vendredi 20 janvier 2012

Examen de passage ou pas?

Depuis quelques temps, la tribu ayant déjà assimilé beaucoup de valeurs ajoutées, et ayant trouvé un équilibre certain, je crains le pire avec l'arrivée massive de jeunes demoiselles aux cils plus longs que leurs capacités d'adaptation, aussi pour ne pas faire leur malheur et afin donc d’éviter des déconvenues certaines à mes plus jeunes fils je me suis demandé s'il ne serait pas judicieux de leur faire passer une sorte d’examen de passage.

L'idée, qui n'est que fantaisie de ma part, serait d'établir un certain nombres de critères nécessaires afin que nous puissions trouver, nous, reste de la tribu, un agrément certain à devoir changer nos habitudes, pousser nos tolérances afin de faire de la place pour trois jeunes demoiselles ( futures compagnes de  mes trois jeunes gars).

Adaptabilité, tolérance, bonne humeur, savoir faire la cuisine, le ménage, se doucher en quinze secondes et autres qualités obligatoires me traversent l'esprit, aussitôt. J'ai dans l'idée quelques épreuves qui seraient pour nous déterminantes au moins pour savoir ce qui nous attend.

Camille, jeune marié, voulait ainsi dormir dans un dortoir avec ses frères et reléguer sa jeune épouse pour une nuit ou deux, dans la "chambre rose" avec Alice, à l'époque non mariée. Amélie a froncé son petit nez, sans se fâcher, mais a réussi à obtenir de son mari de renoncer à cette idée farfelue, elle dormait n'importe où, même dans une grange, mais avec lui. Lhom et moi, étions écroulés par un fou rire mortel, Camille est inénarrable, mais Amélie le connaissait très bien et la tribu assistait, médusée à la passe d'armes entre ces jeunes époux.

Dans cette perceptive sachant qu'il sera de plus en plus difficile de s'imposer pour une jeune femme dans cette tribu lui faire passer des rites initiatiques permettrait de tester ses capacités ou pas à adopter la tribu, ses rites et ses exigences.


On pourrait, en étant ouvert d'esprit établir une liste de dix épreuves, et lui laisser en choisir cinq,  à sa guise!

- Préparer un repas pour une vingtaine de personnes affamées en une heure, frigo, vide, enfin, normal, des pâtes, certes mais à quoi? Déjà si comme Amélie elle prépare une superbe salade, avec amour, on saura sa bonne volonté mais  son inadaptation aux appétits familiaux, après six années de mariage Amélie ne penserait plus salade, elle était fille unique! Elle a  réussi avec brio toutes les autres épreuves cependant.

-Jouer au Monopoly avec ses six beaux frères et belles soeur en équipes, en s’alliant à la pièce rapportée de son choix être  aussi mauvais joueur que mes enfants,  et résistant à leurs pressions demande une habitude certaine ou  des prédispositions exceptionnelles.

- Convaincre son futur beau père de sa compétence pour ranger les laves vaisselles, et provoquer chez sa future belle mère, une émotion intense, entraînant par la suite une dévotion sans limite, en sachant dès le second jour où sont rangés les balais dans la cuisine, savoir s'en servir et s'en servir sans demander:

Qu'est ce que je peux faire pour vous aider? Alors que la cuisine ressemble à Waterloo (ce n'est pas une bataille navale, non?)

-Proposer  une partie de Scrabble  à  la grand mère maternelle de son cher et tendre, ma mère, et la jouer jusqu'au bout! Si la jeune fille  ne pète pas les plombs ni  ne déprime pas après, chapeau bas, je pense que cela donne droit à un Joker, voire à l'exemption de toute autre épreuve. Peu de personnes y arrivent.

- Prendre son petit déjeuner à une heure indue, style huit heures et demi, même  si sa future belle mère (moi) décide de faire le ménage en même temps imaginer, chaises et tabourets sur la table  noms d'oiseaux à peine retenus contre les "insensés" qui ne lèvent pas tôt et ont l'outrecuidance de vouloir  faire griller du pain et manger  des tartines au petit déjeuner, le café, thé, tisane  à l'envolée sont tolérés à toute heure! On est pas des sauvages quand même!


