jeudi 9 février 2012

Les petits diners de Valentin.

Valentin fait partie de ces jeunes étudiants, très à l'aise chez lui, dans les meubles et affaires de ses parents, salon bourgeois et plantes vertes en prime lui paraissent un cadre sympathique pour sa vie d'étudiant. Il aurait préféré tant qu'à faire  disposer d'une déco plus soft style loft, dans ces pièces inondées  de soleil mais supporte notre mauvais goût avec stoïcisme lorsqu'il reçoit ses copains.

Nous sommes partis de chez nous, mercredi, il avait invité des amis et nous nous sentions légèrement en trop, il nous avait cependant proposé avec bonhomie de rester avec eux, le nombre fait force, nous nous sommes, mon mari et moi,  retirés dans nos pénates campagnardes au plus vite, en laissant appartement nickel, frigo plein, service pressing assuré et repas prêt.


Mes aînés hallucineraient. Chaque fois que je cuisine à la campagne, je prépare des quantités plus grandes et congèle le surplus, je prépare théoriquement  un supplément juste pour deux jeunes gars, il arrive bien souvent que je vois grand et que des plats supportent allègrement six appétits de jeunes loups affamés par le froid et le travail. Mercredi, avant de partir, j'avais mis à décongeler un de ces plat, mon mari pire que moi dans le fond, avait sorti une casserole et le riz, prêt à cuire. Nos bébés grandissent dans un environnement pas trop brutal, il faudra néanmoins que je prenne garde à ne pas faire de jeunes Tanguy, touts sympathiques sont ils.

Il y a deux ou trois jours, Guillaume nous racontait comment il squattait en ce moment  avec un de ses amis la maison d'un grand père, parti en maison de repos. Sa maison, vide se situe au centre de Lyon, avec jardin, il est nécessaire de la gardienner.... Guillaume  trouve cela naturel et a la grand âme de ne pas trop critiquer la déco, en remerciant la providence qui lui permet d'être si grandement logé , à la cloche, sans qu'aucun denier ne lui soit demandé.


Papotant avec son  frère, Valentin lui dit

Moi aussi l'an prochain, je vais me mettre en coloc!

Ah bon, où ça?

Dans l'appart!

Guillaume lui demanda alors

Tu as prévenu les parents que tu les virais?

Hubert n'a que quinze ans, et je sais que mes deux jeunes poussins sont un peu trop immatures encore pour s'occuper seuls de leur nid, pire Hubert adore  que nous ne soyons pas toujours sur son dos, je n'ose imaginer ce qu'il ferait s'il avait la bride libre sur son cou. Le nid se fait petit ils l'aiment cependant, les potes apprécient aussi de retrouver un environnement familial qui les change de leurs studios d'étudiants.

Le téléphone nous sert alors de véritable cordon ombilical,  deux coups de téléphone par jour nous rassurent, ils supportent plus ou moins bien cette tutelle légère, dans deux jours, les vacances seront là, mes gars nous rejoindront et l'appartement vivra aussi quinze jours de vacances sans rires ni  chahut, s'ennuiera t-il de ces jeunes gars grandis un peu trop vite?






6 commentaires:

francoise a dit…

La campagne, par ce froid, c'est bien ?
J'ai trop froid...
Les vieux, ne parlent que de la météo,
tu vois... je ne fais pas exception...

Martine a dit…

La campagne par le froid, c'est si bien, on sort et on rêv de feu de bois. On rentre et on rêve de beauté glaciale: arbres figés, glace illuminante. Allez Françoise, courage, on en verra le bout.

Ladywaterloo a dit…

Chez nous, il fait si froid que si on sort, on ne peut travailler normalement, ni marcher vite on s’essouffle tout de suite sinon.
Il faisait encore -13°à midi...


mes voisins ne sortent plus leurs poules, ça c'est un signe!

Sophie a dit…

Joli texte sur tes jeunes gens encore une fois !
Ils ont en tout cas la chance d'avoir des parents bienveillants et le luxe de se consacrer uniquement à leurs études (s'ils le souhaitent !). Les miens sont dans le même cas, mais cela parait presque un luxe dans notre société, alors que ce devrait être la norme, mais où l'on voit de plus en plus d'étudiants confrontés aux pires galères que ce soit le logement, l'accès aux soins, les repas, la nécessité de se trouver un petit boulot ...
"Ceux qui possèdent si peu", le titre d'un documentaire bouleversant passé la semaine dernière à la télé sur des jeunes à qui on a donné aucune chance. L'ascenseur social est en panne !

Ladywaterloo a dit…

L’ascenseur social est en panne et c'est le vrai drame, d'avoir voulu faire du social, on a tué un système qui marchait.

je ne sais pas pourquoi ni comment.

Martin a dit…

"la providence qui lui permet d'être si grandement logé" rime avec "un coloc' aussi parfait".

J'en discutais avec ma grand mère. Elle à été surprise de voir que "les jeunes, aujourd'hui, savent vraiment se débrouiller". Allons bon ! Non pas que nous aimions être flattés, nous retiendrons qu'au moins, nous savons nous adapter.