. Il avait été classé, avais-je su par une indiscrétion d'un ami ne pouvant l'exempter mais souhaitant me consoler, comme un jeune homme particulièrement brillant, charismatique, sportif, un leader-né, ponctua mon ami, en concluant
Tu t'inquiètes pour rien, ma chère Penelope, ton fils s'en sortira très bien!
photo "la dépêche"
Nos tentatives furent toutes vaines, malgré les réels appuis dont nous disposions, aucune "autorité" ne pouvait se mouiller dans les premiers temps de ce projet où tout serait examinés et surveillé "à la loupe"
Ce n'est pas comme pour le service, nous dirent ils autrefois il n'y avait pas internet, les journalistes étaient plus compréhensifs pour cela...
Nous avions reçu des consignes très strictes quant à son paquetage. Pas de téléphone portable, pas de MP3, ni autre i-phone, encore moins d’ordinateur portable. Aucune montre de marque ni de bijoux bien entendu. Tout serait confisqué par le capitaine de compagnie à l’arrivée, pour raison de sécurité disait la lettre jointe au billet de train.
Tout y était minutieusement spécifié, de la trousse de toilette au rasoir avec des lames multiples sécurisées au nombre de caleçons et pyjamas nécessaires. Aucune tenue autre que celle portée à l'arrivée, qui leur serait consignée à l’arrivée d’ailleurs, n’était tolérée.
Par chance, ils pouvaient emporter bics, papiers et enveloppes, que je mis, malgré ses protestations, dans le sac de guillaume (sac de sport Ushuaia).
Mais t’inquiètes pas maman, je suis sûr qu’ils disent ça mais après tu verras on pourra vivre normalement, je récupérerai dès mon premier week end mon ordi et mon téléphone…
Peut-être mais trois semaines nous séparaient de ce moment divin. Je rentrais maussade chez moi et me donna trois jours pour guetter le facteur.
2 commentaires:
Incroyable cette histoire ! Je compatis
La réalité sera peut-être pire que la fiction... mais je n'y crois pas.
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