lundi 25 octobre 2010

Frêche a fermé sa gueule.

Pour toujours, plus personne ne sursautera en écoutant ses paroles, ils fut aimé et détesté, admiré et conspué. Un grand gars avec d'énormes défauts et des qualités à la hauteur de ses défauts. A priori je pensais  n'avoir aucun attachement pour cet homme politique mais finalement, l'annonce de sa mort m'a laissé songeuse, cet homme qu'on le veuille où non, occupait de la place. Le chef est mort. Georges Frêche est mort, ses lieutenants et ennemis vont  enfin pouvoir se disputer sa dépouille.

Il va y avoir deux ans, mon vieux voisin est lui aussi mort, d'une crise cardiaque, dans son sommeil,  colérique et despotique il faisait régner la terreur dans le hameau. Lhom et lui entretenaient des relations pacifiques, Boueyre reconnaissait implicitement la prévalence dû au rang  de mon homme, qui a une gueule d'aristo et lui fichait la paix. J'avais deux faiblesses à ses yeux, je n'ai pas une gueule d'aristo et je ne ferme pas ma gueule, en fait j'avais trois faiblesses à ses yeux, je suis en plus  un femme, j'aggravais donc mon cas, une nana pour lui devait obéir et filer doux.


Je crevais de trouille, aussi je sortais donc mes poubelles en courant à un moment où je savais qu'il ne serait pas là, et cachais dans le rideau de la porte d'entrée un club de golf, destiné à lui casser la gueule s'il m'importunait.

Cependant cet homme pouvait être aussi généreux que menaçant, vous prêtant ce dont il disposait si vous vous trouviez dans la mouise, sans jamais rien attendre en retour.  Mon chien l'adorait, et mon chien, question humain, il en savait plus long que bien des gens.

Lorsqu'il mourut, son enterrement fut suivi par énormément de personnes,  ses ennemis qui regrettaient sa mort si paisible,  et ses amis orphelins  à jamais de Pierrot, le Boueyre, seul à se passer de prénom, était  le genre de gars à ne pas partir tout seul.  le quartier fut vide, tout d'un coup, calme et vide, j'ai rangé mon club de golf.

Ce rapprochement dans ma tête fut immédiat, car dans des vies si différentes, les gueules fortes marquent nos vies, sans elles la vie parait parfois tranquille mais aussi parfois fades! Ma mère grand disait: Il faut de tout pour faire un monde! Dieu a t-il besoin de tout pour son paradis? Si oui, A Dieu Georges Frêche! (et aussi mon voisin! j'emporterai un club de golf...   :))

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