mardi 6 décembre 2011

Noël sans maman.

Normalement seul le soulagement devrait  m'étreindre à cette idée, Noël sans maman  ni belle mère, simplement, quoi que j'en dise et quoi que j'en veuille , ce n'est pas si simple.

Pour maman, bien sûr, elle aurait aimé être avec nous, sa fille (moi), un peu enfant terrible mais ayant épousé un homme charmant,  dotés tous deux de  sept enfants, quatre gendres et brus et neuf petits enfants, une grande et belle maison  bien tenue, traditions et Foi en prime, coutumes presque  respectées et bonne table assurée de surcroît. Malgré tout, venir chez nous donne à tous le sentiment que certaines choses ne sont pas périssables, Mauriac et Balzac tout comme Pagnol et Magnan auraient trouvés chez nous de quoi faire leurs miels.


Je revendique quand à moi depuis si longtemps, les libertés de ne plus devoir supporter les autorités et exigences que je supposais être des aïeules à tort ou a raison. Choquant parfois en le sachant, voire le souhaitant,  leurs sensibilités, ma belle mère par mon gout des fêtes et mon refus de faire riquiqui, quand si peu de choses séparent le trop du pas assez, et ma mère par mon supposé je-m'en-foutisme des repas et des traditions Berezina, non, je ne compte pas les desserts du 24, de même ne cache le petit Jésus jusqu'à minuit, et autres  sacrilèges que je revendique encore aujourd'hui, même si parfois mentalement je me surprend à compter les desserts, machinalement.


Depuis quelques jours je me fais à l'idée, que probablement plus jamais les aïeules ne seront avec nous,  mon mari et moi  avons fait racine aussi  loin des Waterloo que des Berezina, un peu par hasard, un peu par choix, je n'aime pas la vallée de la Loire ni la Bretagne, enfin plus exactement j'adore, mais ne  m'y sens pas chez moi et me glace  dans ces régions, superbes mais pas miennes. De même mon homme a du mal avec le vrai sud, et lorsque je vois ce que devient le Languedoc et les Basses Cévennes, je partage, de toute façon j'ai aussi besoin de terre fertile, d 'eau et surtout de calme.


Et aujourd'hui, je ne suis pas si heureuse de cette page tournée. Même si il me sera plus facile de manager  seulement ma descendance et leurs alliances, la présence des grand mères me compliquant effectivement la tâche, je me retrouvais   'tampon" entre les générations et devant gérer tout, nous avions organisé avec Alice il y a quelques années des permanences 'jeunes" auprès  des grands mères ,afin que je puisse bosser tranquillement sans qu'elles en se sentent abandonnées...


Aujourd'hui, je sais que je n'aurai plus jamais les grands mères à Noël, elles viendront peut être encore l'été à l'occasion de baptêmes, tout au moins je l'espère et le crois sinon, je serai définitivement en première ligne. Devoir tourner les pages n'est rien si on ne le sait pas, mais se rendre compte parfois des aiguilles de l'horloge qui tournent exige de nous  de se sentir prêt, suis je prête?

Cortège des questions familiales insensées, je me moque de ce que je laisserai comme héritage moral personnel à mes enfants, mais serai je à même d'être la simple courroie des familles, leur transmettre la vraie vie. Maman n'aime pas trop passer Noël chez ma soeur, pourtant adorable, et avec qui je ne m'entends pas du tout, mais moi, je ne suis pas adorable. Les coutumes paraissent à Maman chez ma soeur, vidées de leurs sens, pourquoi? Comment? Je ne sais pas. J'espère réussir à garder les flambeaux allumés.




                                   Crèche carbonel, la seule selon les Berezina,  j'ai tout à fait autre chose..

9 commentaires:

Sylvie L a dit…

Un titre qui me touche et me fait mal ... ma maman à moi nous a quittés au printemps, ce sera le 1er Noël sans elle ...

Ladywaterloo a dit…

Désolée de vous avoir fait mal, mais je réalise en ce moment ce que cela voudra dire pour moi. J'espère que pour vous, aussi, la vie continuera avec des enfants auprès de vous.

Anonyme a dit…

Maman, papa, belle-maman, beau-papa ne sont plus depuis longtemps, il y a du divorce dans l'air chez un de mes enfants...donc je ne sais pas ce que vont devenir nos Noël...du coup pas très envie de préparer les festivités. Je traine.
Jacq.

Martine a dit…

Moi, ça fait belle lurette que Noël est souvent décousu. parfois tous ensemble, parfois chez l'un de mes enfants, parfois éclaté mais toujours sans ma mère. Cette année, ce sera à Sens chez un de mes fils tandis que l'autre fils sera chez sa soeur et ma fille aîné sera à la Réunion. Compliqué tout celà! Il faut dire que ce n'est pas toujours la bonne époque pour faire voyager les enfants.

Bretonne a dit…

C'est vrai, Noël est présenté comme un moment de joie, les médias, ceux qui nous conditionnent qu'on le veuille ou non parlent beaucoup de joie, de famille, de réunion….C e n'est pas le cas pour tout le monde, les raisons sont diverses : pas toujours facile de se rendre dans deux familles à la fois, l'éloignement, la mort tout naturellement mais aussi les tensions, les mésententes.
Chez moi, Noël se fera le 17 avec enfants et les petits enfants et le 24 avec des amis qui sont seuls, leurs enfants ne veulent pas les voir. Chacun fait ce qu'il peut, je crois.
Bretonne.

Jacques a dit…

Juste un petit mot écho à un doux commentaire. Chez depuis trop de temps noël se fait uniquement sur 2 générations. D'un côté une famille trop nombreuse pour partager des parents, de l'autre ils sont partis beaucoup trop tôt. Ce sera donc demain, peut-être dans longtemps encore, et la troisième génération ce sera nous.
Bon Noël Lady.

Ladywaterloo a dit…

Il me faut saisir ces instants magiques même si imparfaits et espérer pour nous tous de l'espoir voire de bonnes surprises.

Bénédicte a dit…

Moi Lady; je vais peut-être sembler dure mais je pense que ça vous a sauvée de prendre de la distance mentale et physique par rapport à votre maman. J'ai quarante ans, une maman que j'aime mais pour laquelle, j'ai dû également prendre de la distance car elle est de nature négative. Et malheureusement, elle a été toxique pour moi dans mon enfance. Sans le vouloir vraiment. Elle me critiquait et ne me valorisait presque jamais. Elle m'a mis beaucoup de responsabilités sur le dos alors que je n'étais qu'une enfant. Il y a un tabou dans notre société qui veut qu'on ne critique pas ses parents. Eh bien moi, je ne suis pas d'accord.

Ladywaterloo a dit…

Cela ne me semble pas dur, Bénédicte, car se protéger est souvent un acte de survie, et les mères toxiques ont existé et malheureusement, je le crains existeront toujours.


Malgré tout, maman n'ayant pas été une bonne mère pour nous, quand je lis le blog d'Iliena sur les souvenirs de son enfance j'hallucine parfois.. Elle a une chance folle, cela lui donne de la force, mais nos résiliences aussi nous renforcent et nos mères sont souvent elles aussi victimes, des mal-traitantes s'ignorant bien souvent. Elles pensaient bien faire.