CRS on vous aime!

Dangereux groupes de casseurs déterminés (car d'extrême droite, cqfd)

Mon mari dit que j'ai été filmée au moins deux heures par les RG, papotant avec les CRS chantant la Marseillaise et criant des slogans guerriers

CRS avec nous!

J'étais venue à Paris pour manifester et pas question qu'on nous planque dans le bois de Boulogne, afin de pouvoir nous nier encore plus. Après avoir été baladée dans les bois et à Neuilly, nous avons pris la tangente vers l'avenue Foch avec un flot tranquille de manifestants.

Des cars de CRS parcouraient les avenues toute sirènes hurlantes, une impression de complète désorganisation. On nous avait certes dit de ne pas sortir du trajet, mais nous étions tellement nombreux que nous ne tenions tout simplement pas sur les avenues qui nous étaient dévolues.

Nous sommes arrivés devant l'Etoile, bloquée. J'espérais qu'on nous laisserait occuper l'Etoile, la victoire eut été  belle, pressée par la foule, je n'avais pas envie de repartir, le gouvernement aurait aimé que nous décampions, il était environ 16H. Voyant les discussions s'animer j'ai évacué une  très vieille dame  vers l'arrière, elle pensait ne rien risquer je me doutais que cela n'était pas certain

Entre les CRS et moi, à ce moment là, avenue Foch, un cordon de jeunes volontaires en tee shirt rouge qui se donnaient la main , sous la pression de la foule trop dense, des groupes de jeunes (normaux, pas casseurs!), se sont trouvés face aux CRS, je ne sais ce qu'à fait l'un d'eux mais nous fûmes tous aspergés de gaz lacrymogène. Nous avons alors un peu reculé, puis avons décidé d'aller voir de l'autre côté de l'Etoile ce qui s'y passait, en prenant des rues contournant l'Etoile.

Personne ne nous avait dit quoi que ce soit, et nous nous heurtions bien souvent à un barrage de police que nous contournions alors encore.  Nous chantions la Marseillaise à tue tête et retrouvions des défilés de manifestants dans toutes les rues adjacentes que nous empruntions.

Dans une petite rue,  une voiture de CRS était bloquée par la foule, un jeune flic dehors tentait de raisonner les manifestants qui huaient, j'ai lancé un slogan

La police on vous aime!

Qui fut heureusement repris par une partie de la foule,  les jeunes laissant alors la voiture se dégager, le jeune flic avait les larmes aux yeux, alors que je le tançais:

Vous rendez vous compte que nous sommes des français, normaux, on  travaille, on paie nos impôts!
Vous rendez vous compte que nous souhaitons simplement manifester, et que vous nous en empêchez!

Il me répondait, Oui madame et  je crois qu'à ce moment là, son métier lui déplaisait.

Arrivés vers 16h30 sur les Champs Elysées,  les manifestants étaient déjà nombreux, la circulation quasiment coupée, des manifestants faisaient la circulation utilisant des petits drapeaux roses et bleus en guise de  fanions.

Très vite nous nous retrouvions devant des CRS, casqués et armés.

Av Bugeaud avant la manif

CRS stressés par les casseurs/voyous (moi), rond point des Champs Elysées

Notre face à face fut tendu, des jeunes partageaient une bière, les CRS nous dire ne pouvoir chanter la Marseillaise avec nous, un autre avouer alors que je lui disais

Et dire qu'ils diront encore que nous sommes 300 000!
me répondre
Vous êtes quatre à cinq fois plus nombreux.

Entre les CRS et nous, point de barrière, ils n'avaient pas eu le temps d'en mettre. Je n'ai pas vu de casseurs, il n'y a pas eu, à ma connaissance de vitrines, abribus ou même poubelles cassées ou brûlées.

Les magasins sont restés ouverts.

Lorsque j'ai quitté les Champs vers 18h pour aller prendre mon train, des flots de manifestants déferlaient encore sur les Champs Elysées, les cars de CRS, stationnés devant l'Etoile,  ont du reculer pour laisser la foule s'écouler sans risquer d'accident et probablement aller se positionner ailleurs.

Beaucoup de manifestants étaient calmes et décidés,  je suppose que la police a reçu l'orde de les évacuer en utilisant la violence s'il le fallait.