Ils avaient dit que nous ne serions pas nombreux, le train (ordinaire) était bondé, dans le métro les quais étaient bondés, les métros rares, des agents pour assurer la sécurité, la RATP n'avait pas mis un métro de plus mais des agents pour éviter les accidents, nous nous sentions traités comme du bétail.
Descendus à Boissière, dès le début de l'avenue Bugeaud, nous manifestions, la circulation était coupée peu à peu, pas de Flic.
Arrivés place Delattre de Tassigny, nous ne pouvions pas bouger tellement la foule était dense, on nous a alors baladé dans le bois de Boulogne et Neuilly, nous n'étions pas venus nous promener dans les bois et à Neuilly, nous étions frustrés.
En nous présentant av de la Grande Armée, nous étions de nouveau immobilisés, de plus en plus agacés, nous avons suivi un flot de manifestants se dirigeant vers l'av Foch. Les fourgons de CRS, roulaient dans tous les sens sirènes ouvertes. L'av Foch était noire de monde, je me suis demandée si je devrais, d'ailleurs envoyer quelque centimes à Delanë pour l'aider à réparer les pelouses des chiens friqués, puisque nous marchions dans de la m...
Très vite j'étais devant les barrières de la police nous interdisant l'Etoile, coupée par ailleurs de la circulation, nous chantions la Marseillaise et hurlions qu'on nous ouvre les portes. Le foule était de plus en plus dense, face aux barrières, des jeunes ont du tenter d'escalader les barrières, et nous fûmes tous gazés, du gaz lacrymogène en rappel, frustrés de voir la violence opposée à la Marseillaise, nous avons suivi les flots de manifestants, toutes les rues étaient des manifestations et nous sommes arrivés sur les Champs Elysées vers 16h30.
Certains manifestants évacuaient les rares voitures avec leurs drapeaux roses et bleus, nous étions heureux de pouvoir enfin manifester sur les Champs, les boutiques ouvertes continuaient à fonctionner, un groupe de chinois hilare se faisait photographier, sacs de shopping en main devant Vuitton sur fond de manifestants.
Je me suis de nouveau retrouvée devant les barrières de CRS, nous avons encore et encore chanté la Marseillaise au Rond Point des Champs Eysées, discutant avec les CRS, armés casques et boucliers, certains taser au poing devant des familles, des jeunes, des vieux...
Les "débordements" ont été surtout une impuissance des fics devant cette foule pacifique et déterminée.
Mon homme et moi somme partis des Champs vers 18h, heure de train oblige, les manifestants arrivaient de manière encore plus massive, les CRS étaient obligés de reculer cédant l'Etoile à la foule.
Lorsque 10 000 personnes manifestent ailleurs, faisant de sitting sur des places c'est la démocratie qui s'exprime, nous nous avons le droit à des gaz lacrymogène, car on nous avait "interdit de manifester" et c'est de la démocratie? Nous sommes toujours et encore méprisés, alors que je disais à un CRS
On dira encore que nous sommes 300 000!
Il m'a répondu
Vous êtes quatre ou cinq fois plus.
Gouvernement et médias devraient faire attention, je n'ai vu personne repartir dégouté ou abattu, on est prêt à recommencer, encore plus nombreux.
Ami entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne!
J'ai discuté avec beaucoup de gens, j'en ferai un billet, le dégoût l'horreur de la perte de la démocratie est le sentiment commun le plus fort.
J'ai constaté avec amusement que les rues sont à nouveau pavées, des étudiants, des ouvriers pourraient se souvenir d'autres révoltes du passé. Hollande est à moins de 30% d'opinion positive, la réponse devra être à la mesure de l'attente et de la volonté du peuple. Un référendum, simplement.
Av de la Grande Armée, nous n'y avons pas pu entrer.
15 commentaires:
Il n'a pas plu, il faisait juste gris, un temps parisien, vous avez eu de la chance.
J'aimerais tant qu'une telle foule se déplace pour d'autres revendications
@FAF, une fois le mouvement lancé, on ne l’arrêtera plus, crois moi, ces jeunes qui se sont fait asperger de gaz lacrymogène pour rien, n'hésiteront plus.
Hollande joue avec le feu, nous, on est tous prêt à recommencer, les parisiens se sont joints massivement à nous, les autres types de mouvements auront la voie ouverte!
A condition de ne pas revendiquer derrière un syndicat qui veut les 4 jeudis chômés et autres balivernes.
Bizarre que ce sont les coinssos rétrogrades qui se rebellent non? La perte des valeur fait du peuple des moutons!
A moins de nous supprimer internet, le gouvernement ne pourra rien contre uen foule, les CRS étaient pour la plus part désolés de devoir nous traiter comme des bandits.
Je pense que vous avez raison, Lady Waterloo. Ce n'est que le début de la récupération de la "parole" par un peuple méprisé.
Et je crois que le gouvernement l'a parfaitement compris et qu'il commence à avoir peur.
