vendredi 30 mars 2012

Un déjeuner de soleil plein de promesses.

                                                 
                                                  La campagne électorale vue par "The economist"









The Economist, l'influent hebdomadaire britannique du monde des affaires, estime que l'élection de François Hollande à la présidence pourrait avoir des "conséquences dramatiques", sans épargner Nicolas Sarkozy dont la réélection présenterait aussi des "risques", selon lui.
Sous le titre "La France dans le déni", l'éditorial du numéro à paraître vendredi juge qu'il y a "plus inquiétant encore que la mauvaise foi" de l'un ou l'autre des candidats: "la possibilité qu'ils pensent vraiment ce qu'ils disent" dans leurs programmes.
A l'attentisme prêté aux deux candidats face à la situation économique de la France qu'il juge "particulièrement sombre", The Economist oppose "la rafale de réformes" conduites en Italie, en Espagne ou en Grèce. "Une France léthargique et non réformée pourrait bien se retrouver au centre de la prochainecrise de l'euro", met-il en garde.
"Il n'est pas inhabituel que des responsables politiques ignorent des vérités dérangeantes pendant les campagnes électorales mais il est inhabituel, ses derniers temps en Europe, qu'ils les ignorent aussi totalement que le font les hommes politiques français", assène le journal.

Quant au "nombre de gens aisés et de jeunes Français qui rejoignent la Grande-Bretagne (et son impôt sur le revenu à 45% maximum), il pourrait grimper rapidement", met-il encore en garde."Et avec M. Hollande, qui, après tout, est encore le vainqueur le plus probable, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques", assure-t-il. Si le "protégé" de François Mitterrand (en français dans le texte) était élu, il "pourrait s'apercevoir après quelques semaines, et pas des années, que les investisseurs fuient le marché obligataire" français, prévient The Economist.
Pour autant, The Economist n'épargne par le chef de l'Etat sortant. "Même si c'est Nicolas Sarkozy qui est réélu, les risques ne disparaîtront pas", poursuit son éditorial.
"Il n'ira pas jusqu'à proposer quelque chose d'aussi stupide que de taxer à 75% (les revenus supérieurs à un million d'euros, comme François Hollande, NDLR) mais il n'envisage ni les réformes radicales ni la réduction structurelle des dépenses publiques dont la France aurait besoin", déplore le journal.
Conclusion amère de The Economist: "La France insouciante est sur le point d'être rattrapée par la dure réalité, quel que soit le président".
Ma grand mère déplorait toujours que certaines choses ne durent que le temps "d'un déjeuner au soleil" choses qui se flétrissent vite et s'oublient tout aussi rapidement. Les promesses de campagne n'engagent toujours que ceux qui les prononcent, promesses aussitôt oubliées, dès les élections finies.
Les français pour la plus part ignorent la situation économique de notre pays, et souhaitent encore l'ignorer longtemps, je suis persuadée qu'au fond d'eux mêmes ils savent cependant que notre pays ne boucle ses budgets de fonctionnement que grâce aux emprunts, que notre premier poste budgétaire devant l'éducation nationale devient le service à le dette (remboursement des intérêts seulement).

Nous allons nous scratcher à cette réalité, même si nous ne voulons de ce mur, il est là et nous ne pouvons ni le contourner ni le sauter.

Le beau temps va durer quelques jours, peut être, mais après nous retrouverons un temps de saison, j'aimerais tant que les candidats aient le courage de tenir ce langage de vérité aux électeurs. Le bal des bonimenteurs doit cesser, la surenchère des promesses aussi. Nous aurons des choix financiers à faire et accepter de baisser notre niveau de vie ainsi que notre protection sociale qui  ne pourra plus assurer des prestations aussi élevées.

J'espère que les médias vont donner un écho plus large à cette réalité toute déplaisante soit elle, et que l'on cesse de se concentrer sur les sujets périphériques; alors les différents candidats pourront peut être libérer leurs paroles et dires les choses aux électeurs.

Mais en attendant nous profiterons encore de quelques déjeuners au soleil, la solidarité et le retour à de vraies valeurs pourront peut être compenser la peine de la perte de l'âge d'or.


4 commentaires:

francoise a dit…

Qu'ils commencent à diminuer le nombre d'élus,
aux USA, le sénat fédéral, 50 sénateurs,
2 par état
et nous et nous et nous
mais personne ne veut être battu, alors aucune mesure de cette sorte..
j'arrête...
je m'énerve...
il paraît que c'est populiste, ou démagogue
ouais, ouais

Ladywaterloo a dit…

Il faut supprimer un "étage" de nos élus, ça était projeté mais imagine la levée de bouclier... Il faut aussi obliger à la règle d'or budgétaire les conseils généraux.

Sophie a dit…

As tu entendu parler des Economistes atterrés ? Ils tiennent un tout autre discours sur l'austérité prônée par l'Allemagne ou l'Angleterre, que The Economist (mon mari y est abonné, j'ai pu découvrir cette couverture ce matin !)
Si je me souviens bien, c'est Sarko qui rêvait en 2007 d'une France où tous les français seraient propriétaires, à l'image de l'Espagne par ex, qui est bien dans la mouise maintenant, avec ses habitants empoisonnés par leurs prêts immobiliers qu'ils ne peuvent plus rembourser ...
Tout comme en Grèce, la jeunesse espagnole (du moins celle qui le peut) n'a comme autre issue que de quitter son pays pour essayer de trouver du travail ...
L'impôt de Hollande ne me choque pas (pas plus que Matthieu Pigasse,banquier milliardaire actionnaire du Monde et qui est prêt à contribuer !), surtout quand on voit le bonus honteux du type de Publicis, à l'heure où l'on demande aux français de faire des efforts et où on souhaite que le droit du travail soit plus flexible (en gros, licencier quand on veut), on augmente les mutuelles, la TVA (impôt par définition le plus injuste qui soit)...
Cela ne me choquerait pas non plus que les allocations familiales tout comme le quotient familial soit attribué selon les ressources de la famille.
A lire dans Le Canard de cette semaine, la façon dont nos candidats arrivent à ne pas payer la tranche d'impôt que payent les 3/4 des français (astuces réservées aux politiques). Seuls des candidats comme Eva Joly ou Mélenchon payent plein pot !
Alors oui à la redistribution !

Ladywaterloo a dit…

L'impôt de 75% ne me choque pas mais est parfaitement inutile, les gens fortunés sont en train de tous préparer leur évasion fiscale (achat importants d'appartements à Bruxelles, embauches de conseillers fiscaux dans les banques le prouvent)


Pour le reste les alloc sont très mal faites, je reverrai complètement les alloc si j'étais responsable, afin d'aider davantage les gens le méritant, permettre à tous d'avoir une famille mais supprimer l'argent braguette (nom donné aux alloc familiales à la Martinique)


Quelle que soit la politique choisie, on devra se serrer la ceinture ; la hausse de la TVA sera supérieure à celle annoncée, stagnation des retraites et salaires des fonctionnaires. Un tour de vis dans toutes les dépenses donc d'autres mesures pas très fun et cela dans moins d'un an.

Mon optimisme personnel est à la mesure de la mauvaise perception que j'ai de la situation financière de la France. N'étant pas maso,j'adorerais me tromper!

Le pire n'est pas sûr.