vendredi 2 avril 2010

Un médecin est il un homme?


On manque d’anesthésiste, d’obstétriciens et autres spécialistes. Nous en savons tous les raisons enfin nous croyons le savoir, erreurs médicales de plus en plus  traquées, médecine qui avance sans arrêt en laissant l’homme-médecin devant chaque échec, seul, avec sa douleur et éventuellement la remise en cause de ses actes par la société entière.

Imagine t’on vraiment ce que cela peut être ?

Un jeune anesthésiste de 31 ans , s’est suicidé jeudi dernier , une erreur médicale dans le dosage de produit anesthésiant qu’il avait  injecté à un bébé de six mois avait probablement favorisé la paralysie des jambes de l’enfant. Il devait paraitre trois jours plus tard devant ses pairs.

«la responsabilité de ce drame était très lourde à porter par ce jeune praticien et l'ensemble de l'équipe».

Mais en attendant, il était seul avec son remord, sa douleur, interdit de pratiquer, soupçonné d’incompétence, de négligence, du pire. Mis à l'index depuis de longues semaines.

L’erreur est humaine, mais ici, inexcusable.

Très souvent j’entends des gens souhaitant poursuivre en justice leur médecin ou chirurgien car les soins reçus n’ont pas le résultat escompté. Nous sommes dans le temps de l’efficacité, et la moindre défaillance ou supposée défaillance du médecin se terminera devant un tribunal. Le plaignant souhaitant recevoir monnaie trébuchante et sonnante car son genou lui fait encore mal, ou bien le médecin ne l’aura pas averti de telle complication éventuelle…

Un de mes fils aurait aimé être chirurgien. Il sera expert comptable. Je préfère.  Nous manquerons de plus en plus de médecins ayant assez d’abnégation ou d’inconscience pour exercer des professions ou la moindre erreur peut tuer ou handicaper  celui qu’ils veulent soigner. Pire où tout ce qui ne sera pas jugé tout à fait satisfaisant sera jugé devant un tribunal, le médecin-sorcier aillant failli dans son miracle ordinaire. Lorsque le vrai accident arrive, le médecin   face à son  propre échec, doit gérer le remord, la douleur mais aussi le regard suspicieux de  tous. Ne l’oublions pas, ils sont des hommes avant tout, pas des surhommes.

Paix à son âme. Ce médecin de 31 ans, avait une femme et une petite fille.

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