Licence des maisons closes

Faut-il ouvrir en France des maisons closes ? Telle est l’interrogation sérieuse de Christine Boutin, vous savez, la nana de gauche qui trouve les paroles de la Marseillaise haïssable et qui campe au Vatican. Interrogation qui mérite que l’on s’arrête un instant. Que dit la loi, en France actuellement ?

La prostitution n’est pas interdite sauf lorsqu’elle porte atteinte à l’ordre public. Mais les dispositions sur le racolage (loi sur la sécurité intérieure de 2003) l’interdisent de facto, au moins dans ses manifestations visibles, c’est-à-dire sur les trottoirs.

Les français préfèrent ignorer ce qu’ils n’ont pas envie de savoir. Dans d’autres pays, Suisse, Allemagne la prostitution est encadrée.

Allons-nous, en France, vers la création d’un "service d’accompagnement sexuel " à l’attention des personnes lourdement handicapées ? La question n’est plus taboue, en Suisse, au Danemark, en Allemagne et aux Pays bas, cela est chose faite, admise ou presque.Le problème est  encore ignoré en France , mais réel. La recherche de solutions  commence peu à peu ; les esprits  comprennent que cela  peut et doit être comme une aide à la personne comme une autre.

Bizarrement je classerai la prostitution la plus courante, l’ordinaire, comme une aide à a personne. J’imagine  mal que des hommes  heureux en couple, bien dans leur peau, bien dans leur tête et bien dans leurs corps puissent avoir recours aux services d’une professionnelle, racolant sur les trottoirs, ou sur les bords de routes. Et je suppose le sordide besoin obsessionnel de la cohorte de ces hommes esseulés, immigrés, handicapés, vieillissants, ou plus simplement très mal dans leur peau …

Je ne parlerai pas de la prostitution masculine qui en France est peu développée chez les homos et quasi inexistante chez les bi (le tourisme sexuel est pratiqué en revanche par les femmes comme par les hommes). Mon propos n’est pas non plus celui de la prostitution de « luxe », les calls girls , et leurs services, appartiennent à un tout autre monde.

Revenons à nos moutons (les pauvres)  La réouverture des maisons closes répond-elle à une nécessité d’ordre public ?

La surveillance sanitaire des prostituées est largement insuffisante, précarité des prostituées, souvent toxicomanes.  La sécurité des prostituées n’est que rarement assurée, lieux de racolage loin de toute zones de droit,  puisqu’interdit, passes effectuées n’importe où, au risque pour la femme de se faire maltraiter par un cinglé.

Femmes sans passeports, sans visas, à la merci de toutes les violences.  Femmes, presqu’enfants encore, battues et maltraitées par des proxénètes, femmes exploitées par leurs macs, traite de la chair. France de 2010 ?

Pour des raisons d’hygiène, de sécurité et de santé publique, l’ouverture de maisons closes serait une aide à personnes en danger. Cela mettrait en sécurité les prostituées et les clients. Rêver d’abolir la prostitution est très bien, sortir les prostituées de la précarité des non-droits donc  encadrer la prostitution en attendant, bien mieux.

Quels seraient les modalités d’ouverture de telles maisons, tenues par des fonctionnaires ? Surveillées « protégées » par des flics et le fisc ? Donner des licences de prostitution à des hôtels ? De même que les bars ont des licences d’alcool. Accorder des étoiles à ces hôtels ? Le septième ciel coûterait  plus cher que le  panier-premier- prix-de-la- ménagère.

Lhom à qui je faisais part de mes réflexions a eu le mot de la fin :

« Qui dit encadrement, dit impôts, cotisations sociales, droits à la retraite... Moins de travail au noir,  un bon moyen de boucher le trou de la sécu ! »