lundi 15 octobre 2012

Qu'est ce que le papotage féminin?

Ce week end j'avais une amie de passage et après son départ, Hubert est venu me voir dans ma chambre et m'a dit:

Toi, tu es un vrai chat, solitaire, tu aimes bien les gens mais si ils sont trop présents, tu te casses! Tu te trouves un petit coin caché et tu restes à l'abri seule

J'ai été réellement surprise de l'analyse de mon fils. Il a raison, je suis dans le fond une vraie solitaire, enfin, j'ai besoin d'avoir des moments de solitude et ce fut toujours vrai.

Toute petite, je me réfugiais déjà dans le jardin et y passais de longs moments à regarder les fourmis, les fleurs... Plus grande j'y emportais le plus souvent un bouquin, il restait parfois fermé, je lisais surtout sur mon lit, cela m'offrait aussi un espace de solitude. A l'âge où les ados vivent en groupe, j'avais plein d'amies et beaucoup de copains, mais vivre avec eux 24h/24 était au dessus de mes forces. Plus tard j'ai adoré enfin avoir un "chez moi" ouvrant mon espace de liberté intérieure sur l'extérieur.

Maman disait toujours que j'étais immariable, d'une part je n'étais pas docile, sage et tranquille, de plus j'étais plutôt intello, et pire que tout, je fuyais  déjà comme la peste les réunions de tatasseries en groupe; l'idée de participer à des cours de couture et de reliures me faisaient grimper en haut d’une armoire

Pitié, je serai sage!

Enfin sauf si ces cours se prenaient avec des copines, des vraies, mes copines ont toutes des points communs, elles me savent solitaire et respectent  ce besoin fondamental, elles aiment rigoler et ne se prennent pas la tête pour du matériel, à moins que ce matériel  ne devienne une entrave à leur vie quotidienne.

J'ai toujours détesté le papotage innocent et éternel des nanas, vous savez celui où on vous dit:

Tiens, tu as un perroquet empaillé? où l'as tu trouvé?

A Tombouctou.

Moi,  j'adorerais avoir un chapeau empaillé mais je n en n'ai pas trouvé un qui me convienne, il y en avait un autrefois chez ma grand mère.... Suit, mille mots que l'on ne retiendra pas, on attend.

Je crois que c'est une de mes plus grande tare, cette impossibilité chez moi de soutenir une conversation normale de femmes. Je crois que je sais en gros ce que c'est mais si je  lance un sujet qui m’intéresse je vois que très souvent cela n’intéresse pas mon interlocutrice. Parler du temps et de la bouffe, parler de shopping et du livre à la mode je ne sais pas faire, pire cela me met profondément mal à l'aise. 

Cet handicap est une des rares choses qui fait que j'aurais préféré être un gars, je ne crois pas qu'ils soient soumis à ce niveau d'exigence de conversations rituelles vecteur de cohésion sociétale ;)

Suis je normale?

Tant pis, seule, radio à fond, j'essaie d'oublier et de me consoler  j'arrive à vivre quand même et il y a même des gens qui m’aiment comme je suis! :)


                                              Perroquet Flaubert




8 commentaires:

Iris a dit…

c'est peut etre pour ça que vous écrivez sur un blog, car cela entraine une distance entre vous et les autres. Pour ma part, ayant aussi ce trait de caractère, je sais que l'écrit m'aide à trouver la juste mesure .

Ladywaterloo a dit…

Je ne sais pour toi Iris,je te tutoie et suis,surprise de tant de vouvoiements ici, on fait ce que l'on veut, mais suis un peu gênée parfois

Enfin, je n'ai pas choisi ces différences et en ai beaucoup souffert, j'aurais adoré être "normale" sachant soutenir ce type de relations.


Les relations humaines sont fragiles dès que l'on sort de "la norme établie" et je crois que les "hors normes" sont nombreux!

iris a dit…

On se dit "tu "alors?:)
par rapport à votre article, parfois, cette fuite des bavardages féminins peut se traduire aussi par l'éducation. Si je transpose à mon cas, dans ma jeunesse, le monde des hommes, les valeurs des hommes étaient valorisées par rapport au monde des femmes et ce dans le discours meme de ma mère, grand mère. Du coup, j'ai considéré le domaine traditionnel réservé au femmes comme futile et ai fuit certains domaines exclusivement féminin. Je n'ai pas eu l'éducation pour.je regrette parfois.

mariannette a dit…

ton message résonne en moi,
j'approuve et je m'ennuie dans les conversations dites féminines,
j'ai besoin de solitude

bénédicte a dit…

Moi je n'aime pas non plus les conversations nian-nian que peuvent avoir les femmes du genre parler des fringues, de maquillage, de plein de futilités. Par contre je suis volontiers bavarde quand je peux parler de choses plus profondes et il y a d'autres femmes que ça intéresse (heureusement). Je pense que ça me plairait de parler avec vous. Bon vent, Bénédicte

Clo a dit…

tiens, je me reconnais dans une certaine difficulté à tenir "la conversation" notamment dans ce que je ressent comme des "diners mondains" mais je ne l'ai pas analysé en masculin féminin (c'est peut-être une piste) je m'étais plutôt "résignée" à n'investir que de vraies relations...
Donc peu mais sincères.
Les garçons aussi (certains en tout cas) peuvent éculer des histoires de moteurs ou chaudière sautant de références en marques dropping... c'est très nian nian aussi non ? ;-D

Martine a dit…

Depuis toute petite, j'ai du mal aussi à me fondre dans les papotages féminins. Petite, je me croyais bête à cause de ça. Depuis, je me suis fait une raison, je ne suis pas faite pour ça, non plus et souvent je préfère être seule, alors je parle à mon cheval ou mon chien mais qu'en pensent-ils eux des papotages humains?

Ladywaterloo a dit…

On se dit "tu"! sans problème.

Je distingue ces bavardages des bavardages des "dîners mondains" ils n'ont pas la même teneur. Dans le second cas, il s'agit de se la "péter" le plus discrètement possible, hommes et femmes se livrent à ce genre de démo!

Dans les dîners tout le monde a des gosses hyper bien élevés qui font des études éblouissantes, le boulot est au pire "vaguement ennuyeux" mais les hobbys super cools, le pire que l'on puisse lâcher serait une déception dans le jardin, voire horreur, un problème dans l'entretien de sa piscine... Enfin, bref.

Quand je m'ennuyais, je n'y vais plus jamais, j'adorais lancer une bombe soigneusement calibrée pour relancer la conversation, je ne le faisais que si je recevais ou alors connaissais très bien mon hôtesse.

On lance, on relance la balle puis on observe les vagues, très drôles, les gens s'amusent souvent alors!