J'y étais aussi, arrivée en RER tranquillement, je n'ai eu qu'à suivre le flot qui se déversait de la Défense, traverser la Seine et emprunter l'avenue Charles de Gaulle noire de monde et nous n'avons pas pu avancer plus loin que la moitié de cette avenue car c'était impossible, pourtant elle est super large et très longue jusqu'à la Porte Maillot. C'était très impressionnant de voir tout ce monde, des jeunes parents et des aînés (on entendant des bon-papa et grand-père dans la bouche des enfants), quelques petits en poussette et les ados qui agitaient les drapeaux lors du passage de l'hélico. Nous suivions ce qui se passait sur les écrans géants et avons entendu les discours d'H. Guaino et Rafarin). Une chose nous a choquées mes filles et moi : sur des milliers de personnes croisées nous avons repéré tout au plus cinq personnes d'origine étrangère. Pas de noir, d'asiat ou d'arabe. Pourtant les musulmans, par exemple, sont opposés à ce projet de loi. Alors? Ils ne se sentent pas concernés sans doute ou pensent qu'ils n'ont pas d'opinion à exprimer. Dès que nous sommes rentrées dans le métro nous avons retrouvé la banlieue multicolore qui ne s'exprime pas sur ce sujet.
Enfin, je pense que l'Etat ne peut plus feindre d'ignorer une pareille prise de position de tant de français.
Hasta la victoria siempre !
Cette foule était une belle image.
Vous avez raison Lady, la voie est ouverte, d'autres vont s'engouffrer dans la brèche. Il le faut
Il était assez prévisible que cette manifestation ne serait pas une marche mais plutôt un acte de présence. Nous avons donc apprécié la promenade dans le Bois de Boulogne, nous attendant à juste titre à rester longtemps immobiles ensuite. Effectivement, nous sommes ensuite restés immobiles pendant 2h sur le pont au-dessus du périph à la Porte Maillot. Pas question de tenter d'escalader des barricades avec les enfants et les poussettes, si de risquer de nous aventurer dans des endroits de foule plus dense, nous voulions juste être présents. Nous nous sommes beaucoup assis, avons sorti le goûter, des livres pour les enfants, avons fait coucou à l'hélicoptère, chanté la Marseillaise, crié toutes sortes de slogans et hurlé de joie à l'annonce de 1 400 000 manifestants. Je ne sais pas combien nous étions exactement, personne ne peut le savoir, il n'y a pas eu de comptage tête par tête comme la dernière fois. Nous savions aussi que le gouvernement avait le choix entre assumer le nombre de manifestants ou annoncer un nombre inférieur à 340 000 pour bien montrer que le mouvement s'essouffle. Le ridicule ne tue pas, ils ont osé, ils ont juste ignoré 1 100 000 personnes. Seules les pires dictatures ont déjà fait cela. Mais peu importe, car nous étions là, nous savons que nous étions très nombreux. Parmi ceux qui sont opposés à notre mouvement, il y a deux catégories : ceux qui choisiront de croire les chiffres de la police, et ceux qui, tout en étant pour ce projet de loi, n'apprécieront pas que la démocratie soit ainsi bafouées. Nous étions TRES TRES nombreux, plus que prévus même par les organisateurs. Nous en avons tous marre de nous faire insulter, marre de nous faire traiter de cathos intégristes, ringards, réacs, dépassés. Nous étions ensemble, et de voir que nous étions si nombreux n'a fait que renforcer notre détermination, ça fait chaud au coeur. Monsieur Hollande et toute sa clique peuvent mettre des boules quiès et des oeillères tant qu'ils veulent, ça ne changera rien. Nous ne lâcherons rien !
Nous n'avons franchi aucune barrière, cette idée, ma nièce, juste pris des rues qui contournaient...
Et la prochaine fis nous serons plus nombreux, j'en suis sure...
@ Faf
Je suis bien d'accord avec vous !
@ Isabelle
Ne surestimons pas les kakistocrates qui nous dirigent, nous pourrions être déçu.
Quand à la récupération de la parole par un peuple méprisé (je suis d'accord avec vous sur ce point), il me semble que nous en sommes encore loin ; ce même peuple ne s'est pas tellement occupé de se faire entendre à propos de toutes les lois réduisant sa liberté comme peau de chagrin qui ne cessent de s'accumuler depuis des années...
Ben voilà Anonyme je suis bien d'accord et je ne vois pas Lady pourquoi il ne faut pas défiler avec les syndicats, ils sont à l'origine de bien des progressions sociales.
Et lors de nombreuses manifestations il y a des gazages et personne ne s'en offusque lorsqu'il s'agit par exemple d'ouvriers des hauts fourneaux ou des fabricants de voiture qui défilent pour garder leur emploi...
Je m'offusque des gazages quand les gens ne sont pas violents, armés.. Les ouvriers en colère ont raison d'être en colère mais castagnent, là c'était pas le cas.
Les syndicats ne représentent que 6% des travailleurs, les responsables sont payés par les entreprises, déchargés de travail, donc payer à contester, ils sont très politisés et n'ont aucun crédibilité à mes yeux.
Et dire que ces andouilles de syndicalistes ne peuvent même pas s'entendre pour défiler ensemble le 1er mai......
Sont pas prêt de réussir une vraie manif^^^^
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