- Participer à une décision tribale en  imposant son point de vue, simplement en se faisant écouter sans s'être fait étriper, ou plus exactement en acceptant de se faire étriper et en ressortir vivant. Perso, je m'éclipse souvent. TP décider de choses aussi anodines que d'un menu de fête, d'horaires de quoi que ce soit,  ou d'activité collective... Les enfants issus de la tribu ne se laissent pas souvent imposer une décision quelconque.

- Convaincre Hubert, chargé des pizzas du samedi de changer de garniture sa pizza "traditionnelle" contre une pizza végétarienne  on sait que l'impossible est difficile, mais on peut rêver!


- Partir  en sortie familiale avec les pères de famille et leurs enfants, c'est à dire mes fils et gendres pères, et ramener tous les enfants, intacts, ne pas faire de crise cardiaque après les femmes garderont les bébés  de moins d'un an, quand même!

- Aller chercher des champignons avec son futur beau père et se souvenir d'au moins un nom ou deux de champignons comestibles ne pas parler après des maisons de schtroumpfs avec extase, c'est éliminatoire...La variante, moins sportive,  consisterait  à  faire un tour du jardin avec moi, sans montrer la moindre impatience et se souvenir de deux ou trois noms de variété de roses adorées.


- Le premier exercice  consiste pour tous les  résidents à arriver à temps aux repas, c'est à dire dans les quinze secondes qui suivent le coup de cloche, et arriver à se sustenter suffisamment en sachant que personne ne vous propose quoi que ce soit, généralement, et que tous les plats, énormes cependant se vident en l'espace de quelques minutes, malgré le brouhaha, les rires et exclamations,  les bébés qui pleurent, les enfants qui crient, on s'y fait, ou pas.


En dehors de ces épreuves, je pourrais aussi proposer de la soumettre à l'épreuve du compteur qui saute alors q'il fait nuit, qu'elle sèche ses cheveux dans le noir dans une maison immense et que tout le monde hurle

Mais c'est qui qui a encore fait sauter le compteur?


Ou  encore, Ranger la  salle de jeux des enfants spontanément le soir, pire s'occuper et occuper les enfants des après midi entières en improvisant un théâtre de marionnettes,  cela vaut largement deux repas tribaux!



Je pourrais encore imaginer bien des tests, je sais que mes filles y pensent sérieusement,  une tribu se soigne et se préserve,  l'avenir ne me fait pas peur si j'estime pouvoir choisir "smoking" "or "not smoking", et après tout pourquoi pas? Un mariage sur deux termine par un divorce, on pourrait décider d'influer sur les statistiques!



                                


 Dans toute communauté, il y a ceux qui connaissent les règles, étant issus de la même famille et ceux qui doivent les deviner,  voire les réinventer, et sans qui, nos tribus s'étioleraient.







15 commentaires:

francine a dit…

heu... je crois qu'on épouse une personne, pas sa famille... ces tests où on cherche à vérifier les vertus ménagères des futures brus me laissent perplexe.
Et si elles étaient recalées aux tests, qu'est-ce que ferait "la tribu" ?

Pauline a dit…

Je n'arrête pas de dire qu'il faut qu'on fasse passer un test à mon futur beau-frère ! Ma soeur, sa fiancée, s'y oppose, voyez-vous ça ! Ceci dit, nous avons déjà entrepris de lui expliquer que s'il ne répond pas au prénom des deux gendres précédents (qui portent le même). Ainsi, quand maman demande : "Pierre, veux-tu un peu plus de café ?", il aura intérêt à se manifester tout de suite s'il ne veut pas être oublié.
Ceci dit, les valeurs ajoutées ont sensiblement changé notre famille. Ainsi, à table, il y a beaucoup moins de conversations "chiffons" et un peu plus de conversations "voitures". Papa se sent enfin compris !

Martine a dit…

ça me fait penser à certains livres pour enfant qui racontent l'histoire d'une pauvre princesse qui pleure dans sa tour et le roi qui cherche l'homme qui saura la faire rire. S"ensuivent une série d'épreuves toutes plus impossibles les unes que les autres. Celui qui arrive à la faire rire est en général le beau garçon, le plus pauvre des environs mais qui sait capter le regard de la belle (en l'occurrence, Lady) et lui sécher ses larmes. Il l'épouse et ils eurent beaucoup d'enfants (ah mais c'est vrai Lady est déjà mariée et plus si jeune, tout est à refaire).

Anonyme a dit…

votre article est excellent!!

