lundi 10 janvier 2011

Je voudrais, simplement, être roi.

Depuis une éternité nous tirons les rois, à la maison, avec nos enfants, j'avais essayé il y a deux ou trois ans de couper la tradition, et d'oublier d'acheter des galettes. Guillaume me tança! Guillaume (17 ans à l'époque) aime que les choses soient pérennes et les coutumes respectées. Depuis je n'oublie jamais d'acheter chez Picard, avant Noël, assez de galettes à la frangipane pour satisfaire les gourmandises et souvenirs de mes ados.

Ce matin alors que je rajoutais la fève dans une boite, je me suis souvenue de cette époque joyeuse et désordonnée où les enfants allaient sous la table pour désigner l'heureux destinataire de la part découpée.  Je me souviens du désappointement de l'avant-dernier de mes enfants, chassé de son trône  lorsque le cadet lui ravissait sa place de "commandant du destin", il fallait qu'il eut deux ou trois ans afin qu'il sache prononcer tous les prénoms, ne se sauve pas en courant et daigne aussi prononcer les prénoms demandés. J'essayais de  préparer mentalement le plus grand  à sa déchéance mais il fallait bien parfois que le plus jeune accepta d'être parrainé par son ainé.


Parfois l'un ou l'autre refusait de donner une part de galette à un de ses frères avec lequel il s'était disputé, d'autres fois, le motif était qu'il avait déjà "assez été roi" et que cette galette là ne verrait pas son couronnement. Mes enfants ont une tendance innée à être légèrement dictateurs plus que monarques éclairés.


Dans le sud de la France la coutume, récente veut que nous mettions deux fèves dans une galette, une fève industrielle, santon ou autre petite miniature en céramique et une fève, légume.  Il y avait alors deux rois, désignant deux reines, donc moins de déçus. Instinctivement mes enfants établirent une hiérarchie dans le grade des rois, celui qui trouvait la véritable  fève était classé comme roi-paysan, presque sans terre et sans pouvoir, l'autre détenant le petit bout de plastique ou  de faïence était véritablement roi.

 Il fut un temps où je trichais bien souvent, en glissant avant de réchauffer une seconde fève par en dessous,  si je savais  qu'il yen avait qu'une que les enfants étaient jeunes et les parts de galettes donc petites... Je trichais encore en tâtant  le gâteau afin d'essayer de repérer où étaient les objets du délit. Je trichais encore en découpant sous le fallacieux prétexte de commodité la galette sur un plan de travail, hors de vue des petits convives. Ensuite venait pour moi, le temps de la réflexion, être juste en attribuant, si possible, les fèves aux plus demandeurs, très jeunes enfants ou celui qui déclare "ne pas avoir de chance, il n'a jamais la fève!"

Lorsque par erreur Lhom et moi trouvions  une fève, il nous est arrivé d'être discret et de de la replanter froidement, dans une petite part que nous  offrions à un tout petit.

Aucune coutume ne décourageait nos enfants, pas même celle qui veut que le roi, offre une prochaine galette à l'assemblée, être choisi par le gagnant n'a jamais véritablement assouvi le désir  d'être désigné  par la chance.

Hier avec Hubert et Valentin, nous avons diné d'une galette et, une fois encore, je me  suis étonnée de voir qu'Hubert et Valentin adorent trouver la fève. Dimanche dernier, Epiphanie, ce fut Lhom qui fut couronné, nous ne trichons plus. Hier soir Valentin a porté sa couronne un temps, l'oubliant  sur sa tête. Elle fut abandonnée dans le salon en allant se coucher, mais ce matin je l'ai découverte sur son bureau.


Je crois que d'ici quelques années, les années où Noël sera chez pacha et mamina, j'organiserai de grandes parties de galettes avec du cidre doux pour les enfants, cela ne sera pas vraiment  à la bonne date, mais l'idée de voir ma tripotée de petits enfants renouer avec cette vieille tradition est assez plaisante pour que j'organise quelque chose d'un peu fantasque.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai fait la même constatation ce WE, mes ados veulent toujours la galette des rois, et toujours la chasse à la fève ;))
PS : testée et approuvée cette année la galette frangipane de Picard qui vient d'arriver dans notre trou, as-tu essayé celle à la praline rose ?
PS2 : bonne fête à Guillaume :)
Sylvie L

maya a dit…

Sur six personnes dans la famille, pas une qui aime la galette! ils la mangent tant que la fève n'a pas été trouvée et je retrouve les parts presqu'intactes dans l'assiette. J'aimerai trouver ces galettes briochées qu'on mange dans le sud je crois qu'elles plairaient davantage. Mais il n'y en a pas par chez moi, domage.

Ladywaterloo a dit…

@Maya si tes enfants sont jeunes c'est normal! Lorsque les miens étaient petits je me servais une toute petite part car je savais que nous devrions Lhom et moi terminer les restes abandonnés par nos loulous avides de pouvoir!

S'ils sont grands... Mes enfants ont horreur des fruits confits, donc n'aiment pas les briochées, que moi, j'adore.

@Sylvie, je suis restée dans la classique frangipane encore cette année, je me méfie de mes ados hyper conservateurs..

Guillaume ne se nomme pas Guillaume, j'ai fait un billet il y a longtemps, je crois que le titre était pseudo à gogo ou j'explique comment les pseudos ont été choisis. Mes enfants me connaissent et ont tous eu peur que je raconte des trucs irrévérencieux, pas politiquement corrects.. Cachez cette mère que je ne veux pas connaitre.. Je crois que seuls trois d'entre eux me lisent peu ou prou, certains boycottent mon blog alors qu'ils connaissent son existence. Lhom, seul, me lit régulièrement.


ce billet ci est lisible, car depuis que j'ai changé la forme de mon blog certains ne le sont plus, il faudrait que je m'attelle à remettre tout en ordre... Pas le courage en ce moment. :(

http://ladywaterlooblogdunegrandmereindigne.blogspot.com/2010/01/pseudos-gogos.html