mercredi 14 mars 2012

Des claquettes au soleil, le bonheur?

Je me suis toujours méfiée du bonheur, surtout du bonheur simple, quel chausse trappe cache t-il?
Maman disait, "lorsque vous étiez  tous autour de moi, et que j'étais heureuse, je  pensais que nous étions tous heureux!" 


Depuis je me méfie des bonheurs simples, comme des piques niques au soleil, pire je me les interdisais, afin de ne pas sombrer dans la béatitude simpliste, et finalement égocentrique.




Le bonheur peut paraître simple comme des claquettes au soleil, cette année, je m'en suis rendue compte aujourd'hui, je n'avais pas sorti mes vieilles claquettes depuis au moins quatre mois, je ne sais pas si je vieillis, mais je sais que je suis de plus en plus attentive aux petits signes. Aujourd'hui, je suis allée chercher dans mon panier  de chaussures les claquettes que je savais n'avoir pas rangé, à leur place d'hiver,  faute de savoir renoncer au  soleil à temps dans cette région si froide, ordinairement.



J'ai remercié le soleil de me distraire de ce malheur que l'on nous raconte, tant de familles endeuillées, tant d'enfants aux destins brisés, les petites victimes, les blessés à vie et leur entourage dont d'autres enfants qui, amis ou frères ou soeurs, porteront à vie cette cicatrice béante d'un manque que nulle chaleur, nul soleil ne sauront jamais panser. Alors les pieds dans la terre, je me raconte la vie que j'ai réussi à construire malgré tout, cette vie est douce, mais je ne saurais m'isoler des autres.





Aujourd'hui, dès ce matin, j'ai tenté de me préserver, de m'accrocher, les pieds dans la terre, au présent de ma famille, refusant de me laisser noyer dans ce malheur qui ne me concerne pas directement et dont je dois m’isoler, et les pieds dans la terre, les yeux rivés au soleil, j'ai remercié le ciel, d'être avec mon homme, que le soleil soit au rendez vous, j'ai remercié les oiseaux qui  inondent la tête de leurs chants entêtants, et suis allée voir mes poissons. Les poissons nageaient tranquillement, ni dans un bonheur oiseux, ni dans un stress quelconque, je pourrais leur en vouloir de leur totale indifférence à la vie, au monde, je leur en suis grée, la vie continue, elle est ni pire, ni meilleure, mais elle nous offrira encore des moments simples de bonheur, à nous de les voir, à nous de les saisir, ce sont eux, qui nous permettent  de continuer, tout doucement.


                   Chanson qui fut ma compagne, à la naissance d'Alice, mon homme n'était pas là, si loin... , j'étais tout simplement si seule.

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