Comment est la grippe cette année?

Je disais.  Moi le vaccin? jamais.

Je me suis vaccinée de la manière la plus brutale qui soit contre la grippe en la subissant depuis quelques jours, mon mari bien vite à son tour s'est mis à frissonner, claquer des dents, dormir et tousser puis tousser et dormir.

Depuis plusieurs années les épidémies de grippes nous évitaient, cette fois-ci nous n'avons pu échapper au ticket maladie-de-l'année, comme bien des français j'imagine, la gastro n'était pas passée par nous, nous ne pouvons tout éviter non plus, tant qu'à choisir d'ailleurs je préfère avoir la grippe que le choléra, l'un n'empêchant pas l'autre hélas.

La grippe cette année est un bon cru qui restera peut-être dans les annales,, on est bien malade, le cerveau en bouillie, les yeux brûlants, mal au crâne, mal dans tous les os,  mal partout. De la fièvre sûrement, le thermomètre est resté dans son emballage et je n'ai même pas pensé à vérifier autrement qu'en posant une main sur le front.

Se sentir si misérable, si longtemps à cause d'un tout petit virus est un peu frustrant, J'étais tellement épuisée que je ne savais même plus déployer tout l'arsenal que ma pharmacie contient, je drogue cependant conscencieusement mon mari qui se laisse faire, signe de grande faiblesse, chez lui.

Nos tables de nuit, d'ordinaire si bien ordonnée où seuls livres et lunettes d'ordinaire dépareillent l'harmonie recherchée sont recouvertes en ce moment  d'un tas de trucs ne respirant pas la joie et la bonne santé,  médocs divers et variés, mouchoirs en papier, bouteilles d'eau, verres, téléphone, afin d'appeler si un malaise survient... Un grand coup au moral lorsque je réalise  jusqu'où notre vieillesse nous emmenera, peut être brutalement, il nous faudra déménager alors, la maison deviendra trop hostile pour nous cocooner.

Ce soir, je vais un peu mieux et mon homme est allé s'écrouler devant la finale de Hand, si la France gagne contre le Qatar, son moral sera meilleur et sa santé aussi par contre-coup. John a préféré me fuir, me trouvant grognon, signe, selon lui que je vais mieux, et il déteste cette étape qui ponctue toujours mes convalescences.

Dans ma tête se dresse la liste de "Il faudrait" pour demain, choses que nous n'avons pu réaliser aujourd'hui. Il faudrait déblayer la neige que le chasse-neige a accumulé devant la porte en passant matin et soir depuis trois jours, je redoute la formation d'un congère bien difficile à pelleter, il faudra ensuite porter la poubelle dans le conteneur, un peu plus loin sur la route, ça et rebricoler un potage suffit à satisfaire mes ambitions du lundi. De toute façon  le lundi n'a jamais été une journée où j'adore m'activer.

On dit qu'il n'est pas trop tard pour se vacciner et que même si le vaccin protège mal car le virus n'est pas celui attendu le vaccin atténue la sévérité de la grippe. Cette année je me suis immunisée de la manière la plus naturelle qui soit, mais je ne sais pas si dans quelques années je ne me ferai pas tout bonnement vacciner, mais il faudrait d'abord que je convainque mon mari de se plier lui- aussi aux directives de la santé publique, et ça, ce n'est pas du gagné.