mardi 29 mars 2011

Personne n'échappe à la case "ado"

Jour après jour, Hubert s'enfonce inexorablement dans la case "ado". Pas de bol pour lui, six autres enfants de la famille ont exploré avant lui  bien des sentiers de cet âge délicat.  Nous nous sommes blindés et bien souvent alors qu'autrefois nous nous serions alarmé de certaines réflexions ou comportements on se contente de rigoler, et de veiller discrètement au grain.

Affalé sur son lit, Hubert est fatigué, un des premiers signes de la "vraie adolescence" n'est ni la croissance, ni la voix qui mue, impressionnante au téléphone, ni même l'ombre de moustache, mais un changement de comportement radical, on avait un enfant qui se couchait tôt et se levait tôt, naturellement, on hérite d'un ado qui ne peut ni se coucher ni se lever à une" heure-raisonnable-quand-on-va au-collège-demain"

Samedi, Hubert a eu un petit accès de fièvre ado. Nous étions sur le point de partir à notre maison de campagne, dans l'entrée, sacs au dos, impers au bras et clefs en mains, quand Hubert s'est rapidement esquivé vers le fond de l'appart où se situe sa chambre.

Marmonnement indistincts et grognements sourds montaient de l'antre de mon ado:

T'avais dit qu'il ferait pas beau, pourquoi on y va? On m'avait pas prévenu...marre.. Pas fini de.. Juste le temps de ....

LHom, courageux mais pas inconscient, estima que je m'en sortirai seule, il clama

Je descends d'abord! Je démarre la voiture et vous attends!

Je patientais trente secondes, record d'indulgence, on ne doit pas brusquer un ado:

Hubert quand tu as fini, tu viens je t'attends!

Valentin, rigolait en réglant son i-j'sais pas quoi, destiné à occuper son trajet en échappant à tout contact parental incontrôlé.

Hubert je te préviens je compte jusqu'à dix et je me tire, tu peux passer le week-end ici, je m'en fiche!

J'ai compté à voix haute et doucement jusqu'à dix puis ai appelé l’ascenseur et à l'étonnement de Valentin, tins parole, je partis après avoir fermé la porte  de l'appartement sur mon ado toujours invisible. Je marchais lentement jusqu'à la voiture et m'installais lorsque Hubert nonchalant apparut sur nos pas. Il avait dû descendre les marches quatre à quatre pour nous rattraper.

Cinq minutes plus tard, Valentin et Hubert échangeaient leurs i pod contre i touch, et l’aîné dit à son cadet:

Tas pas de chance mon pote, on a tous été ado avant toi, et le coup des week end à la campagne on l'a tous fait avant toi!  maman était vraiment prête à te laisser, j'étais scotché!

Au pire Hubert aurait survécu  36 heures seul à la maison 36 heures qui lui auraient semblé bien longues malgré la télé et l'ordi.

Ado qui a séché à la dernière interro d'anglais sur la traduction de "jupe" je maudissais la prof qui exige des connaissances improbables, pour un gars.

Valentin, curieux et surpris, interrogea son frère

Tu sais pas dire mini jupe?

Ben si, mini skirt!

Jupe t'enlève le mini, "skirt" et les tee shirt touts petits tu sais courts, tu sais dire?

Mini shirt, avoue Hubert vaguement gêné!

Brassière, vous voulez dire mes chéris! En français on dit brassière  ajoutais-je ne rigolant ouvertement.

Pas d'hésitation, Hubert et Valentin sont des gars normaux ayant une culture anglophone plus étendue que je ne le crois, presque murs pour aller draguer des petites anglaises!






7 commentaires:

Charlotte a dit…

oh, le bel âge... que je connais bien ! (et touchée par tes mots sur le blog de Marion, je partage !)

Sophie a dit…

Bonjour Lady,

Je me permets de vous répondre sur votre blog au sujet de votre dernier billet laissé chez Marion, car je redoutais la levée de boucliers qui s'abat en général sur toute lectrice un tant soit peu critique sur la vie de Sainte Marion !

Plus qu'un acte de déséquilibré (il ne faudrait pas tomber dans la paranoïa, si chère à notre époque sécuritaire !), ce qui m'interroge, c'est ce que ce blog peut amener comme répercussions sur les membres d'une famille tous les jours photographiés (dont deux depuis le premier jour de leur vie !), vivant sous le regard de centaines d'inconnus (après avoir enlevé les copines blogueuses, il reste du monde dans les commentaires !), ce pourrait être un sujet d'étude pour des sociologues ou des psychologues parce que je ne pense pas que cela soit si fréquent !
Se dire que de parfaits inconnus vous croisent et vous reconnaissent (la dernière fois, c'était une lectrice au Bon Marché qui faisait part de cette rencontre, en la décrivant comme une apparition quasi céleste !), c'est tout de même troublant, non ? où bien le narcissisme propre à ce type de blog - y mettre les photos de ses bambins sous toutes les coutures - y trouve t-il son compte et puis basta ?
Les enfants sont petits encore, scolarisés en plus dans une toute petite école, mais qu'en sera t-il au collège, sous le regard des copains, de leurs parents, des profs ... Il est déjà à noter que le regard des villageois n'est pas forcément bienveillant si l'on en croit les rumeurs dont fait parfois état Marion.
Ma fille de 22 ans à qui je fais découvrir tous les blogs que j'aime et qui très souvent partage mes coups de coeur, ne comprend absolument pas l'intérêt de ce blog, n'y voit que du voyeurisme et cela m'interroge ...

