Le toboggan de la vie.

Ce week end, Valentin et Hubert nous ont rejoint, nous avons eu au téléphone également leurs ainés. Et ce weekend, la vie m'a semblé me glisser entre les doigts, je ne contrôle plus la vie de mes enfants et si dans l'absolu  je le voulais et je l'accepte, en réalité c'est parfois difficile.

Sourire avec sa fille ainée et lui demander, enfin de pouvoir garder ses enfants, car les enfants sont plus grands et que le stress de les garder trois semaines sans qu'ils voient leurs parents, s'éloigne pour moi, car je pense qu'ils le surmonteront, eux.

S'amuser avec sa cadette lorsque le petit Paul dit clairement au téléphone qu'il voudrait voir une vidéo avec une contrebasse, un violoncelle, une guitare et une harpe. Cet enfant de tout juste vingt mois, flashe sur la musique et adore la harpe, je souhaite bon courage à Alice car trouver un morceau joué avec ces quatre instruments doit relever de la gageure.

Maudire notre éloignement alors que la famille de notre fils ainé part s'enraciner à 7000 km ou plus, même si je sais qu'ils seront heureux, que leur installation se présente très bien, même si je ne les voyais pas si souvent, ce n'est pas si simple à accepter. Garder ces quatre enfants quelques jours très bientôt avant qu'ils s'envolent vers leur nouvelle vie..

Faire de nombreux rangements, pour glisser les affaires d'Armelle dans les notres, certaines utiles d'autres juste pour les garder,  penser que l'affect n'y est pas toujours étranger et pouvoir un jour les lui rendre si besoin est, petite boite à musique et draps de berceau compris.

Entendre ce matin la voix de  Guillaume tout juste rentré en France, s'inquiéter pour son avenir. 

Et ne pouvoir qu'être spectateur de cet immense tourbillon.

Nous sommes mon mari et moi, enracinés, référence de cette famille, en bien, en mal, la maison adorée ou moins aimée, quelque chose qui ne bouge pas, alors que, nous avons envie de bouger.

 Encore une fois, juste pour trouver une autre maison à aimer, restaurer, un jardin à embellir, un endroit où poser vraiment nos valises. Imaginer ce déménagement, ces quatre énormes camions qui seraient nécessaires, c'est simple j'ai cinq aspirateurs,  il y en a juste un de trop, un pour le prochain jeune qui en aura besoin, la maison fait environ la taille de quatre maisons normales, nous sommes une vingtaine lorsqu'elle dit STOP,  maison  pleine! Donc, j'imagine qu'il faut penser  le charivari de trois ou quatre déménagements pour réaliser à quoi cela ressemblerait, gérable, une vraie aventure.

Mon mari et moi pensons encore une fois peut être changer de maison, pour un tas de raisons, envie de changer de vie, encore,  une autre maison dans une autre région, avec d'autres projets, d'autres possibilités et des perspectives inédites,  renaitre peut-être ainsi aussi. Je ne sais pas si cela se fera, mais j'ai déjà imaginé comment m'organiser et cela me plait.

Tenter de faire face à toute sa vie, et avoir téléphoné à sa mère, aussi, même si je sais pourquoi l'avoir fait, je constate qu'il est triste de savoir que cela n'a pas grand sens. Ainsi va la vie, cela m'évitera peut être d'avoir mauvaise conscience, mauvaise conscience que j'ai depuis tout enfant, je suis née dans la mauvaise famille, et ma famille n'a pas fait bonne pioche avec moi. Mais cela n'est pas si  grave, j'ai une vie heureuse avec un homme adorable, intelligent, cultivé qui m'offre de fait la" belle vie", alors pourquoi ces regards en arrière?

Zou, en avant demain c'est lundi, le week end prochain, les enfants ne m'envahissez pas tous, enfin sachez que nous gardons quatre enfants et que pour ces jours, ils sauront, je crois, bien nous occuper....