Anonyme a dit…

De l'humour, encore de l'humour...
Un régal ce texte !!
Je m'esclaffe en silence...
C'est d'une vérité criante, je dirais même hurlante!
Merci pour cette lecture désopilante, qui va éclairer ma journée.
jacqueline.

Clo a dit…

Ces tests sans être formalisés sont en réalité inévitables... et ils se passent dans les deux sens, la tribu étant aussi scannée par le nouvel ajout ;-)
Mais je trouve merveilleux (et amusant) de chercher à lister et formaliser ce qui pourrait faire office de test.
Je réalise au passage que le challenge est probablement encore plus "dur" pour les dernières recues...
A moins que la tribu ne se soit distendue avec le temps ( expérience personnelle, mon mari étant un n° 8 avec 9 ans d'écart avec son frère le plus proche, je n'ai pas eu beaucoup d'efforts à faire pour m'integrer à un clan qui avait été très fort mais se recomposait déjà autour de chaque nouvelle lignée)

francoise a dit…

comme cette photo est belle avec les murets, et la campagne environnante qui me parle
bonsoir !

Anonyme a dit…

D'accord avec Francine. Quelle jolie preuve d'intolérance : les femmes doivent s'adapter aux hommes de la famille ...
Il peut être impressionnant de rentrer dans une famille dont on ne connait pas les codes. C'est à la famille de faire en sorte que tout se passe bien à la fois pour le confort du nouveau ou de la nouvelle, mais également pour son rejeton qui saura apprécier ce geste.
Cela me semble être la base du savoir vivre. Pas chez vous visiblement.
Viviane

Ladywaterloo a dit…

L'humour passe ou casse! Parfois cela passe parfois cela casse!

Rassurez vous, c'était un billet de pure fantaisie, c'est d'ailleurs dit en préambule je crois de mon texte. J'ai toujours accueilli bras grands ouverts tout le monde.

Le tri sélectif n'existe pas et serait d'ailleurs parfaitement imbécile, nous assistons avec beaucoup d'amusement souvent aux surprises de la découverte de la vie tribale par quelqu'un qui ne soupçonne pas du tout à quoi cela peut ressembler.


Mais l'idée d'un Koh Lanta familial, m'amuse suffisamment pour y réfléchir un peu, des amis à qui 'avais prêté la maison avaient organisés, ici des "jeux olympiques" de fin de vacances: ping pong, badminton, pétanque et autres épreuves de hauts niveaux étaient au programme, quand même je rajouterais bien, un concours cuisine...

Ladywaterloo a dit…

@ Françoise, on a eu une chance folle de trouver cette maison, l'année prochaine, si tout va bien, les travaux seront FINIS. Dernière étape crépi de certaines parties (en pisé) et peinture des volets.


Dix ans presque de travaux et d'efforts mais quelle récompense de voir le résultat. Chaque fois que j'entre dans ma maison, je m'y sens un peu invitée, chaque matin quand je regarde le paysage, je me sens privilégiée, et ce, même en plein hiver quand on désespère du soleil.

Francine a dit…

Milady, même si c'est de la fantaisie, l'idée d'un test me chiffonne un peu. Je pense plutôt qu'il faut accueillir celui ou celle qui partage la vie de nos enfants, qu'il vous plaise ou non. N'oublions pas non plus que notre famille peut ne pas plaire au nouveau venu qui n'a pas forcément envie de suivre ses rituels.

francoise a dit…

je n'y ai vu que de l'humour, du pur humour.
ou alors je n'y ai vu que du feu...
d'ailleurs avec le travail qu'elle a, Lady, elle ne doit pas pouvoir faire passer des tests, de plus après il faut faire les corrections...
par contre une telle tribu me fait un peu peur...
je n'oserais pas les rencontrer, ils doivent jouer entre eux, plaisanteries que personne ne comprend, jeux de mots, mots qui déclenchent des sourires, quand ce n'est pas des fous-rires...
je parie que vous êtes heureux...
continuez donc...

Ladywaterloo a dit…

Si la tribu joue, elle ne rigole jamais au dépend d'un "invité" d'ailleurs, les gens reviennent!

francoise a dit…

çà j'en étais certaine...

Sylvie CF a dit…

Il y a déjà un bon moment de cela , je m ' étais dit : " Lady , elle a un coeur gros comme ça ".
Même sans la connaître " pour de vrai ", je suis sûre de ne pas me tromper .