Sophie a dit…

Suite de mon message !

Ce blog me fait de plus en plus penser à une addiction dont on a de plus en plus de mal à se défaire, moi la première et j'aimerais bien y arriver parce que je commence à trouver cela malsain, un peu comme une émission de télé réalité : il ne se passe pas grand chose, on pourrait remonter à la naissance de Marcel et lire la même chose sur le premier biberon, sur la première journée chez la nounou ... On ne découvre rien sur des lectures, des films, des expos, des bricolages ou quoi que ce soit qu'on trouve généralement dans les blogs féminins. Nous ne sommes qu'invités en permanence à contempler une vie quasi parfaite dans le modèle Campagne et décoration un peu cheap avec les riz au lait dans les bols de Comptoir de Famille !

Hier, une lectrice disait même : "' il y a des années qu'avec mes amies, nous nous nous tenons mutuellement informées de vos jours qui passent" : c'est sidérant, tout comme ces femmes qui très souvent disent pleurer à chaudes larmes aux lectures des billets de Marion, sont-elles aussi sensibles à ce que vivent leurs proches ou leurs voisins ? c'est vraiment troublant !
Et puis de plus en plus, je trouve que ce blog se replie sur lui même, on a l'impression que les enfants (sauf Joséphine) n'ont pas de copains (en tout cas on n'en voit jamais à la maison) qu'ils sont toujours condamnés à jouer ensemble sans aucun autre tiers, moi qui ai connue ume maison toujours pleine des copains et des copines de mes enfants, cela m'étonne.
Cela plus le mari qui semble être à la maison en permanence (il me semble depuis la naissance de Georges au moins), me fait vraiment penser à un confinement de plus en plus inquiétant dont le billet d'hier en était le paroxysme, j'ai trouvé !
Je pense que la reprise de son boulot pour Marion sera finalement une bonne chose pour sa famille ...

Sinon, j'ai bien aimé votre texte sur votre ado, j'ai trois enfants (17, 22 et 25 ans dont deux garçons) et l'adolescence a été chaque fois différente et de plus en plus bien vécue ! Encore une chose qui m'étonne chez Marion, cette folie du maternage, des tous petits dont on dirait qu'elle pourrait en faire à l'infini sans se lasser ! Chaque étape est passionnante et je n'ai pas éprouvé ces pincements de coeur qu'elle ressent si fortement à chaque "dernière fois" ...
A bientôt de vous lire !

SOPHIE

Ladywaterloo a dit…

Merci Sophie, pour les lectrices qui ne connaissent le blog dont il est question ici, il s'agit de "Tous les jours dimanche".

Je partage vos inquiétudes et trouve inquiétant réellement à la fois la mise en scène des enfants, et le paroxysme émotionnel qu'il atteint parfois.

J'aurais réellement peur de l'oeuvre d'un fou,à sa place, certains commentaires dans l'adulation béate me mettent franchement mal à l'aise..

Je lis ce blog depuis quelques mois et, heureusement dans la "blogosphère" il est franchement à part, si un psy le suit il doit trouvé sujet à réflexion, tant dans ce que dit Marion que dans les réactions que cela provoque.


Joséphine doit souffrir de cette médiatisation, il me semble qu'elle a laissé un mot le premier dimanche des élections, signé germaine et j'ai trouvé ce mot inquiétant. Est ce un mot "exagéré" ce que j'espère ou sincère?

On pourrait ouvrir un blog "à propos de tous les jours dimanche"
il y en a tant à dire, réfléchir aussi.

Peut être à bientôt

penelope

helen. a dit…

jE vous lis parfois via TLJD (en abrégé!), j'aime bcp votre description de l'ado , si vous pouviez en mettre de temps en temps un autre de billet de ce genre cela m'aiderait à me préparer à ce fameux âge!

Qd à TLJD, je partage à présent totalement votre avis.
Trop , c'est trop.
Un peu trop Truman show à présent malgré sans doute de bonnes intentions , un besoin d'analyse important (au sens psy)
Pour vivre heureux , vivons un peu caché et comme disait mon Dad (grand père) "un peu de tenue" !

Champagne a dit…

J'ai un ado à la maison...
Il me rend presque folle mais je me console en me disant que nous vivons toutes, nous les mères d'ado le même scénario...
heureusement qu'on les aime !
Pour faire court, je rajouterais que dans une semaine, il y a 7 jours. Il est illusoire de croire que tous les jours c'est dimanche !

Ladywaterloo a dit…

Il y a sept jours dans une semaine, et pour nous toutes il y a des dimanches et des lundi, je suis heureuse de ne pas avoir que des dimanches si cela permet à d'autres de n'avoir que des lundis^^^^